Je m'attarde - Mot-clé - Harry Dean Stanton le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearDig!, de Ondi Timoner (2004)urn:md5:e0aca55175ad3f3ede7934a471c4456a2023-06-27T20:41:00+02:002023-06-27T20:41:00+02:00RenaudCinémaAnton NewcombeBrian Jonestown MassacreConcertDandy WarholsDocumentaireDrogueHarry Dean StantonMusicienPortlandPsychedelicRockSan Francisco <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/dig/.dig_m.jpg" alt="dig.jpg, juin 2023" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"I've never seen them eat. All I've seen them do is drink liquor and snort drugs."</strong></ins></span>
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<p>Sous couvert d'un docu relatant la relation entre amis et rivaux des <strong>Brian Jonestown Massacre </strong>de San Francisco et des <strong>Dandy Warhols </strong>de Portland, <ins>Dig!</ins> est en réalité avant tout le portrait d'un grand malade. Je connaissais la réputation de <strong>Anton Newcombe</strong>, pas le dernier des psychopathes, mais alors à la faveur du film de <strong>Ondi Timoner </strong>rapportant des faits et des images sur plus de 7 années, il se dessine quelque chose de complètement barjot.</p>
<p>À titre personnel je ne comprends pas trop le délire autour de l'opposition entre les deux groupes (dans le thème <strong>Beatles</strong>-<strong>Stones </strong>ou <strong>Blur</strong>-<strong>Oasis</strong>), tant pour moi ils évoluent dans des sphères radicalement opposées — il faut pour préciser cela que je parcoure la musique des <strong>Dandy Warhols</strong>, prochains devoirs. Ces derniers semblent vraiment beaucoup plus tournés vers la Pop / Indie Rock là où <strong>TBJM </strong>évoluent dans des sphères clairement Psych ou Neo-Psych. À creuser pour mieux saisir les tenants de cette rivalité. Sur le plan anecdotique, la micro-séquence avec <strong>Harry Dean Stanton </strong>qui apparaît dans l'embrasure d'une porte est une petite gourmandise personnelle, tout comme <strong>Matt Hollywood </strong>le bassiste qui cultive sa ressemblance avec <strong>John Lennon</strong>.</p>
<p>Il y a en tous cas à l'origine un point commun, des concerts et des tournées assurées ensemble pour les deux groupes, forts d'une certaine admiration réciproque, avant que les choses ne se gâtent. Le tout raconté par <strong>Courtney Taylor-Taylor</strong>, leader des <strong>Dandy </strong>("<em>I've never seen them eat. All I've seen them do is drink liquor and snort drugs</em>"). Pour moi il n'y a pas photo, <strong>TBJM </strong>est un groupe infiniment plus riche et intéressant. D'un côté la recherche de la gloire et du succès commercial, de l'autre une tendance au sabotage de carrière qui ressemblerait presque à une forme de masochisme chez <strong>Newcombe</strong>... Ce personnage est vraiment fou, partagé entre des élans charismatiques et des comportements cyclothymiques : il faut voir les nombreuses séquences de pétage de plomb, y compris sur scène. On peut penser que le geste de <strong>Ondi Timoner</strong> n'est pas du tout représentatif, les bastons à répétition n'étant probablement pas systématiques, mais clairement les conflits d'égo et les problèmes de drogue sont systémiques, il n'y a pas l'ombre d’un doute. En toile de fond, une vision de l'industrie musicale avec maisons de disques, négociations de contrats, etc. Comme il le dit lui-même, si <strong>Anton </strong>pouvait se cloner et faire un groupe tout seul, il le ferait.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/dig/.img1_m.png" alt="img1.png, juin 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/dig/.img2_m.png" alt="img2.png, juin 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/dig/.img3_m.png" alt="img3.png, juin 2023" />
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Dig-de-Ondi-Timoner-2004#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1179Harry Dean Stanton: Partly Fiction, de Sophie Huber (2012)urn:md5:102a3a96b07214d522dc8f9935a5e9722017-11-02T10:34:00+01:002017-11-02T12:19:06+01:00RenaudCinémaDavid LynchDocumentaireHarry Dean StantonKris KristoffersonSam ShepardWim Wenders <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/harry_dean_stanton_partly_fiction/.harry_dean_stanton_partly_fiction_m.jpg" alt="harry_dean_stanton_partly_fiction.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="harry_dean_stanton_partly_fiction.jpg, nov. 2017" /><div id="centrage">
<p><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"It's liberating."<br /></strong></ins></span></p>
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<p><strong>Sophie Huber </strong>a une démarche documentaire, en matière de simili biographie revendiquant son caractère évasif, qui me plaît beaucoup. Le genre de regard adapté à son sujet, insaisissable, non-transposable. Conscient qu'il est inutile de dresser une liste de faits de façon encyclopédique, conscient qu'il est impossible de dresser un portrait exhaustif d'une personne en quelques heures de cinéma, a fortiori quand il s'agit d'un acteur aux 200 (et quelques, lui-même ne s'en rappelle pas vraiment) rôles. Et quand <strong>Harry Dead Stanton </strong>himself déclare d'entrée de jeu qu'il ne veut pas parler de sa vie personnelle, et surtout pas de son père ou de sa mère, on sent bien que le traditionnel "né de parents...", etc. sera laissé de côté. De sa vie personnelle, on en retirera seulement quelques fragments, de manière très indirecte : son enfance dans le Kentucky, son engagement dans la bataille d'Okinawa, son aversion pour le mariage (en contradiction totale avec son tempérament évident de solitaire, même s'il s'y risquera une fois dans sa vie de manière mécanique, en toute normativité). Dans cette direction, l'acteur oppose même une certaine résistance, tout en douceur, à ce genre de questions.</p>
<p><ins>Harry Dean Stanton: Partly Fiction</ins> est bien équilibré dans sa substance et alterne entre trois types de contenu : des échanges entre la réalisatrice et l'acteur, du fond de son canapé, seul ou en compagnie de quelques unes de ses connaissances (toujours en lien avec le cinéma), des extraits de films judicieusement choisis, rappelant certains moments-clés et guidant la discussion, et des passages où il se laisse aller à la chanson, du Folk sur fond de guitare sèche et occasionnellement accompagné d'un harmonica. L'ensemble progresse lentement, au gré des morceaux choisis, et file un cours très paisible.</p>
<p>Peu à peu, quelques traits du portrait s'amplifient : le caractère énigmatique de nombre de ses personnages, a tendance mutique, débordant allègrement dans la réalité de sa propre personnalité, ou encore une certaine vocation ratée (et semble-t-il regrettée) dans la musique. Les séquences à plusieurs éclairent sa personne d'une lumière chaque fois différente : <strong>David Lynch </strong>(<a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Une-Histoire-Vraie%2C-de-David-Lynch-%281999%29"><ins>Une Histoire vraie</ins></a>), <strong>Wim Wenders </strong>et <strong>Sam Shepard </strong>(<ins>Paris, Texas</ins>), ou encore <strong>Kris Kristofferson </strong>(<ins>Pat Garrett et Billy le Kid</ins>, mais surtout leur rencontre sur un film assez peu connu, <ins>Cisko Pike</ins>).</p>
<p>Mais le plus intéressant dans ce court documentaire ce sont sans doute les quelques anecdotes, égrainées un peu par hasard, qui entrent en résonance avec l'image qu'on peut avoir de <strong>Stanton</strong>, ravivée à sa mort en Septembre dernier. Comment à l'âge de 14 ans, il prit soudain conscience du vide, du néant de l'existence, et se sentit obligé de vérifier qu'il était "encore connecté" en passant un coup de fil à sa tante. Ou bien ses divagations, celles d'un vieil homme, à voix haute, sur le caractère évanescent de la vie et de l'univers ( "<em>And that's not a negative concept. It's just what is. It's liberating.</em>"), alors qu'ils contemplent les lumières nocturnes de Los Angeles depuis Mulholland Drive. Ou encore ce texte composé par son ami <strong>Kris Kristofferson </strong>(tiré de la chanson <em>The Pilgilm, Chapter 33</em>) d'où le film tire son sous-titre, que les deux vieux semblent également apprécier :</p>
<blockquote><p>He's a poet, he's a picker<br />
He's a prophet, he's a pusher<br />
He's a pilgrim and a preacher, and a problem when he's stoned.<br />
He's a walkin' contradiction, partly truth and partly fiction,<br />
Takin' ev'ry wrong direction on his lonely way back home.</p>
</blockquote>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/harry_dean_stanton_partly_fiction/.lynch_m.jpg" alt="lynch.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="lynch.jpg, nov. 2017" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/harry_dean_stanton_partly_fiction/.kristofferson_m.jpg" alt="kristofferson.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="kristofferson.jpg, nov. 2017" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Harry-Dean-Stanton-Partly-Fiction-de-Sophie-Huber-2012#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/455