Je m'attarde - Mot-clé - Voyage dans le temps le temps d'un souffle<br />2024-03-29T14:52:11+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLes Veilleurs, de Connie Willis (2015)urn:md5:ad3bab4b77e42b8f5025cdbbb9fd2bab2023-12-01T00:19:00+00:002023-12-01T20:08:12+00:00GillesLectureBlitzExtraterrestresFin du mondeHumourMenstruationsQuantiqueRecueil de nouvellesScience-fictionVoyage dans le tempsZététique <p><img class="media-center" src="https://www.je-mattarde.com/public/GILLES/LIVRES/.Les-Veilleurs-Connie-Willis-2016_m.jpg" alt="" /></p>
<p>Ce <em>best-of</em> constitué par <strong>Connie Willis</strong> elle-même rassemble des nouvelles relativement longues auréolées de nombreux prix - Locus, Nebula, Hugo et j'en passe - dont les fins portent souvent leur lot de
révélation ou une forme de dénouement. Chaque fin est agrémentée de courtes notes de l'auteure dans lesquelles elle
revient sur un contexte d'écriture et des
réflexions formant toujours d'intéressantes mises en perspectives des nouvelles choisies.</p>
<p><ins>Les veilleurs du feu</ins> fait référence aux défenseurs de la cathédrale Saint-Paul à Londres sous le Blitz. Le narrateur est un voyageur du temps qui fait ses classes. C'est une nouvelle qui cristallise les deux lubies de l'auteure, le Blitz et la science-fiction. C'est un chef-d’œuvre à part entière au milieu d'autres nouvelles qui témoignent d’une grande maîtrise de la forme courte. Cela peut sembler amusant et paradoxal pour une auteure qui n'écrit pas des romans ciselés <span class="TitreNiourf">hormis peut-être </span><a href="https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=7176"><span class="TitreNiourf">Remake</span></a><span class="TitreNiourf"> (1994) :</span></p>
<ul><li><a href="https://www.noosfere.org/livres/editionslivre.asp?numitem=4793">Le Grand livre</a> (1994)</li>
<li><span class="TitreNiourf"><a href="https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=11492&numauteur=7">Sans parler du chien</a></span> (2000) sous-titré « <em>ou Comment nous retrouvâmes enfin la potiche de l'évêque</em> » </li>
<li><a href="https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=25094">Passage</a> (2007)</li>
<li><span class="TitreNiourf"><a href="https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=35020">Black-out</a> (2012)</span></li>
<li><span class="TitreNiourf"><a href="https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=36940&numauteur=7">All Clear</a> (2013)</span></li>
</ul>
<p>Parfois les éléments SF sont secondaires privilégiant un background
historique prisé par l'auteure comme à nouveau dans <ins>les Vents de Marble Arch</ins>. D'autres fois son
accointance avec le genre SF est évidente : les extraterrestres avec la nouvelle satirique <ins>Tous assis par terre</ins> que je place dans mon palmarès des récits de premier contact au côté de la nouvelle <ins>Déchiffrer la trame</ins> de <strong>Jean Claude Dunyach</strong>, de la <em>novela</em> <ins>L'Histoire de ta vie</ins> de <strong>Ted Chiang</strong> ou encore du court roman <ins>Points chauds</ins> de <strong>Laurent Genefort</strong>, tous les quatre dans des registres différents ; les inoxydables récits de fin du monde avec <ins>Une lettre des Cleary</ins> qui concentre l'espoir d'un enfant ou avec <ins>Le Dernier des Winnebagos</ins> qui vaut des ennuis à un photo-journaliste lors de son reportage en pleine épizootie.</p>
<p>De l’intrusion dans le fantastique dans ce recueil, la nouvelle <ins>Morts sur le Nil</ins> est une exception où la mort est abordée sous une forme allégorique et dans une atmosphère empruntée à <strong>Agatha Christie</strong>. Même en prenant les histoires sous des angles humoristiques, <strong>Connie Willis </strong>ne ronge jamais les ressorts de ses intrigues. Elle aborde donc des sujets détonants avec un suspens entretenu. Je pense à ce vaudeville SF à Hollywood dans lequel une réceptionniste de l'hôtel <ins>Rialto</ins> crée un climat d'incertitude et d'indétermination dans un congrès annuel de scientifiques en physique quantique, ou encore à une leçon de zététique dans la nouvelle <ins>Infiltration</ins> avec son formidable binôme de journalistes qui traque les charlatans et se trouve dans une situation ubuesque où les shows d'une "canalisatrice" montante créent la confusion lorsqu’elle se met à proférer des insultes à son public et à débagouler des propos empruntés à un célèbre sceptique défunt, ou enfin à une dystopie sur le thème des menstruations (!) dans <ins>Même sa majesté</ins>.</p>
<p><span style="font-family: var(--sans-serif); font-size: var(--body-font-size);"><strong>Connie Willis</strong> a plusieurs cordes à son arc d’écrivaine, elle s’amuse autant qu’elle bûche ses sujets hétéroclites, elle fait preuve de <em>sérendipité</em>, c'est-à-dire <em>l'</em></span><span class="citation"><em>art de découvrir ou d'inventer en prêtant attention à ce qui surprend et en imaginant une interprétation pertinente. </em></span>Elle ficelle d’efficaces intrigues aux personnages fouillés. Elle touche donc les lecteurs de science-fiction qui sont davantage portés sur la prose et l’humain que sur un décorum futuriste avec des vaisseaux, des robots, des technos et d’autres trucs à gogos (même si ce n'est pas toujours antinomique). </p>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Veilleurs-Connie-Willis-2015#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1298Happy Accidents, de Brad Anderson (2001)urn:md5:f06c1769152e8444dc5eac59ff2396982023-11-22T10:33:00+01:002023-11-22T10:33:00+01:00RenaudCinémaBrad AndersonMarisa TomeiRomanceScience-fictionVincent D OnofrioVoyage dans le temps <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/happy_accidents.jpg" title="happy_accidents.jpg, nov. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/.happy_accidents_m.jpg" alt="happy_accidents.jpg, nov. 2023" class="media-center" title="ImageJ=1.53t" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Because we all know what happens when you take away the mystery."</strong></ins></span>
</div>
<p>À l'origine, <ins>Happy Accidents</ins> ressemble à une comédie romantique comme il s'en fait à la chaîne : Ruby, le personnage incarné par <strong>Marisa Tomei</strong>, discute avec ses amies au sujet de leurs ex pour égrainer les pires expériences qu'elles aient connues, et un jour elle tombe sur un homme différent des autres, Sam (<strong>Vincent D'Onofrio</strong>), et ce dernier, avec sa tendresse, sa simplicité et sa maladresse, lui fait se poser de nombreuses questions. Romcom affreusement générique a priori. Oui mais très vite après leur rencontre, Sam va lui faire une confidence peu courante : il viendrait du futur, il serait un voyageur tout droit sorti de l'an 2470.</p>
<p>Ce n'est absolument pas un film de science-fiction au sens où cette composante de voyage dans le temps, indépendamment de la véracité des propos avancés par cet homme au comportement bizarre, n'est jamais autre chose qu'un carburant pour des passages comiques ou des doutes existentiels. Ce n'est qu'un petit détail, une petite perturbation dont on observe l'étendue de l'onde de choc qui va crescendo tout au long du film. On sera fixé au moment de la conclusion, mais tout l'intérêt de <ins>Happy Accidents</ins> réside ailleurs.</p>
<p>À partir d'un type de personnage très codifié, une femme qui désespère de trouver l'homme de sa vie après avoir enchaîné les déceptions amoureuses, <strong>Brad Anderson </strong>parvient à tisser un récit presque parallèle avec l'irruption de Sam, ce qui s'apparente à un coup de foudre et à une première relation saine jusqu'à ce que les premières révélations fantaisistes émergent. Sur la base de cet élément perturbateur, le film donne à la classique thématique de la relation sentimentale dont on doute une coloration nouvelle, au travers du réseau d'incertitude qui assaille Ruby, coincée entre cet homme qui semble parfaitement sincère et son entourage qui lui impose un minimum de scepticisme. C'est dans ce mélange que <ins>Happy Accidents</ins> est le plus réussi, en faisant communiquer les indécisions typiques de la comédie romantique et les questionnements tout autant typiques d'un récit de science-fiction. L'échange entre les deux pôles est une source de péripéties assez savoureuses et alimente toute la dynamique de la relation entre les deux.</p>
<p>Pendant toute la durée du film, on ne cesse de se demander si ce gars est un malade mental qui plane complètement ou s'il est juste paumé dans son honnêteté littéralement incroyable. C'est quand même un mec qui balance sans réfléchir qu'il vit sur la côte atlantique à Dubuque (l'Iowa étant devenu un état côtier après la montée des eaux), que les manuels scolaires racontent l'épisode de la Grande Épidémie du 22ème siècle et que la religion est tombée en désuétude en 2033 lorsqu'on a isolé le gène qui régit la peur... On passe le film à se questionner sur son état mental mais aussi sur la nature même du film, sur fond de romance, s'agit-il de science-fiction ou de l'observation d'un cas psychiatrique ? Le suspense qui en découle est en tous cas très bien exploité, que ce soit sur le plan de la comédie ou sur les passerelles identifiées entre les deux options du scénario. Le final aurait très bien pu conserver la part conséquente de mystère plutôt que de clore le débat dans une péripétie renforçant la dimension romantique, mais <ins>Happy Accidents</ins> n'en reste pas moins une romcom hybride, singulière, et particulièrement réussie.</p>
<div id="centrage">
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/img1.jpg" title="img1.jpg, nov. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, nov. 2023" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/img2.jpg" title="img2.jpg, nov. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, nov. 2023" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/img3.jpg" title="img3.jpg, nov. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/.img3_m.jpg" alt="img3.jpg, nov. 2023" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/img4.jpg" title="img4.jpg, nov. 2023"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/happy_accidents/.img4_m.jpg" alt="img4.jpg, nov. 2023" /></a>
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Happy-Accidents-de-Brad-Anderson-2001#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1287Palimpseste, de Charles Stross (2011)urn:md5:cc35e9f67ebc121f15bdcb5ba7f4f2c82023-07-25T14:39:00+01:002023-07-25T14:13:17+01:00GillesLectureAstrophysiqueGuerre temporelleScience-fictionSoleilVoyage dans le temps <p><img src="https://www.je-mattarde.com/public/GILLES/LIVRES/.palimpseste_stross_2011_m.jpg" alt="palimpseste_stross_2011.jpg, juil. 2023" style="display:table; margin:0 auto;" title="palimpseste_stross_2011.jpg, juil. 2023" /></p>
<p>Le roman <ins>Le Bureau des atrocités</ins> (2004) - la première parution en France de <strong>Charles Stross</strong> - est resté pour moi une lecture marquante en science-fiction dans le bon sens du terme. Ce <em>bureau</em> convoquait l'imaginaire tentaculaire Lovecraftien ; on y suivait un informaticien œuvrant pour un service secret appelé la Laverie chargé d’enquêter sur des phénomènes occultes. Un récit qui transcendait déjà le temps, l’Histoire et l’espace. Si son roman <ins>Accelerando</ins> (2015) sur le thème de la <em>Singularité</em><sup>
[<a id="rev-wiki-footnote-[1]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#wiki-footnote-[1]">Singularité</a>]
</sup>
m'attire, j'ai toujours ralenti le mouvement du fait de la grosseur du pavé et de son apparence <em>ardue</em> au sens <em>hard-science.</em></p>
<p><ins>Palimpseste</ins> (2011) fut finalement un compromis. Avouez que le résumé stimule l’imagination d’autant plus lorsque celui-ci est rapporté par un autre auteur de SF <a id="rev-wiki-footnote-[2]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#wiki-footnote-[2]">Xavier Mauméjean</a> d’en France :
<q> Issu du XXIème siècle, Pierce a été recruté par la Stase, un système capable de perpétuer la vie humaine sur une durée mille fois supérieure à la durée de vie de notre soleil. Dans ce but, l'organisation privilégie deux modes d'action. En amont, elle utilise des portes ouvrant sur des tunnels reliant deux accès dans un espace-temps quadridimensionnel, cela afin de préserver au sein du Réensemencement des spécimens d'humanité capables de survivre à l'anéantissement de leur civilisation. Les élus sont réimplantés dans une époque neutre en vue d'un nouveau début. En aval, elle double cette gestion démographique par un reformatage continuel du système solaire. Cette restructuration nécessaire permet un prolongement maximal de l'habitabilité du monde. La Terre est ainsi sauvée des milliers de fois, au prix toutefois de la destruction d'autant de biosphères. [...] </q></p>
<p>Longtemps ce court roman est resté en stase sur une étagère avec un marque-page bien fiché au milieu. Il faut dire que le récit de cet agent effaré par l’immensité de la tâche donne parfois à douter de la cause, du chemin et du but. La vaste arène cosmique, l'échelle temporelle embrassée (plusieurs milliards d'années), les audacieuses descriptions de l’univers donnent toutefois à réfléchir. On peut ne jamais y rentrer car l’idée ébouriffante laisse peu de place à la psychologie des personnages sans parler de la chronologie malmenée. Forcément l’étendue gigantesque de l’histoire entache parfois la clarté du récit, un palimpseste <sup>
[<a id="rev-wiki-footnote-[3]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#wiki-footnote-[3]">palimpseste</a>]
</sup> intrinsèque au récit lui-même. Quant au thème de la guerre temporelle (<ins>Le grand jeu du temps</ins> de<strong> Leiber</strong>, <ins>La patrouille du temps </ins>d<strong>'Anderson</strong>, <ins>Le Déchronologue</ins> de <strong>Beauverger</strong>, etc.), <strong>Stross</strong> y ajoute une nouvelle déclinaison bien à part. Mention très bien en prospective astrophysique.</p>
<div class="footnotes">
<h4>Notes</h4>
<p id="wiki-footnote-[1]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#rev-wiki-footnote-[1]">La « singularité technologique » décrit un seuil à partir duquel l’évolution des capacités des machines dépasserait celle des humains à les contrôler et même les comprendre, créant une rupture fondamentale dans l’évolution au-delà de laquelle il n’est plus possible de prévoir : une singularité.</p>
<p id="wiki-footnote-[2]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#rev-wiki-footnote-[2]"><a href="https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146579693">Xavier Mauméjean</a></p>
<p id="wiki-footnote-[3]" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#rev-wiki-footnote-[3]">« terme qui désignait jadis un parchemin dont le texte était gratté afin d'être réutilisé, et signifie pour la Stase une période de l'Histoire plusieurs fois réécrite. »</p>
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Palimpseste-de-Charles-Stross-2011#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1214Les Trois Lumières, de Fritz Lang (1921)urn:md5:c4b7187ce1dfbb3f0b02db36f72aaa542021-04-07T13:36:00+02:002021-04-22T11:41:27+02:00RenaudCinémaAmourCinéma muetFritz LangMortRomantismeVoyage dans le temps <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/trois_lumieres/.trois_lumieres_m.jpg" alt="trois_lumieres.jpg, avr. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Expressionnisme x (Intolérance + Le Septième Sceau)<br /></strong></ins></span></div>
<p>Un des premiers films de <strong>Fritz Lang </strong>et le style de sa période du muet allemand est déjà clairement présent, que ce soit en germes ou plus explicitement développé. La thématique de l'affrontement entre l'ombre et la lumière est omniprésente dans cette fable sur l'amour et la mort, avec un mystère abordé de front : un jeune couple pénètre dans une auberge où se trouve un étrange voyageur qui emmènera le jeune homme dans une sorte de forteresse, située près d'un cimetière, un terrain cerné de hauts murs apparemment sans ouverture et inaccessible. Ce personnage énigmatique aux traits inquiétants, on le découvrira très vite, c'est une personnification de la mort qui réapparaîtra auprès de la fiancée éplorée pour lui lancer un défi qui pourrait vaguement rappeler celui que la mort entretient avec le personnage de <strong>Max Von Sydow </strong>dans <ins>Le Septième Sceau</ins> (mais sans partie d'échecs) : elle lui rendra son amant si elle parvient à lui sauver la vie une fois au cours de trois voyages dans trois époques différentes.</p>
<p>Cette histoire de voyage dans le temps (ici dans une composante fantastique plutôt légère) n'explore pas le même registre hautement expressionniste que des œuvres de <strong>Lang </strong>à venir comme <ins>M le maudit</ins>, ni n'embrasse le même souffle lyrique de l'aventure fantastique que celui de la fresque des <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Nibelungen-La-Mort-de-Siegfried-et-La-vengeance-de-Kriemhild-de-Fritz-Lang-1924"><ins>Nibelungen</ins></a>. Le rapprochement qui vient un peu plus naturellement à l'esprit se situerait du côté de<strong> D.W. Griffith</strong> avec <ins>Intolerance</ins> qui utilisait la même structure faite de parallèles entre différentes époques pour raconter des histoires distinctes mais unies dans l'éclairage apporté par chaque segment sur un thème donné.</p>
<p>Ainsi se plonge-t-on successivement dans des mondes exotiques du passé : Bagdad, puis Venise, et enfin la Chine, à chaque fois en remontant les siècles. Chaque fois, l'amour ne parviendra pas à triompher de la mort, dans trois écrins bien différents marqués par les stéréotypes de l'époque (on retiendra essentiellement les ongles longs et tranchants comme des épées d'un monarque chinois). <strong> Lang </strong>entend mettre en scène une fresque plutôt spectaculaire avec des références aux contes des Mille et Une Nuits et aux carnavals vénitiens, ainsi que le déploiement d'une imagerie fantastique très appuyée par des effets spéciaux d'époque dignes de <strong>Méliès </strong>: tapis volants, armée miniature, cheval magique, etc.</p>
<p>Mais c'est la marque de la tragédie amoureuse qui dominera l'ensemble, avec un sens du fatalisme et du destin implacable qui fait écho à la sensibilité de <strong>Lang </strong>telle qu'elle se dessinera dans la suite de sa filmographie. Une magnifique séquence finale consacre la technique de surimpression typique de l'époque, à la faveur d'un romantisme macabre délicat tout en clair-obscur, et apporte une très belle conclusion au vacillement des flammes et à la progression des ténèbres qui aura structuré tout l'univers de cauchemar du film.</p>
<div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/trois_lumieres/.auberge_m.jpg" alt="auberge.jpg, avr. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/trois_lumieres/.mur_m.jpg" alt="mur.jpg, avr. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/trois_lumieres/.mort_m.jpg" alt="mort.jpg, avr. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Trois-Lumieres-de-Fritz-Lang-1921#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/940