Je m'attarde - Mot-clé - Inde le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLe Héros (Nayak), de Satyajit Ray (1966)urn:md5:93c924d235bb3009fc5feb71524118c52024-03-11T10:53:00+01:002024-03-11T10:53:00+01:00RenaudCinémaCauchemarCupiditéIndeNew DelhiSatyajit RaySharmila TagoreTrainVoyage <div id="centrage">
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/heros/heros_B.jpg" title="heros_B.jpg, mars 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/heros/.heros_B_m.jpg" alt="heros_B.jpg, mars 2024" /></a>
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<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Conte moral sur l'empathie</strong></ins></span>
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<p>Hasard des visionnages, cela faisait déjà quelques films chez <strong>Satyajit Ray</strong> que le symbole du train s'était fait particulièrement tenace, notamment dans la trilogie d'Apu pour les films vus le plus récemment. Et voilà que <ins>Le Héros</ins> (Nayak) y consacre la quasi-intégralité de son intrigue, en faisant d'un voyage en train vers New Delhi, entre deux grandes régions de l'Inde, une sorte de radiographie de la société indienne en parallèle de l'introspection d'une star de cinéma bengali.</p>
<p>Si je n'ai pas été inconditionnellement séduit par tous les scénarios des films de <strong>Ray </strong>que j'ai vus, il reste quand même très rare que la démonstration de ses arguments verse dans l'excès. Dans cette figure de l'acteur imbu de lui-même en voyage pour recevoir un grand prix le récompensant, et confronté à une série de personnages / situations le contraignant à se remettre en question (c'est-à-dire tout ce que son extrême popularité ne le poussait pas à faire), on pourrait trouver que le cinéaste et scénariste a eu la main bien lourde. À vrai dire même l'unique personnage qui lui tient tête, la journaliste féministe (interprétée par une fidèle, <strong>Sharmila Tagore</strong>) qui se trouve être la seule personne ne le prenant pas pour un héros intouchable, m'a un peu agacé dans la visibilité de ses coutures, tellement son rôle transpire l'évidence et le programmatique, se faisant trop explicite où elle va amener le film.</p>
<p>On est malgré tout choyé, c'est un univers extrêmement soigné et raffiné pour aborder la question d'une sorte d'exorcisation chez ce personnage qui souffre de multiples culpabilités derrière son assurance de façade. La toile de fond, garnie avec les multiples personnages ayant chacun une fonction bien déterminée, fait la part belle à une société gangrénée par la cupidité et l'arrivisme — la palme revenant à ce publicitaire prêt à utiliser sa femme pour obtenir l'assentiment de son patron, et cette femme prête à accepter à condition d'en tirer profit ailleurs. <strong>Ray </strong>démontre encore une fois sa facilité à insérer des visions relatives à l'imaginaire d'une grande force, ici au travers de deux cauchemars marquants chez le protagoniste. La morale est belle mais un peu pataude malgré tout : il n'y ait personne qui ne nécessite un peu d'empathie.</p>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Heros-de-Satyajit-Ray-1966#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1362Le Monde d'Apu (অপুর সংসার, Apur Sansar), de Satyajit Ray (1959)urn:md5:f8bdc8c36ce8358a79bebe28d94ad13d2024-02-05T09:35:00+01:002024-02-05T09:35:00+01:00RenaudCinémaCalcuttaDésespoirFamilleIndeMariageMortMélodrameSatyajit RaySouffranceTravail <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/monde_d_apu/monde_d_apu.jpg" title="monde_d_apu.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/monde_d_apu/.monde_d_apu_m.jpg" alt="monde_d_apu.jpg, janv. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Par-delà les souffrances</strong></ins></span>
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<p>La fin de la trilogie d'Apu fait suite à <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Complainte-du-sentier-de-Satyajit-Ray-1955">La Complainte du sentier</a></ins> (1955) et <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/L-Invaincu-de-Satyajit-Ray-1956">L'Invaincu</a></ins> (1956), quelques années plus tard, et marque l'achèvement d'un portrait dense opéré en compagnie d'une multitude d'acteurs ayant prêté leurs traits aux différents âges du protagoniste. Dans ce dernier chapitre, c'est <strong>Soumitra Chatterjee </strong>qui interprète le rôle principal, lui qui avait été écarté du casting pour les films précédents car trop âgé — tout vient à point... — et qui représentera donc la partie la plus mature de la vie d'Apu. Une nouvelle étape marquée par de nombreuses thématiques communes aux autres volets (les malheurs familiaux et la mort, notamment) qui ancre la trajectoire dans le monde adulte au travers du mariage, bien qu'il s'agisse-là d'un mariage forcé pour les deux parties prenantes, quand bien même le degré de contrainte ne serait pas équivalent entre l'homme et la femme dans ce scénario.</p>
<p><ins>Le Monde d'Apu</ins> présente la figure désormais connue de ce personnage constamment balancé entre ses aspirations et la réalité de sa condition : jeune diplômé, armé de sa belle lettre de recommandation, il rêve de succès littéraire tout en échouant à trouver du travail. Interrompre ses études, se soumettre à la loi du travail (du chômage en l'occurrence), sa vie semble dictée par les injonctions pénibles. Alors qu'il passe son temps à jouer de la flûte et tenter d'écrire un roman autobiographique, son ami l'emmène au mariage de sa cousine et suite à un concours de circonstances assez drastique, voilà qu'Apu le simple invité revient de l'événement... lui-même marié à la jeune femme, Aparna (incroyable <strong>Sharmila Tagore</strong>), pour lui éviter un déshonneur — le prétendant a complètement vrillé et une croyance oblige la femme à se marier dans l'instant. Et la demi-heure centrale du film consacrée à leur apprivoisement mutuel est un régal, magnifiquement illustré par la délicate mise en scène de <strong>Satyajit Ray</strong>. Mais on s'en doute, il ne faudrait pas oublier qu'on est chez <strong>Ray</strong>, le bonheur sera de courte durée : après le temps de l'idylle enfin acquise, elle mourra en couches loin de lui. La dernière partie du film marquera donc un long cheminement, comme un retour à la vie, et une lourde mais salutaire acceptation.</p>
<p>La vie d'Apu racontée par <strong>Ray </strong>se termine ainsi sur un mouvement parfaitement conforme aux précédents, puisqu'une nouvelle fois il devra renoncer à ce qu'il chérissait le plus intensément. Le cadre et les références ont évolué, mais c'est encore une fois la mort tragique qui constituera les plus grandes épreuves, après la grand-mère, la mère, maintenant l'épouse. Le retour à Calcutta avec sa femme aura été éprouvant pour Apu, mais clairement la plus grande souffrance prendra son temps, au terme d'une énième adaptation, et en appelant encore une nouvelle. C'est un peu ça, l'épopée d'Apu : surmonter les frustrations, recomposer après les effondrements, persister malgré la souffrance, résister au désespoir. <ins>Le Monde d'Apu</ins> est tissé dans une atmosphère caractéristique du cinéma de <strong>Ray</strong>, un mélange de pessimisme froid et de sérénité acharnée qui finit toujours par réapparaître. Un peu comme le symbole du train qui surgit toujours, dans des interprétations différentes (ici au bord du suicide), chaque volet se termine par la découverte d'un nouveau chemin, par le mouvement au gré d'une nouvelle lancée — ici, le début d'une nouvelle histoire avec son fils. Après avoir semé les pages de son manuscrit au vent, après avoir sombré dans une profonde dépression (la musique de <strong>Ravi Shankar</strong>, accompagnement parfait), après avoir surmonté son amertume en arpentant des sentiers en forêt ou en bord de mer, il reprend la route.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/monde_d_apu/img1.jpg" title="img1.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/monde_d_apu/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, janv. 2024" /></a>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Monde-d-Apu-de-Satyajit-Ray-1959#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1335L'Invaincu (অপরাজিত, Aparajito), de Satyajit Ray (1956)urn:md5:51d6b73f45c62bc9ebe62b4c55d20a762024-01-19T09:33:00+01:002024-01-19T09:53:37+01:00RenaudCinémaFamilleIndeMaladieMortRuralitéSatyajit RayVille <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/invaincu/invaincu.jpg" title="invaincu.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/invaincu/.invaincu_m.jpg" alt="invaincu.jpg, janv. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Le tombeau des lucioles</strong></ins></span>
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<p>Ce deuxième film de la trilogie d'Apu réalisée par <strong>Satyajit Ray </strong>reprend exactement l'histoire du protagoniste là où on l'avait laissée à la fin de <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Complainte-du-sentier-de-Satyajit-Ray-1955">La Complainte du sentier</a></ins> : Apu a désormais 10 ans (du moins durant la première partie du film, avant la grande ellipse qui le projettera dans les études à Calcutta), sa famille s'est installée en ville après les événements tragiques dans l'ancienne maison. Avec la même élégance de mise en scène et la même douceur de caméra, <ins>L'Invaincu</ins> observe dans un premier temps les habitudes de la famille, notamment le quotidien du père consistant à étudier des textes sacrés tout en se promenant sur les berges du Gange. Ce premier pan du récit sera brusquement interrompu par la maladie (suivie de la mort soudaine) de ce dernier, impulsant un nouveau mouvement, en sens inverse, puisque la mère Sarbajaya décidera de retourner s'installer à la campagne.</p>
<p>Même si la trilogie porte son nom il n'est pas tout à fait évident de déterminer si le personnage d'Apu est réellement le barycentre des événements et des sentiments. On peut quoi qu'il en soit concéder le poids des membres de sa famille dans son environnement, quand bien même chacun de ces membres n'aurait qu'un temps limité de présence — il faut dire que la mort frappe régulièrement dans ce coin de l'Inde. En marge de l'évolution d'Apu, de ses études, de son émancipation, la figure de la mère est ici omniprésente et <strong>Ray </strong>marquera fortement le parallèle existant entre la réussite (Apu décroche une bourse, il repart en ville pour étudier, il commence à développer une certaine autonomie) et le chagrin (Sarbajaya souffrira particulièrement de l'éloignement de son fils). Et on sait comment se finissent les tragédies familiales chez le cinéaste indien...</p>
<p>La forme très épurée de ce conte lui permet d'accéder à une forme d'universalité tout en conservant nombre de particularités idiosyncratiques, parmi lesquels je citerais en premier lieu la présence marquante des trains, de leurs allers-retours, et du symbole de changement de vie qu'ils contiennent. Quelques effets simples sont d'une beauté insoupçonnée, comme l'ellipse transformant Apu enfant en un adolescent simplement en se concentrant sur une lampe, un soir de lecture. La relation mère-fils étonne aussi, avec toute la délicatesse diffusée pour aborder cette relation d'amour mais aussi toute la dureté du dernier mouvement partagé entre émancipation et égoïsme. <strong>Ray </strong>se garde bien de juger son personnage principal, malgré toute l'émotion qui peut jaillir autour de celui de la mère, dont l'affliction est rendue tout à fait intelligible sans recourir au pathos. Et il propose deux séquences d'un éclat noir sidérant, deux symboles funèbres dont l'effet est saisissant, un dernier souffle paternel marqué par la soudaine envolée d'oiseaux et l'image d'une disparition maternelle s'effaçant dans la nuit éclairée de lucioles.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/invaincu/img1.jpg" title="img1.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/invaincu/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, janv. 2024" /></a>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/L-Invaincu-de-Satyajit-Ray-1956#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1333Assoiffé (Pyaasa), de Guru Dutt (1957)urn:md5:1180b11c724b08d10044520e3dedb1282024-01-03T13:06:00+01:002024-01-03T17:00:06+01:00RenaudCinémaChansonHypocrisieIndeMortMélodramePoésieProstitutionSatyajit Ray <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/assoiffe.jpg" title="assoiffe.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/.assoiffe_m.jpg" alt="assoiffe.jpg, janv. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>La dure vie du poète sincère</strong></ins></span>
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<p>La thématique du poète pauvre fidèle à son art mais rejeté par la société me fait spontanément et nécessairement penser à des personnages qu'on retrouve dans le cinéma de <strong>Satyajit Ray</strong> (à l'instar de l'ancien maharajah dans <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Salon-de-musique-de-Satyajit-Ray-1958">Le Salon de musique</a></ins>), le rapprochement étant un peu guidé, pour ne pas dire forcé, par ma large méconnaissance du cinéma indien. La comparaison me paraît malgré tout valable au-delà de cette seule histoire, à travers le rythme relativement lent de la narration, la mélancolie très forte qui infuse sur toute la durée, et ce noir et blanc qui alimente une esthétique si particulière avec les vêtements indiens et les lieux afférents. La grande différence, cela étant dit, se situe dans la présence de nombreux numéros de chant ici.</p>
<p>Et c'est là mon principal problème : j'ai beaucoup de mal avec ces passages chantés, et ils sont très nombreux, dans la tradition bollywoodienne — dont je ne connais pas grand-chose non plus, et dont je ne peux donc pas percevoir la variation / altération dans <ins>Pyaasa</ins>, s'il y en avait. C'est très préjudiciable à l'ensemble car au creux de ces séquences-là passent beaucoup de messages et de descriptions, avec des passages plus oniriques et d'autres plus ouvertement tristes. Je sens que je suis coupé d'une part non-négligeable du contenu et de l'affliction du poète Vijay (interprété par <strong>Guru Dutt </strong>lui-même) et de sa relation avec une prostituée et une amie d'enfance.</p>
<p>Dommage, car il y a beaucoup de particularités idiosyncratiques, en lien avec la production locale de poésie et l'édition (on parle même de rachat de papier pour l'industrie). Le mélodrame conserve malgré tout une bonne partie de son charme dans l'attrait de la prostituée pour les textes d'un poète incompris jusqu'alors, qui se sera battu en vain toute sa vie pour la reconnaissance. Les passages comiques portés par l'acteur <strong>Johnny Walker </strong>(nom véridique) ne sont pas du meilleur effet à mon goût, au même titre que les références crypto-christiques, mais le final à partir de l'anniversaire de la mort prétendue du poète (il avait donné sa veste à un sans-abri) délivre tout son potentiel dramatique vigoureusement. Il peut enfin crier son dégoût du monde, de l'hypocrisie et de la domination de l'argent. Très beau film sur la cruauté du monde envers les artistes intègres.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/img1.png" title="img1.png, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/.img1_m.png" alt="img1.png, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/img2.png" title="img2.png, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/assoiffe/.img2_m.png" alt="img2.png, janv. 2024" /></a>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Assoiffe-de-Guru-Dutt-1957#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1316La Vie d'une petite culotte et de celles qui la fabriquent, de Stéfanne Prijot (2019)urn:md5:45b1bbd2dac4847abb16d5ef7df1bcf82023-07-29T12:50:00+02:002023-07-29T12:50:00+02:00RenaudCinémaAsieBelgiqueCotonDocumentaireFemmeIndeIndonésieMoyen-OrientOuzbékistanPortraitTextileTissuTravail <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vie_d-une_petite_culotte/.vie_d-une_petite_culotte_m.jpg" alt="vie_d-une_petite_culotte.jpg, juil. 2023" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Portraits de femmes</strong></ins></span></div>
<p>Derrière ce titre de téléfilm érotique (si l'on omet le sous-titre, "et de celles qui la fabriquent", donnant quand même une idée plus précise de ce qu'on vient y trouver) se cache en réalité un documentaire réalisé par la fille de la gérante d'une boutique de vêtements en Belgique. Un film qui a été produit dans des conditions vraisemblablement très modestes, et dont l'étendue des moyens se reflète quelque peu dans l'ampleur du geste. <strong>Stéfanne Prijot </strong>est partie d'un constat assez simple en réalité, en regardant un sous-vêtement féminin vendu par sa mère et en se posant une question : d'où vient ce petit bout de tissu ?</p>
<p>La forme un peu déséquilibrée de <ins>La vie d'une petite culotte</ins> peut être rebutant en ce sens qu'elle épouse deux trajectoires qui ne se complètent pas toujours très harmonieusement, d'un côté la chronique familiale avec la mère, la fille, la petite-fille, la boutique, et les images banales que ce cadre peut offrir, et de l'autre côté la chronique sociale à caractère géopolitique en faisant le tour du monde pour remonter à travers les différentes filières textiles.</p>
<p>Mais à mon sens le docu dispose d'un très gros point fort malgré tout, celui de relier le destin de plusieurs femmes à travers le monde, avec des occupations bien distinctes mais toute connectées en dépit des milliers de kilomètres qui les séparent. Le portrait pluriel qui en découle, sur la féminité et sur les conditions de travail en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient, au travers de 5 étapes-clés de la chaîne de production, conserve une grande beauté. Et constitue en ce sens un contrepoint très appréciable au versant fictionnel proposé par <ins>Made in Bangladesh</ins> de <strong>Rubaiyat Hossain </strong>sorti la même année.</p>
<p>On rencontre ainsi successivement Yulduz, une agricultrice en Ouzbékistan en charge de la gestion de champs de coton dont la liberté d'expression et d'exercice de son métier semble grandement réduite ; Janaki, en Inde, une jeune fille fileuse contrainte de quitter l'école pour travailler à l'usine (alimentant à ce titre le réseau du sumangali) ; Mythili, une Indienne travaillant dans une usine de teinturerie qui génère beaucoup de problèmes sanitaires (avec une incidence sur la fertilité des ouvrières), et c’est là que les images terribles et hypnotisantes de <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Machines-de-Rahul-Jain-2016">Machines</a></ins>, de <strong>Rahul Jain</strong>, ressurgissent ; Risma, une activiste qui se bat pour le droit des femmes en Indonésie ; et Pascale, la mère de la réalisatrice dans sa petite boutique belge qui a cessé de vendre des vêtement fabriqués localement, faute de moyens.</p>
<p>Ce fil narratif reliant les cinq femmes de pays en pays, le long d'une chaîne de production textile mondialisée, est non seulement très réussi dans son pouvoir évocateur, mais aussi dans la matérialisation du travail sous-jacent — et de ses conditions, qu'il est confortable de nier ou d'oublier.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vie_d-une_petite_culotte/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, juil. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vie_d-une_petite_culotte/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, juil. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vie_d-une_petite_culotte/.img3_m.jpg" alt="img3.jpg, juil. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vie_d-une_petite_culotte/.img4_m.jpg" alt="img4.jpg, juil. 2023" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Vie-d-une-petite-culotte-et-de-celles-qui-la-fabriquent-de-Stefanne-Prijot-2019#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1196Avec la permission de Gandhi, par Abir Mukherjee (2022)urn:md5:a423375194c9d9acc6a66db45ae063c42023-03-07T10:13:00+00:002023-03-07T12:20:18+00:00GillesLecture1920sCalcuttaGandhiGrèveIndePolar <img src="https://www.je-mattarde.com/public/GILLES/LIVRES/.Avec-la-permission-de-Gandhi-Abir-Mukherjee_m.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p>Une série policière me sort de la léthargie, il faut dire que le plaisir de lecture est grand. Le contexte historique pour l'Inde dans les années 1920 est un choix assurément passionnant pour ces intrigues policières, cette époque où le Raj britannique se délite. Le troisième roman - <ins>avec la permission de Gandhi</ins> - en est peut-être le plus emblématique. L'éclairage historique et l'humour subversif d'<strong>Abir Mukherjee</strong> colorent d'une certaine gaieté ces périodes de colonialisme où les divisions culturelles, religieuses et politiques sont exacerbées. </p>
<blockquote><p>Calcutta est une ville divisée de plusieurs façons. Au nord il y a Black Town, habitée par la population indigène ; au sud, White Town pour les Britanniques, et entre les deux une zone grise et informe peuplée de Chinois, Arméniens, Juifs, Parsis, Anglo-Indiens et tous les autres qui ne sont pas intégrés. Il n'y a pas de loi qui cloisonne la ville, pas de barrières ni de murs ; la ségrégation est un phénomène naturel qui a évolué sans que personne n'y prête attention. Il y a des bizarreries, naturellement, un Anglo-Indien à Alipore ou deux Anglais à Bow Bazar, mais dans l'ensemble la règle se maintient.</p>
</blockquote>
<p>Les enquêtes du capitaine Sam Wyndham et son acolyte indien le sergent
Satyendra Banerjee sont palpitantes. Comme toute bonne série policière traditionnelle, l'enquêteur Sam Wyndham est un spécimen de choix du genre humain, ancien combattant de la première guerre mondiale et ancien inspecteur de Scotland Yard, il débarque à Calcutta pour intégrer la police impériale. Son addiction à l'opium - thérapie à ses affres et à ses cauchemars - lui vaut quelques déboires et mauvais détours. Sam à propos de Banerjee son aide de camp : </p>
<blockquote><p>Partager un appartement avec un subordonné, un indigène de surcroît, n’est pas précisément une pratique courante dans la police impériale, et ma décision de le faire a été accueillie avec stupéfaction par les uns et consternation par les autres, mais cela ne m’a pas dissuadé. En fait, j’aime bien l’idée que mes actes soient vus avec horreur par certains.</p>
</blockquote>
<p>Le suspens ne manque pas dans ces trois premiers volets. Les arcanes, les bas-fonds et les forces corruptrices de Calcutta sont le ressort de <ins>l'attaque du Calcutta-Darjeeling</ins> (2019). L'Inde comme terre spirituelle et superstitieuse est davantage au cœur <ins>des princes de Sambalpur</ins> (2020) qui lorgne parfois du côté du roman d'aventures dans un petit royaume de l'Orissa. Retour ensuite dans une Calcutta en ébullition <ins>avec la permission de Gandhi</ins> (2022), <strong>Abir Mukherjee</strong> positionne l'intrigue dans le théâtre de la mobilisation indépendantiste. Le Mahatma Gandhi et ses Volontaires font le coup de force de transformer le nationalisme en religion pour parvenir à rallier les foules.</p>
<blockquote><p>[...] Un mouvement national de masse conduit par un saint dont la stratégie consiste à vous sourire avant d’ordonner à ses disciples de s’asseoir, bloquer les rues et faire semblant de prier.</p>
</blockquote>
<p>Le quatrième volet - <ins>le soleil rouge de l'Assam</ins> (2023) - m'attend à ma bibiliothèque favorite et je mise que l'humour, l'intelligence et le suspens seront toujours au rendez-vous.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/GILLES/LIVRES/L-Attaque-du_Calcutta-Darjeeling-Abir-Mukherjee.jpg" title="le-soleil-rouge-de-l-Assam-Abir-Mukherjee.jpg">
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Avec-la-permission-de-Gandhi-Abir-Mukherjee-2022#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1140La Complainte du sentier, de Satyajit Ray (1955)urn:md5:dfa8bdb5c276b572993a50234668abd42022-06-22T09:42:00+02:002022-06-22T17:19:56+02:00RenaudCinémaFamilleIndeMortPaysanRavi ShankarRuralitéSatyajit RayVieillesse <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/complainte_du_sentier/.complainte_du_sentier_m.jpg" alt="complainte_du_sentier.jpg, mai 2022" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Une vieille femme ne peut-elle pas aussi avoir des souhaits ?"<br /></strong></ins></span>
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<p>Un premier film de <strong>Satyajit Ray</strong> impressionnant de maîtrise, technique et narrative, dans la suggestion et dans l'émotion — sans doute aidé dans cette première mise en scène par le tournage du film de <strong>Renoir </strong><ins>Le Fleuve</ins> qu'il avait suivi. Le premier de la trilogie d'Apu, laissant la voie à de futures belles surprises très probablement... Il y a une lenteur dans ce cinéma indien qui constitue une sorte d'obstacle à l'œil occidental, on adhère ou non, et il faut parvenir à s'accrocher à ce rythme langoureux pour profiter d'un tel conte, sous la forme d'un récit d'apprentissage. Œuvre séminale d'un réalisateur qui allait devenir l'une des plus grandes figures du cinéma indien, et au sujet de laquelle <strong>François Truffaut </strong>déclara qu’il ne voulait pas voir un film où des paysans mangent avec leurs mains (je me régale).</p>
<p>Absolument tout tourne autour de cette maison ancestrale, en ruine faute d'entretien, d'un petit village du Bengale au début du XXe siècle. Ce n'est pas Apu qu'on rencontre tout de suite, mais plutôt sa sœur Durga, sa vieille tante Indir et sa mère, avec un père globalement absent ne parvenant plus à subvenir aux besoins de sa famille. Pour manger, Durga vole des fruits dans le verger de la voisine, et on apprendra que ce verger leur a été cédé à contrecœur quelque temps auparavant. Tous ces événements, tout comme le départ du père pour la ville dans l'espoir de gagner de l'argent, sont captés par l'œil observateur d'Apu, dévoilé dans une très belle séquence d'exposition tardive de son personnage.</p>
<p><ins>La Complainte du sentier</ins> est ainsi un film d'une sobriété au moins égale à celle de ses personnages dont on partage l'intimité, dans un univers rempli d'ellipses, d'allusions, de comportements symboliques offrant une myriade de suggestions — à l'image du sort réservé au collier de perles volé par Durga et jeté par Apu dans un étang après sa mort, comme pour la préserver, ultime acte d'amour fraternel. D'un point de vue occidental, c'est l'occasion d'observer comme Apu l'ensemble des gestes quotidiens de la famille : la façon de manger, de se rincer les mains avec l'eau d'un pot métallique, de cacher des choses dans les replis d'un sari, d'utiliser les cendres comme détergent. Mais aussi quelques événements exceptionnels, comme les disputes avec la voisine, la soirée au théâtre de quartier, les balades dans les forêts de bambou (où les enfants retrouveront Indir s'étant laissée mourir, scène terrible et magnifique), la rencontre avec le train à l'autre bout des champs.</p>
<p>La lenteur du film très souvent muet pourra être éprouvante, mais elle est très souvent interrompue par de nombreuses ruptures poétiques, dans une continuité contemplative, autant d'instants resplendissants comme une pluie de mousson enveloppée par le sitar de <strong>Ravi Shankar</strong>. La nature est d'ailleurs omniprésente, le vent, la pluie, la forêt, avec laquelle les humains évoluent en osmose. Dans le contexte du cinéma indien de l'époque, avec pour norme les comédies musicales de 3 heures, <ins>La Complainte du sentier</ins> tranchait énormément. Loin des princes et princesses, on aborde (certes tout en détours) l'injustice du traitement de la fille vis-à-vis de celui du fils, l'un étant choyé et éduqué quand l'autre est réprimandée et contrainte à passer le balai dans la cour. Le final, sur cette thématique mélodramatique, est magnifique.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/complainte_du_sentier/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, mai 2022" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/complainte_du_sentier/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, mai 2022" />
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Complainte-du-sentier-de-Satyajit-Ray-1955#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1055