Je m'attarde - Mot-clé - Friedrich Wilhelm Murnau le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearTartuffe (Herr Tartüff), de Friedrich Wilhelm Murnau (1925)urn:md5:da21a6dcea1fa5967524123a1ac626de2023-12-08T14:04:00+01:002023-12-08T14:05:26+01:00RenaudCinémaAllemagneArnaqueCinéma muetEmil JanningsFriedrich Wilhelm MurnauMolièreTartuffe <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/tartuffe.jpg" title="tartuffe.jpg, déc. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/.tartuffe_m.jpg" alt="tartuffe.jpg, déc. 2023" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Sais-tu à côté de qui tu es assis ?"</strong></ins></span>
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<p><ins>Tartuffe</ins> selon <strong>Murnau</strong>, c'est avant tout un film dans le film, une mise en abîme qui voit un film sur Tartuffe projeté dans le film. Curieuse disposition qui place la pièce de <strong>Molière </strong>(résumée en 45 minutes) entre un prologue et un épilogue, à des fins morales et explicatives. À l'époque contemporaine de <strong>Murnau</strong>, l'action démarre par une arnaque exposée à nos yeux de spectateur sans détour : un homme vieux et riche, un peu naïf sur les bords, se fait manipuler par sa propriétaire qui lui fait la cour dans l'unique but de lui faire signer un papier qui assurerait un transfert d'héritage en sa faveur. Mais un jour, le fils du vieil homme surprend la harpie au beau milieu de ses manigances, et afin de régler le problème, il se déguise en projectionniste ambulant pour leur proposer une séance qui ne sera autre que l'histoire de Tartuffe.</p>
<p>Le principe est assez simple, puisqu'en exposant au travers de cette projection les méfaits de Tartuffe (un personnage de cour, Orgon, est tombé sous l'influence de Tartuffe, un grand hypocrite et un faux dévot, et ce dernier tentera d’accaparer ses biens et son épouse), la conclusion arrive immédiatement via un carton annonçant en substance "les hypocrites sont partout, et toi, sais-tu à côté de qui tu es assis ?". Une fable morale à l'intérieur du film, donc, qui résonne aussi de la même manière à la fin des années 1920 en Allemagne.</p>
<p>La grande attraction du film, même si elle arrive assez tardivement, c'est bien sûr <strong>Emil Jannings </strong>dans le rôle de Tartuffe, tout en excès, avec une tête assez incroyable qu'il essaie de dissimuler régulièrement derrière son petit livre symbole de pureté. Un grand monstre pétri de grotesque, de grimaces, à la limite de la difformité. Ce n'est manifestement pas un film qui figurera dans les grandes réalisations de <strong>Murnau </strong>mais c'est tout de même un théâtre d'expérimentation appréciable pour son expressionnisme allemand, avec en l'occurrence une affirmation de la puissance du cinéma comme révélateur de vérité (il sert entre autres à démasquer les imposteurs). Très belle séquence à la fin du film — projeté — lorsque le comportement de Tartuffe envers la femme d'Orgon trahit sa véritable nature, démasqué par Elmire elle-même en le séduisant, à la limite du cinéma horrifique.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/img1.jpg" title="img1.jpg, déc. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, déc. 2023" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/img2.jpg" title="img2.jpg, déc. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/tartuffe/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, déc. 2023" /></a>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Tartuffe-de-Friedrich-Wilhelm-Murnau-1925#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1301L'Intruse, de Friedrich Wilhelm Murnau (1930)urn:md5:e1822147ef026932a16c734d8cdab0dd2021-09-22T20:41:00+02:002021-09-22T20:41:00+02:00RenaudCinémaAustéritéCinéma muetFriedrich Wilhelm MurnauProstitutionRuralitéVille <div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.intruse_m.jpg" alt="intruse.jpg, août 2021" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.intruse_v2_m.jpg" alt="intruse_v2.jpg, août 2021" />
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<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Life on a farm<br /></strong></ins></span>
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<p>Je n'avais jamais réalisé à quel point la carrière de <strong>Murnau </strong>était condensée, une vingtaine de films en l'espace d'une décade seulement, autour des années 20. <ins>City Girl</ins> est proche de <ins>L'Aurore</ins> sous certains aspects mélodramatiques, mais il emprunte des sentiers lyriques sensiblement différents que je ne connaissais pas chez lui, et que j'associerais davantage à des réalisateurs qui lui étaient contemporains comme <strong>Borzage</strong>. C'est déjà, en 1930, l'avant-dernier film de <strong>Murnau</strong>, juste avant le magnifique <ins>Tabou</ins>, et également son troisième film américain.</p>
<p><ins>L'Intruse</ins> est un agréable mélange de différents courants classiques, avec le crépuscule du cinéma muet et la simplicité presque revendiquée des trames narratives associées au registre du mélodrame. <strong>Murnau </strong>semble avoir totalement délaissé l'emprise allemande et expressionniste qui persistait encore dans son précédent <ins>Sunrise: A Song of Two Humans</ins>, d'après mes vagues souvenirs, pour embrasser une histoire et un style beaucoup plus américains, en quelque sorte. C'est également le terrain de ses principales limitations, car le manichéisme des antagonismes peut rapidement lasser.</p>
<p>En revanche l'opposition entre la ville (première partie du film) et la campagne (seconde partie) est relativement moderne, et à ce titre agréable, avec d'une part le lieu de la vanité et de la prostitution, puis de l'autre celui de la rudesse, de l'autorité, de l'aliénation. De manière assez surprenante, car je ne m'attendais pas à cette tournure, c'est la citadine insoumise qui permet à son mari d'éclore en tant qu'homme dans le cadre ultra-rigoriste du carcan familial. Si on poussait le concept un peu plus loin, il serait tentant d'y voir un accès de féminisme chez <strong>Murnau</strong>.</p>
<p>Une ferme perdue au milieu des champs, avec une manière très singulière de filmer le blé et le vent qui l'embrasse (il faudrait revoir le <ins>Days of Heaven</ins> de <strong>Malick</strong>), une photographie remarquable. S'interfèrent ainsi une situation initiale déjà conflictuelle (le patriarche autoritaire face au fils immature) et une péripétie sentimentale tout aussi complexe (la passion initiale laissant bien vite la place aux impératifs agricoles quotidiens). J'ai bien aimé la naissance du sentiment de rébellion chez cet homme prisonnier de son obéissance absolue et de cette austérité presque religieuse. Un film d'ailleurs un peu plus austère et moins baroque que d'habitude chez le réalisateur, dans l'ensemble.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.pere_m.jpg" alt="pere.jpg, août 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.rencontre_m.jpg" alt="rencontre.jpg, août 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.ferme_m.jpg" alt="ferme.jpg, août 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/intruse/.final_m.jpg" alt="final.jpg, août 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/L-Intruse-de-Friedrich-Wilhelm-Murnau-1930#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/997