Je m'attarde - Mot-clé - Charles Vanel le temps d'un souffle<br />2024-03-29T14:13:33+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLe ciel est à vous, de Jean Grémillon (1944)urn:md5:5720736121c6d755b43f56f1e17a0b972022-12-22T11:13:00+01:002022-12-22T11:13:00+01:00RenaudCinémaAviationCharles VanelFemmeFéminismeJean GrémillonMadeleine RenaudObstinationOccupationSeconde Guerre mondiale <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ciel_est_a_vous/.ciel_est_a_vous_m.jpg" alt="ciel_est_a_vous.jpg, nov. 2022" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Les Ailes de l'espoir</strong></ins></span>
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<p>Très beau film de <strong>Jean Grémillon </strong>qui complète une filmographie animée d'un sens social aigu, avec dans <ins>Le Ciel est à vous</ins> une variation proto-féministe de l'ode à l'émancipation sous l'Occupation. Je n'en reviens pas de cette allégorie de Français plutôt modestes qui nourrissent des rêves dans le ciel et qui s'acharnent autant, après avoir été expropriés, à les accomplir coûte que coûte. C'est très impressionnant, en 1944, de voir <strong>Madeleine Renaud </strong>s'affirmer face à <strong>Charles Vanel </strong>sans véritable confrontation, simplement comme une figure de femme forte à une époque où le régime vichyste les maintenait à la cuisine, grossièrement. L'héroïsme est une valeur sans doute compatible avec le pétainisme en 1944, mais quand même, ce vent féministe est une qualité notable.</p>
<p>J'aime beaucoup également comment est mise en scène la passion (pour les airs, en l'occurrence, mais c'est presque secondaire si cela n'avait pas une telle signification), cette flamme qui vacille, qui est mise à rude épreuve mais qui jamais ne s'éteint. La passion qui conduit l'homme à délaisser la famille, le travail, alors que tout roulait convenablement, rendant la femme furieuse avant qu'elle ne soit à son tour contaminée. Portrait de couple aussi, à ce titre, à travers une passion commune, qui les pousse à prendre des dispositions extrêmes (la vente du piano de leur fille, c'est-à-dire le support de sa passion), mais aussi à travers la description soignée de leur quotidien, des contraintes matérielles et des activités diverses, jusqu'à leur isolement progressif du reste de la communauté.</p>
<p>Le dernier grand temps fort du film est en outre très réussi, avec d'un côté la femme lancée seule dans sa longue course (inspirée de l'exploit d’<strong>Andrée Dupeyron</strong>, épouse d’un garagiste qui battit en 1937 le record féminin de vol en ligne droite) et de l'autre l'homme dans l'attente qui pense avoir tout perdu (avec des coups de téléphone d'abord hargneux, menaçants, et qui se transforment en annonce d'un triomphe). L'aviation pourrait presque paraître un thème subsidiaire, en appui de la peinture d'une obstination tenace. Ou comment une lubie présentée comme immature et irraisonnable se transforme peu à peu en une source d'ivresse dont on tire une certaine hauteur.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ciel_est_a_vous/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, nov. 2022" />
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ciel_est_a_vous/.img7_m.jpg" alt="img7.jpg, nov. 2022" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-ciel-est-a-vous-de-Jean-Gremillon-1944#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1089Les Naufrageurs, de Charles Brabant (1959)urn:md5:43991bf62280e8e3dd27c1e0ba045aa22021-03-30T10:36:00+02:002021-03-30T10:36:00+02:00RenaudCinémaBateauBretagneCharles VanelDany CarrelFamineHenri VidalIleNaufragePlage <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/naufrageurs/.naufrageurs_m.png" alt="naufrageurs.png, fév. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>L'Île nue<br /></strong></ins></span></div>
<p>Du cinéma très pragmatique des années 50 françaises, un travail d'artisan plus que d'artiste pour au service d'un microcosme un peu particulier. Un peu comme <strong>Raymond Rouleau </strong>recréait deux ans plus tôt le village de Salem au XVIIe siècle dans <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Sorcieres-de-Salem-de-Raymond-Rouleau-1957"><ins>Les Sorcières de Salem</ins></a> (1957), <strong>Charles Brabant </strong>place son récit sûr une île désolée du Finistère, au milieu du XIXe siècle, en pleine famine. L'heure n'est plus à l'ethnofiction côtière ou à la poésie îlienne chères à <strong>Flaherty </strong>et <strong>Epstein </strong>dans les années 20 et 30 : dans <ins>Les Naufrageurs</ins>, il est bien question d'une île, Blaz-Mor, mais le tournage aura lieu sur la terre ferme et sur la côte du continent. Et ce sont des acteurs tout ce qu'il y a de professionnel pour donner chair à cette histoire, qui semble héritée du Moyen Âge, avec une sauvageonne, un chef de village, une famine, des pillages, et des couteaux longs comme le bras.</p>
<p>Tout partira d'un fanal brisé par une personne du village, fanal qui tenait lieu de phare pour les embarcations évoluant dans les eaux dangereuses du coin. Il en découlera un naufrage largement prémédité, et une aubaine pour tout le village qui pourra apaiser sa faim et sa soif avec les victuailles qui emplissaient les cales du navire. Mais il y a eu également un massacre de survivants, et lorsque le commissaire et le curé débarquent sur l'île, on sent bien que la tension sourde qui s'installe est là pour durer.</p>
<p>On le comprend assez vite, on n'est pas vraiment dans le registre comique de l'île écossaise en folie du type <ins>Whisky à gogo</ins>, dans lequel les habitants tombent sur un navire échoué (mais pas par leur soin, pour leur défense) et dont les cales regorgeaient du précieux liquide. Ici, tout le monde conserve un sérieux un peu trop rigide, de <strong>Henri Vidal </strong>le courageux à <strong>Charles Vanel </strong>le vieux chef en passant par <strong>Dany Carrel </strong>la belle villageoise qui s'éprendra d'un beau marin allemand (particulièrement à l'aise en français, m'enfin bon). Pas mal d'archétypes, à commencer par la figure de paria qui vit recluse loin de tous, mais qui se trouvent à mes yeux bien contrebalancés par la photogénie et l'atmosphère des lieux.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/naufrageurs/.bateau_m.png" alt="bateau.png, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/naufrageurs/.cote_m.png" alt="cote.png, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/naufrageurs/.danny_m.png" alt="danny.png, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/naufrageurs/.procession_m.png" alt="procession.png, fév. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Naufrageurs-de-Charles-Brabant-1959#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/923