Je m'attarde - Mot-clé - Biographie le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearNobody's Business, de Alan Berliner (1996)urn:md5:e4bf633e7cdbc880f1cbc52b2193b7012023-11-07T08:30:00+01:002023-11-07T08:30:00+01:00RenaudCinémaBiographieColèreDocumentaireFamilleHumourTémoignage <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nobody-s_business/nobody_s_business.jpg" title="nobody_s_business.jpg, oct. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nobody-s_business/nobody_s_business.jpg" alt="nobody_s_business.jpg, oct. 2023" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Biographie drôle et subie</strong></ins></span></div>
<p>Le sujet est extrêmement ténu : pendant une heure, <strong>Alan Berliner </strong>interroge son père Oscar afin d'en apprendre plus sur lui et sur sa famille. Sur cette seule base on ne voit pas bien ce qu'il peut y avoir d'intéressant, et si le contenu de <ins>Nobody's Business</ins> ne dépasse à aucun moment le seuil de l'anecdotique, c'est sur le terrain de l'humour et de la malice discrète qu'il se détache de manière notable. L'humour du père avant tout, qui est une forte tête caractérisée et qui passe l'essentiel de son temps à répondre au fils le questionnant "mais qu'est-ce qu'on s'en fout ?". D'où le titre du film, une tirade que le père rétorquera à son fils lorsqu'il le questionne sur les raisons de son divorce. Et manifestement <strong>Alan </strong>parvient en l'espace de seulement quelques minutes à rendre un portrait attachant de ce père pas vraiment irrité, sauf à quelques occasions, mais par contre largement exaspéré par les questions de son fils. Il ne tarit pas de répliques désobligeantes sur l'intérêt de son travail (le père a été patron d'une entreprise et ne comprend pas pourquoi son fils a gaspillé son intelligence en travaillant dans un secteur artistique), et dans le même temps il ne pige absolument pas pourquoi on s'intéresserait à son cas : "je ne suis qu'un homme ordinaire qui a vécu une vie ordinaire, il n'y a pas de quoi en faire un film."</p>
<p>Dans le prolongement d'un film sur le même thème comme <ins>My Father's Son</ins> (mais en beaucoup plus drôle, et pas du tout sur le thème de l'émancipation, c'est presque le contraire), c'est aussi le questionnement d'un homme juif sur ses ascendances, sur le passé familial, face à un Oscar particulièrement réticent pour raconter quoi que ce soit. Alors quand ce dernier fait quelques compliments à son fils, ça devient forcément émouvant. La biographie qui se dégage est double, avec d'une part quelques bribes de mémoire évoquées par le patriarche quand il le veut bien, et d'autre part le portrait qui est fait au moment du docu avec cette tête de mule de compétition. Il y a une opposition franche entre la quête obstinée de l'un, son acharnement envers son vieux père pour extraire des informations sur le passé du côté de la Pologne, et le refus massif de l'autre de répondre — autrement dit, ce qui aurait pu ruiner l'existence même du film en devient précisément le carburant, puisque la position de refus borné du père sur presque tous les sujets abordés par le fils devient comique, notamment au travers d'un montage d'images biographiques (le film est constitué à 90% de ces images, avec quelques passages ouvertement comiques et métaphoriques comme les matches de boxe). À titre personnel j'ai un peu de mal à en tirer un intérêt transcendant une fois le film terminé, mais l'exercice biographique humoristique est très réussi, assez émouvant et intelligemment construit.</p>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nobody-s_business/img1.png" title="img1.png, oct. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nobody-s_business/.img1_m.png" alt="img1.png, oct. 2023" class="media-center" /></a>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Nobody-s-Business-de-Alan-Berliner-1996#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1272Un couple, de Frederick Wiseman (2022)urn:md5:134d7eca86d3396484663c2dbdad76712023-08-08T09:42:00+02:002023-08-08T09:42:00+02:00RenaudCinémaBiographieBretagneCoupleFrederick WisemanLéon TolstoïMorbihan <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/couple/.couple_m.jpg" alt="couple.jpg, juil. 2023" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Wiseman, hors sentier</strong></ins></span></div>
<p>Exercice très étonnant de la part de <strong>Frederick Wiseman</strong>, et de manière surprenante hypnotisant dans son procédé : <strong>Nathalie Boutefeu</strong>, dans le rôle de <strong>Sophia Tolstoï </strong>— unique personnage du film court — se confiant presque face caméra au sujet de son admiration et de ses craintes pour son mari, dans un décor très bucolique de Belle-île-en-Mer dans le Morbihan.</p>
<p>Très étonnant à plus d'un titre : à 92 ans, c'est la seconde fiction signée par <strong>Wiseman </strong>(en 2002 il y avait eu <ins>La Dernière Lettre</ins>, une histoire russe à travers une relation épistolaire, déjà), qui jouait la même année le rôle d'une gynécologue chez <strong>Rebecca Zlotowski </strong>(<ins>Les Enfants des autres</ins>). Le film dure à peine une heure, il n'y a qu'un seul personnage, et de côtes en forêts elle récite des passages de lettres que les époux s'écrivaient, entre disputes et réconciliations, toujours très intenses. Il ne faut pas attendre longtemps pour voir se dessiner les contours d'une relation de couple tumultueuse.</p>
<p>Hypnotisant, aussi, et ce de manière forcément plus subjective, car l'exercice de style a beau avoir recours à des procédés un peu poussifs (les plans fixes sur des coins de nature, une mare, un insecte, un rocher, finissent par se faire un peu usants), il finit par porter ses fruits au travers du martèlement des monologues de <strong>Nathalie Boutefeu</strong>. Tantôt admirative du travail de son mari, tantôt très mécontente de celui dont le manque d'investissement semble nourrir le versant dysfonctionnel du couple, on navigue sur le flot d'émotions changeantes, partagées entre la joie, la peur, et la colère. Initialement prise dans la glace d'une pudeur des sentiments, la comédienne se livre progressivement et fait se fissurer cette façade pour laisser exploser les passions diverses.</p>
<p>L'alternance de monologues et de plans de nature forme un contraste pas toujours très réussi, parfois un peu naïf (la lumière dans les arbres, les vagues contre la côte rocheuse), mais en tous cas à l'origine d'une atmosphère très singulière. Une ambiance au sein de laquelle émerge un témoignage pudique et délicat, parfois poignant, sur une vie de couple difficile, de la part d'une femme partagée entre une multitude de sentiments, entre épanouissement et frustration, entre indépendance et soumission. J'ai bien aimé comment les lettres partent d'un terreau aimant pour petit à petit évoluer vers une amertume qui nourrira en retour des reproches clairement formulés.</p>
<div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/couple/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, juil. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/couple/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, juil. 2023" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Un-couple-de-Frederick-Wiseman-2022#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1207David Lynch: The Art Life, de Jon Nguyen (2017)urn:md5:425feb174aaaeb0fc1bb8c695414092e2017-06-28T18:27:00+02:002017-06-29T11:28:06+02:00RenaudCinémaBiographieDavid LynchDocumentaireFrancis BaconPeinture <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/david_lynch_the_art_life/.david_lynch_the_art_life_m.jpg" alt="david_lynch_the_art_life.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="david_lynch_the_art_life.jpg, juin 2017" /><div id="centrage"><p><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Une passerelle entre les mondes<br /></strong></ins></span></p>
</div>
<p><strong>David Lynch </strong>le peintre laisse entrevoir quelques éléments d'explication sur <strong>David Lynch </strong>le réalisateur : c'est par une série de chemins de traverse qu'un univers en éclaire un autre. On connaît <strong>Lynch </strong>surtout pour ses films (et ses séries, l'actualité nous le rappelle) alors qu'il semble se considérer avant tout en tant qu'artiste d'une autre forme d'expression, la peinture. Et autant dire qu'on n'est pas du côté le plus gai de cet art, <strong>Lynch </strong>étant vraisemblablement un adorateur de <strong>Francis Bacon</strong>, quand on regarde quelques-unes de ses peintures-sculptures étranges et torturées. Le documentaire biographique retrace toute la période qui précède la réalisation de son premier film, <ins>Eraserhead</ins>, de son enfance dans les quartiers angoissants de la ville industrielle et délabrée de Philadelphie jusqu'aux abords luxueux de Los Angeles qu'il écuma suite à l'opportunité d'une bourse obtenue auprès de l'American Film Institute pour réaliser son premier long métrage.</p>
<p><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/david_lynch_the_art_life/.fumee_m.jpg" alt="fumee.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="fumee.jpg, juin 2017" /></p>
<p>Une chose est sûre, jamais <strong>Lynch </strong>ne se sera autant exprimé sur sa propre personne. Mais autant le dire d'emblée, pour que les choses soient claires : il n'est aucunement question d'une explication de texte, pas plus que d'un pont tendu, par exemple, entre sa vie et sa filmographie. La passerelle entre le monde presque idyllique de son enfance et de son adolescence d'une part, avec une famille relativement normale, avec des parents compréhensifs et ouverts à ses expérimentations artistiques, et d'autre part le monde de son art, pour le moins torturé, ésotérique et parfois angoissant, reste à mes yeux un immense mystère, et ce même à l'issue de ce <ins>David Lynch: The Art Life</ins>. Et ce n'est sans doute pas plus mal, car le documentaire égratigne indirectement un schéma déjà vu des centaines de fois : l'image de l'artiste qui trouve l'inspiration dans une ou plusieurs formes de torture, de mal-être, de repli sur soi. Rien de tout cela ici.</p>
<p><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/david_lynch_the_art_life/.fille_m.jpg" alt="fille.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="fille.jpg, juin 2017" /></p>
<p>On pourrait reprocher au film sa structure très linéaire, contant des faits à travers l'unique voix off de <strong>Lynch </strong>himself et illustrés par autant de photographies d'époque et autres objets d'art de sa création. Mais une telle structure peut s'avérer largement suffisante quand on s'attaque à un tel énergumène, à de telles singularités dans une œuvre protéiforme. Ce film a le mérite de replacer l'artiste dans son contexte : <strong>David Lynch </strong>est un peintre, voire un sculpteur et même plutôt un plasticien avant d'être un metteur en scène. À ce titre, beaucoup d'anecdotes concernant ses débuts, ses inspirations, et ses souvenirs marquants jalonnent les 90 minutes, à commencer par cette femme nue à la bouche ensanglantée qui surgira de la nuit en bas de chez lui. Une figure qui reviendra hanter nombre de ses œuvres, nombre de ses films, de manière obsessionnelle. Quelque part, la démarche des auteurs du documentaire, dans leur refus catégorique de se livrer à l'interprétation ou à l'analyse de son œuvre, est autant frustrante que judicieuse. Elle se contente de gratter la surface pour en extraire les premières rugosités, elle ne donne aucune véritable clé mais ouvre paradoxalement bien des portes, alimentant très simplement l'univers si particulier du personnage.</p>
<p><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/david_lynch_the_art_life/.micro_m.jpg" alt="micro.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="micro.jpg, juin 2017" /></p>
<p>C'est un vrai régal de se promener dans son atelier, ou du moins ce qui s'y apparente : une succession de pièces voire de hangars où règne un bordel monstre et où sont entreposés autant d'œuvres ténébreuses que d'objets en tous genres. Des outils par terre, accrochés au mur, posés n'importe où. La matière première du plasticien se trouve dans des morceaux de ferraille et de plastique, des bouts de bois, des couches et des couches de peinture qu'il appose, qu'il gratte et qu'il pétrit, des textures qu'il retravaille sans cesse. Sur fond de musique planante composée par <strong>Lynch </strong>(qui d'autre… c'est en fait le portrait d'un artiste total), on le voit souvent en pleine action, un pinceau ou une perceuse à la main, entre deux souvenirs des années 50 racontés en voix off, entre deux plans fixes de l'artiste assis, immobile, serein. Et, bien sûr, toujours cette clope au bec, toujours ces volutes de fumée qui l'enveloppent délicatement et qui en font une toile magnifique.</p>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/David-Lynch-The-Art-Life-de-Jon-Nguyen-2017#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/423Les Années Déclic, par Raymond Depardon (1984)urn:md5:29533775acffeae010262549587464552012-01-26T10:18:00+01:002012-02-14T23:56:48+01:00RenaudCinémaBiographieDocumentaireGilles CaronPhotographieRaymond Depardon <p><ins><img title="Raymond Depardon, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="depardon.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/depardon.jpg" />Les Années Déclic</ins> est un film-documentaire, un portrait autobiographique au format original portant sur une courte période (1957-1977) de la vie de <strong>Raymond Depardon</strong>. D'une voix hésitante et retenue, il commente des photographies et quelques extraits de ses premiers films réalisés un peu partout dans le monde, depuis son enfance passée à Villefranche-sur-Saône dans la ferme de ses parents « cultivateurs », jusqu'à la création de l'agence Gamma avec son grand ami et photographe <strong>Gilles Caron</strong>. C'est aussi l'histoire d'une vocation, qui débuta dans un petit labo de développement aménagé dans le grenier de sa ferme natale, qui l'entraîna ensuite à Paris en tant que pigiste, enchaînant reportages sans impor-tance et coups de chances très à-propos, pour finalement se concrétiser dans l'agence qui amènera les deux photographes à disposer – enfin ! – de leurs travaux.</p>
<p>Les photos défilent sous les yeux de <strong>Depardon</strong> comme sous les nôtres, entrecoupées de plans serrés autour de son visage, dans un dispositif intimiste au rendu étonnant <a name="intime_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#intime">(1)</a>. C'est lui qui décide du temps qui nous est imparti pour scruter les photos, mettant en lumière une nouvelle façon d'envisager le temps du regard ; si certaines passent relativement vite, d'autres s'attardent longuement à l'écran. Et c'est précisément là que la magie opère : quelques instants de trop sur une photo de son père au moment de sa mort et c'est un raz-de-marée émotionnel qui nous envahit sans crier gare, à l'image de l'auteur, désarmé devant la mort de ses parents, avouant avoir fait le tour de la planète pour éviter d'avoir à parler de lui-même – c'est ce qu'il fera vingt ans plus tard avec <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008"><ins>Profils Paysans</ins></a>.<br />
L'œil fixé sur ses souvenirs, il nous raconte ces vingt années de sa vie, sa vision de la photographie et ses débuts de reporter en Afrique et en Afghanistan. Il évoque aussi, la gorge serrée, son amitié pour <strong>Gilles Caron :</strong> <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Raymond-Depardon%2C-photographi%C3%A9-par-Gilles-Caron">la célèbre photo</a> d'un enfant mourant de faim prise au Biafra, les prémices de Gamma et les zones d'ombre qui entourent sa mort, alors qu'il avait été fait prisonnier en avril 1970 par les Khmers rouges, au Cambodge, sur la route qui relie Phnom Penh à Saigon.<img title="La célèbre photo du combattant de Beyrouth, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="rue.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/.rue_m.jpg" />
</p>
<div id="centrage">
<blockquote><p>Je voudrais être solitaire.<br />
Solitaire, célibataire et nomade.<br />
Quand je voyage je suis comme un enfant.<br />
Ne pas essayer de séduire.<br />
À Paris ils n'ont pas compris.<br /><br /><strong>Raymond Depardon</strong>, <ins>La Solitude heureuse du voyageur</ins>, Points, 2006</p>
</blockquote>
<img title="Le dispositif extrait du film, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="dispositif.png" src="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/.dispositif_m.jpg" />
</div>
<p><strong>Raymond Depardon</strong>, à travers cette œuvre poignante, personnelle et singulière, esquisse une période décisive de sa vie, la naissance d'une carrière de photographe par conviction. Il est vraiment émouvant de regarder, d'écouter cet homme qui longtemps creusa seul son sillon, loin des sentiers battus estudiantins mais proche de l'action, du terrain et de la réalité. Avec humour, humilité et émotion, il relate les événements marquants qui l'ont conduit à devenir ce qu'il est aujourd'hui : un photographe et un cinéaste d'exception.</p>
<span style="font-size: 9pt;"><br />
<a name="intime">(1)</a> Raymond Depardon avoue ne pas être habitué à l'exercice du micro, face à la caméra, et ajoute que le film se fait « en direct », sans répétition et en une seule prise. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#intime_back">(retour)</a></span>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/92