Je m'attarde - Mot-clé - Elsa le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLes Chambres, de Louis Aragon (1969)urn:md5:ba3fcf20c2c40ac56362829fa3b788cb2012-03-16T13:40:00+01:002012-03-17T14:03:55+01:00ClémentLectureAmourElsaPoésie <p><ins>Les Chambres</ins> <strong>d'Aragon</strong>, sous-titré <em>poème du temps qui ne passe pas</em>, est le dernier recueil de poésie du grand poète, publié 13 ans avant sa mort. </p>
<p><img src="https://www.je-mattarde.com/public/CLEMENT/LECTURE/ARAGON%20CHAMBRES/.chambres_m.jpg" alt="chambres.jpg" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="chambres.jpg, mar. 2012" /></p>
<p>Recueil de poèmes en prose, à l'exception d'un poème en quatrains, <em>Les Chambres</em> est une longue méditation mélancolique. <strong>Aragon</strong> interroge sa vie passée et son amour fou et torturé pour <strong>Elsa</strong> <a name="elsa_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Chambres-de-Louis-Aragon#elsa">(1)</a>, sa muse de toujours (lire les superbes recueils <em>Elsa</em>, <em>Les Yeux d'Elsa</em>, <em>Le Fou d'Elsa</em>). Il y évoque son obsession du temps et de la vieillesse, son manque et les attentes quand <strong>Elsa</strong> semblait perdue pour lui. </p>
<p>Le Poète y revisite violemment ses expériences passées et ses angoisses, qui prennent corps dans les nuits sans sommeil et dans les lits de l'amour, indissociables ici de la peur de le perdre. Contrairement aux précédents recueils qu'il dédia à <strong>Elsa</strong>, celui-ci évoque plus brutalement les moments sombres de leur histoire d'amour, ramenant à la vie celle qui peuple les plus beaux poèmes d'amour jamais écrits (lire avant tout <em>Les Yeux d'Elsa</em>, le poème, ce chef-d'œuvre).</p>
<blockquote><p>«
J'ai des yeux pour pleurer<br />
Quelle que soit la chambre<br />
Les plafonds s'y ressemblent<br />
Pour être malheureux »</p>
</blockquote>
<p>Lorsqu'on lit <strong>Aragon</strong>, il faut prendre le temps d'observer sa versification complexe pour en prendre toute la mesure (il est entre autres l'inventeur de la "rime enjambée"). Et <em>Les Chambres</em> torture plus que jamais le vers traditionnel, jouant avec les sons, troublant le rythme de la lecture par une ponctuation presque absente, regorgeant de schémas de rime nouveaux. Cette forme est le terreau d'un chant fou, hésitant entre la terre et l'air, un chant en suspens. </p>
<blockquote><p>« Toutes les chambres de la vie au bout du compte sont<br />
Des tiroirs renversés Toutes les<br />
Chambres de la vie et celles dont<br />
Je ne dis rien toutes les chambres maintenant<br />
Muettes et pourtant<br />
Murmurantes tous les murs sans mots les fenêtres<br />
Mortes »</p>
</blockquote>
Comme une triste prémonition, <strong>Aragon</strong> pleure déjà <strong>Elsa</strong> qui la quittera l'année suivante et lui dédie un dernier Poème, dernière preuve sublime de l'amour éternel qu'il porte à sa Muse.<br /><br /><br />
<span style="font-size: 9pt;">
<a name="elsa">(1)</a> <strong>Elsa Triolet</strong>, écrivaine et résistante franco-russe, belle sœur de Vladimir Maïakovski (le monde est petit ...) <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Chambres-de-Louis-Aragon#elsa_back">(retour)</a><br />
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