jeudi 03 octobre 2024

Rebel Ridge, de Jeremy Saulnier (2024)

De l’opiniâtreté dans la gestion des obstacles

L'envie de se montrer généreux envers le dernier film de Jeremy Saulnier est difficile à réfréner, d'une part parce que Rebel Ridge est beaucoup mieux que Aucun homme ni dieu (son dernier film extrêmement décevant) et d'autre part parce qu'on reconnaît assez rapidement le travail fourni à plusieurs postes-clés souvent négligés dans ce registre cinématographique thriller / action. Saulnier ne s'est pas occupé de la photographie ici (et d'ailleurs ce n'est pas un point fort du film) mais en revanche le scénario et le montage sont relativement soignés pour la plupart des 130 minutes.

Rien de transcendant dans cette nouvelle variation sur le thème de Copland et de la petite ville américaine gangrénée par la corruption dans les rangs de sa police. J'avoue ne pas avoir ressenti l'influence majeure du premier Rambo comme cela est régulièrement cité (un ex-Marine, un gars qu'il aurait mieux valu ne pas emmerder), et peut-être que la passerelle vers Dragged Across Concrete ou plus généralement le style frontal et soigné dans l'écriture des films de S. Craig Zahler me paraîtrait plus légitime. En tous cas, le programme est annoncé très vite et moyennant quelques retournements de situation un peu prévisibles concernant la conduite du protagoniste, on sait qu'on s'engage dans un conflit musclé entre cet ancien militaire (venu simplement payer la caution de son cousin) et la quasi-intégralité de la police locale.

Je trouve ça un peu drôle que Saulnier se soit autant appliqué à livrer un scénario qui soigne énormément l'écriture, à travers la montée en tension très bien ficelée, la cohérence psychologique des personnages, l'atmosphère du piège qui se referme petit à petit, pour finalement commettre des facilités scénaristiques intervenant à des moments cruciaux. Autant l'articulation des événements autour des magouilles policières est bienvenue, avec une toile de fond dense et bien fournie, autant les nombreuses séquences où les différentes parties s'échauffent peinent à convaincre et demandent une suspension d'incrédulité plus que conséquente. D'autant plus dommage que Aaron Pierre incarne un très bon protagoniste, Don Johnson un très bon salaud, et AnnaSophia Robb une très bonne side-kick (James Cromwell, 84 ans, rôde également dans le coin). Le final est décevant, aussi, dans sa résolution un peu in extremis. Mais quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup ce rapport au non-spectaculaire, cette façon de jouer avec nos attentes, et le contournement de codes bien connus. Le haut du panier de la catégorie à mes yeux.

lundi 30 septembre 2024

Racetrack, de Frederick Wiseman (1985)

Des chevaux et des hommes Nouvelle étape du marathon Frederick Wiseman : Racetrack, ou l'observation du champ de course de Belmont (état de New York) par la caméra du documentariste américain qui n'est jamais aussi habile et efficace que dans cette configuration d'institution précise ou de lieu  […]

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Devinette

Quel est mon ministère ? Indice 1 : (source) Indice 2 : … il s’agit de mettre en œuvre la souffrance, la discipline et les rites ; cela pourrait inspirer notre jeunesse. (source)  […]

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dimanche 29 septembre 2024

Make The Road By Walking, de Menahan Street Band (2008)

Jazz-Funk 100% instrumental made in Brooklyn qui dépose son ambiance légèrement Soul avec une précision et une passion incroyables. Les musiciens de Menahan Street Band proviennent d'autres groupes célèbres comme Sharon Jones and the Dap-Kings et ont collaboré par la suite avec Charles Bradley ou  […]

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jeudi 26 septembre 2024

La Mère (Мать, Mat), de Vsevolod Poudovkine (1926)

Et la mère devint rouge La Mère est un film réalisé par Vsevolod Poudovkine avant Les Derniers Jours de Saint-Pétersbourg et Tempête sur l'Asie, les trois étant sortis respectivement en 1926, 1927, et 1928, et formant une sorte de trilogie autour de la révolution d'Octobre (qui avait tout juste une  […]

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dimanche 22 septembre 2024

Et ils revêtirent leurs fourrures d'aiguilles, Zuzana Říhová (2024)

Un gars de la ville assiste avec un certain dégoût à un vêlage dans une ferme à Podlesí. Cette scène inaugurale nous plonge dans les pensées d’un homme morose qui est venu s’installer dans ce petit village rural de république Tchèque avec sa femme et son fils de 12 ans.  Les deux parents ont pour  […]

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jeudi 19 septembre 2024

Saint Frances, de Alex Thompson (2019)

"I gambled on our survival. That's what having kids is." Sur le papier, l'accumulation de thématiques en prise avec les luttes sociales et autres débats moraux de notre époque envoie un signal mitigé, celui d'un film fourre-tout qui multiplierait les prises de position en se dispersant  […]

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mardi 17 septembre 2024

Les Fleurs tombées (花ちりぬ, Hana chirinu), de Tamizō Ishida (1938)

Les dernières heures d'une maison de geisha On est déjà un peu familier avec Gion, le quartier historique des geishas de Kyoto, notamment au travers des films de Mizoguchi qui y sont consacrés. Mais c'est une tout autre histoire dans laquelle nous implique Tamizo Ishida avec Les Fleurs tombées, une  […]

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