Je m'attarde - Mot-clé - Pollution le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearGeographies of Solitude, de Jacquelyn Mills (2022)urn:md5:d3d826550739e220b49e3489112835dc2024-01-09T09:45:00+01:002024-01-09T09:50:51+01:00RenaudCinémaAnimalCanadaChevalDocumentaireIleNouvelle-ÉcosseOcéan AtlantiqueOiseauPhoquePlastiquePollutionSable <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/geographies_of_solitude.jpg" title="geographies_of_solitude.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/.geographies_of_solitude_m.jpg" alt="geographies_of_solitude.jpg, janv. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Une vie sur Sable Island</strong></ins></span>
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<p><strong>Jacquelyn Mills </strong>introduit et explore deux choses bien distinctes dans <ins>Geographies of Solitude</ins>, un lieu et une personne, les deux étant sans surprise intimement liés.<br />
L'île de Sable, d'une part, une petite bande de sable canadienne en forme de croissant, longue d'une quarantaine de kilomètres et large d'à peine plus d'un. Située dans l'océan Atlantique au large des côtes de la Nouvelle-Écosse, à 170 km du continent, elle est avant tout un refuge d'oiseaux migrateurs et elle abrite aujourd'hui quelques centaines de spécimens d'une population de chevaux sauvages particuliers.<br/>
Zoe Lucas, d'autre part, une femme vivant seule sur ces quelques dizaines de kilomètres carrés depuis plus de 40 ans, travaillant sur l'étude de la biodiversité à travers l'île, sur le comportement de la faune locale, ainsi que sur l'impact de diverses pollutions à plusieurs niveaux.</p>
<p>Le cadre est naturellement exceptionnel, mais c'est avant tout le travail de la documentariste qui confère au lieu une dimension si fortement singulière. En réalité <ins>Geographies of Solitude</ins> observe Lucas un peu comme Lucas observe la vie sur l'île, en y ajoutant des expérimentations formelles régulières : le travail sur l'image (pellicule) et sur le son (l'analogique qui crépite) est vraiment remarquable, à défaut de faire unilatéralement consensus — le propre du cinéma expérimental après tout, il serait bizarre que <strong>Stan Brakhage </strong>ou <strong>Kenneth Anger</strong>, au hasard, fassent l'unanimité... En l'occurrence, on pourra observer ce que donne l'enfouissement de pellicules 16 mm à divers endroits de l'île, après développement et ajouts de différents éléments (sable, poils de chevaux, etc.). Ces inserts expérimentaux sont en tous cas marginaux et ne gênent en rien le reste, ils accompagnent en douceur la confection de cette ambiance originale qui flotte en ces lieux dépeuplés d'humains. Ici, c'est le règne des chevaux sauvages, des oiseaux, des phoques et... du plastique.</p>
<p>On y revient toujours, à ces bouts de pétrole qui s'infiltrent dans absolument toutes les strates, dans tous les corps biologiques, dans toutes les rivières et tous les océans, parcourant inlassablement la terre. Ils peuvent finir en Chine (<ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Plastic-China-de-Jiu-liang-Wang-2016">Plastic China</a></ins>) ou au Ghana (<ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Welcome-to-Sodom-de-Christian-Krones-et-Florian-Weigensamer-2018">Welcome to Sodom</a></ins>) comme le résultat de la délocalisation du traitement de nos déchets, ils peuvent se retrouver jusque dans les coins magnifiques les plus reculés et inhabités (<ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Exogene-de-Nikolaus-Geyrhalter-2022">Exogène</a></ins>), et ils peuvent donc se retrouver sur cette île déserte, que ce soit dans l'estomac des oiseaux morts (plus de 70% des oiseaux analysés ont le ventre rempli de ces déchets) ou disséminés sur les plages dans des formes très diverses (bouteilles intactes, filaments issus de la décomposition, ou même sous la forme des petites granules (nurdle ou larme de sirène) que l'on retrouve littéralement partout depuis le milieu du XXe siècle).</p>
<p>Mais cela n'entame pas la douceur du regard porté sur cet écosystème hors du commun, visité par Cousteau au début des années 80 (archives à l'appui) à une époque où Lucas n'était âgée que d'une vingtaine d'années... Elle aura littéralement dédié sa vie à l'étude de cette île et des changements sur plus de 4 décennies, et le docu parvient à rendre compte de cette dimension scientifique exceptionnelle avec une grande humilité, dans une démarche rarement vue ailleurs. Il en résulte un témoignage très poétique de la vie sur Sable Island, sur ses habitants permanents ou de passage, et sur le passage du temps.</p>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/img1.jpg" title="img1.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/img2.jpg" title="img2.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/geographies_of_solitude/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, janv. 2024" /></a>
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Geographies-of-Solitude-de-Jacquelyn-Mills-2022#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1321Métamorphoses, de Sebastian Mez (2013)urn:md5:5a5d89c654f81cd4a261e3085c9ea8bd2022-01-18T10:28:00+01:002022-01-18T10:28:00+01:00RenaudCinémaAccidentCensureDocumentaireNucléairePollutionRussie <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/metamorphoses/.metamorphoses_m.jpg" alt="metamorphoses.jpg, déc. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>La catastrophe de Kychtym<br /></strong></ins></span>
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<p>Quel est le troisième plus grave accident nucléaire de l'histoire après Tchernobyl et Fukushima ? C'est la méconnaissance globale de la réponse qui a poussé <strong>Sebastian Mez </strong>à s'aventurer dans les environs du complexe nucléaire Maïak, situé près de la ville russe d'Oziorsk, là où se produisit la catastrophe de Kychtym le 29 septembre 1957. Une contamination radioactive résultant de l'explosion de 80 tonnes de déchets à cause d'une panne du système de refroidissement dans une usine de retraitement de combustible nucléaire en Union Soviétique : dans la région, on a cru que la Troisième Guerre mondiale avait commencé. 200 personnes meurent sur le coup, 300 000 personnes reçoivent une dose de radiation supérieure au seuil admissible, et pourtant aucune information ne passera à travers les mailles de la censure soviétique : ni pour les habitants, ni pour le reste du monde qui découvrira les événements à la faveur de la perestroïka, 30 ans plus tard.</p>
<p>Aujourd'hui, dans cette région de l'Oural du Sud, le niveau de pollution radioactive est l'un des plus élevés au monde. La rivière Tetcha transporte encore la contamination dans l’océan Arctique, des incendies disséminent encore des particules radioactives dans les régions alentours. <strong>Sebastian Mez </strong>raconte l'histoire non pas d'un point de vue encyclopédique mais plutôt par le témoignage des personnes qui habitent encore aujourd'hui dans ces lieux, pour certains à quelques dizaines de mètres de la rivière puissamment contaminée. La beauté irréelle de ces paysages captés dans un noir et blanc très contrasté (peut-être trop) saisit le sujet sur le vif, tout de suite, renvoyant une image intense de la menace toxique. Un film sous la forme d'un hommage aux gens qui persistent là, dans un style résolument contemplatif.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/metamorphoses/.img1_m.png" alt="img1.png, déc. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/metamorphoses/.img2_m.png" alt="img2.png, déc. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/metamorphoses/.im3_m.png" alt="im3.png, déc. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/metamorphoses/.img4_m.png" alt="img4.png, déc. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Metamorphoses-de-Sebastian-Mez-2013#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1023