Je m'attarde - Mot-clé - Nicolas Roeg le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearPetulia, de Richard Lester (1968)urn:md5:b795d60382e7130ff80c874a54f9ef492021-07-21T16:17:00+02:002021-07-21T15:20:26+02:00RenaudCinémaConfusionGeorge C. ScottJanis JoplinJulie ChristieMélancolieMélodrameNicolas RoegRomanceSan Francisco <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/petulia/.petulia_m.jpg" alt="petulia.jpg, juil. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"> <span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Fragments de chaos amoureux<br /></strong></ins></span>
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<p>Kaléidoscopes d'émotions, d'images et de sensations que ce film de <strong>Richard Lester</strong>, décidément bien loin des comédies du côté des <strong>Beatles</strong> type <ins>A Hard Day's Night</ins> et des suites de <ins>Superman</ins>, engagé ici dans une peinture de la fin des années 1960. Il ne sera pas question du Swinging London mais d'une San Francisco qui aura rarement été aussi fragmentée et mélancolique. La présence de l'inconnue (à cette époque-là) <strong>Janis Joplin </strong>au tout début, en compagnie de <strong>Big Brother and The Holding Company</strong>, fournit d'entrée un imaginaire étrange, avec d'un côté ces hippies baignant dans leur Acid Rock et de l'autre une foule constituant la haute société américaine. Point de départ d'une relation entre <strong>Julie Christie </strong>et <strong>George C. Scott </strong>assez éloignée des conventions.</p>
<p>Avec son montage hautement chaotique, fonctionnant par à-coups et soubresauts, alternant entre flashbacks et flashforwards de manière volontairement brouillonne et confuse, <ins>Petulia</ins> travaille sa fibre mélodramatique dans un bouillon bien singulier. On n'est pas tant étonné lorsqu'on apprend que la photographie était assurée par <strong>Nicolas Roeg</strong>...</p>
<p>Un docteur en instance de divorce, Archie Bolen, est accosté par une jeune femme tout juste mariée, Petulia Danner, lors d'un gala de charité. La rencontre est très curieuse, d'autant qu'ils finissent dans une chambre d'hôtel sans pour autant avoir de relation sexuelle. Petulia s'évanouit dans la nuit avant de réapparaître dans un futur incertain, en le sortant de son lit pour lui jouer du tuba. <strong>Julie Christie </strong>est magnifique dans le rôle-titre (peut-être davantage que dans <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/John-McCabe-de-Robert-Altman-1971">John McCabe</a></ins> ou encore <ins>Loin de la foule déchaînée</ins>), avec son caractère affirmé, sa vulnérabilité, piégée dans un mariage moins merveilleux que prévu. Elle pétille au contact du docteur enfermé dans sa vie terne. Le secret sur cette femme est dévoilé de manière extrêmement non-conventionnelle, déroutante, inattendue, au gré d'un puzzle émotionnel. C'est plus par la sensation que par la narration que le principal est véhiculé ici.</p>
<p>Le charme que le film distille n'est pas tout à fait bien identifiable, les personnages sont prisonniers des mêmes perturbations à la fin, mais le bleu foncé des yeux tristes et joyeux de <strong>Christie </strong>est hypnotisant.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/petulia/.joplin_m.jpg" alt="joplin.jpg, juil. 2021" />
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Petulia-de-Richard-Lester-1968#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/986Castaway, de Nicolas Roeg (1986)urn:md5:34f19f0bac141186e1d413c07df3b1ed2020-06-02T10:39:00+02:002020-06-02T09:41:30+02:00RenaudCinémaAventuresCoupleCriseDésirErotismeIleIle déserteIsolementMariageNatureNicolas RoegOliver ReedVoyage <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/castaway/.castaway_m.jpg" alt="castaway.jpg, juin 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"I believe in our future here."</strong></ins></span>
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<p>La présence d’<strong>Oliver Reed </strong>dans un tel film, ça dépasse l'entendement. 15 ans après sa prestation outrée, hallucinée et over the top dans <ins>Les Diables</ins> de <strong>Ken Russell</strong>, on le retrouve embarqué dans cette histoire renversante, adaptée de deux livres autobiographiques, dédiée à la lubie romantique d’un écrivain échoué volontaire sur une île déserte australienne en très bonne compagnie — qu'il avait pris le temps de soigneusement sélectionner au préalable. C'est le récit authentique de Lucy Irvine, une employée londonienne de 25 ans, blasée par la vie citadine, qui répond à une annonce dans Time Out London stipulant "écrivain d'une trentaine d'années recherche jeune épouse pour passer une année dans une île tropicale"... Une annonce placée par Gerald Kingsland, 49 ans, qui sélectionna cette femme parmi plus de cinquante candidates et avec qui il se maria (afin de respecter une loi australienne restreignant l'immigration) pour aller passer un an sur l'île de Tuin. Chacun des deux écrira un livre à l'issue de cette aventure, base de travail pour cette adaptation réalisée par le décidément très singulier <strong>Nicolas Roeg</strong>.</p>
<p>Ainsi, <ins>Castaway</ins> (à ne pas confondre avec le film de <strong>Robert Zemeckis</strong>, <ins>Cast away</ins>, "Seul au monde" en français) se résume à 2 heures presque intégralement sur une île déserte, en compagnie d’<strong>Oliver Reed </strong>en écrivain rêveur emphatique puis bougon et d'<strong>Amanda Donohoe </strong>en aspirante à l'émancipation sous les tropiques, essentiellement nue — un argument marketing incontournable, sans aucun doute. Elle dira d'ailleurs de manière assez drôle, au sujet du tournage : "<em>Well, naked on a desert island with Oliver Reed – it was a tabloid fantasy, wasn't it? He was an alcoholic and his behaviour was erratic, but he was always a courteous and good actor. His personal life wasn't working but he never crossed any lines professionally.</em>" Ce rêve de publicitaire lubrique se révèlera comme la cohabitation d'un homme et d'une femme mal assortis, découvrant très rapidement qu'ils ne partagent pas tout à fait la même conception de l'idylle exotique et du paradis paresseux. Loin, très loin de la robinsonnade annoncée.</p>
<p>De manière tout à fait surprenante et improbable, <strong>Nicolas Roeg </strong>parvient à tisser une atmosphère originale et bizarre de ce postulat de départ rachitique, en instillant peu à peu les ingrédients discrets d'une discorde qui détruira le magnifique paysage. Elle rêvait d'apprendre à survivre sur cette île dotée d’un incroyable potentiel, un peu à l’image d’un peuple primitif profitant de la faune et de la flore locales, mais lui avait tout simplement prévu de vivre d'amour et d'eau fraîche (fraîchement et régulièrement envoyée par son éditeur, comme une avance sur la publication du livre retraçant cette expérience à paraître) et de se repaître de sa monumentale flemme. Aventurier dans les mots (cette façon de déclamer "<em>I believe in our future here</em>" avec grandiloquence...), mais pas vraiment dans les actes. Malheureusement, emmuré dans son obsession contemplative et voluptueuse, il perd l'assentiment de sa conjointe qui en retour refuse de faire l'amour — alors que, rappelons-le, elle passe l’essentiel de son temps à marcher dans le sable blanc et à nager dans les lagons avoisinants dénudée. Au final, c'est bien elle qui se révèlera la plus apte à vivre dans ces conditions et sous ces latitudes, avec le désir et la force de caractère nécessaires. Ce sera le point de départ d’une longue hystérie bicéphale, principalement articulée autour d’une série de monologues, décrivant une situation d'incommunicabilité délirante, ponctuée par-ci par-là d'infections et de maladies assez peu glamours. Sur un rythme vraiment très étrange, avec un sens très singulier de la poésie et de l’attente, le paradis annoncé se transforme en un purgatoire parfaitement insolite.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/castaway/.cuisine_m.jpg" alt="cuisine.jpg, juin 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />
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