Je m'attarde - Mot-clé - Raymond Depardon le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearFaits divers, de Raymond Depardon (1983)urn:md5:f7d6df24cbae48db6dafcad6415da8fa2024-01-15T11:40:00+01:002024-01-15T11:42:02+01:00RenaudCinémaDocumentaireFolieFranceFrederick WisemanMortParisPoliceRaymond DepardonUrgences <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/faits_divers.jpg" title="faits_divers.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.faits_divers_m.jpg" alt="faits_divers.jpg, janv. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Appelle du renfort !"</strong></ins></span>
</div>
<p>Vertu étonnante de parcourir la filmographie essentiellement (mais pas uniquement) documentaire de <strong>Raymond Depardon </strong>des années 1980 à 2000 en même temps que celle de <strong>Frederick Wiseman </strong>: des passerelles assez nettes se dessinent entre les deux corpus, comme si le photographe rhodanien avait été influencé par le style très caractéristique du documentariste de Boston. Si le style caméra à l'épaule domine tout <ins>Faits divers</ins> en lui conférant une dynamique particulière (pour le dire rapidement, il n'arrête pas de courir derrière les gendarmes du cinquième arrondissement pour suivre leurs occupations quotidiennes), l'éloignant de la méthode beaucoup plus posée de <strong>Wiseman </strong>toutes époques confondues, cette captation du réel au plus près de l'action et totalement dénuée de commentaires, autant que les thématiques investies, rend le parallèle presque inévitable. Ou alors je fais une grosse fixette sur <strong>Wiseman </strong>en ce moment, ce qui est tout à fait probable.</p>
<p>Chose marquante, et qu'on pourrait presque qualifier de drôle si le sujet n'était pas désespérément tragique, regarder <ins>Faits divers</ins> donne un peu l'impression de retourner aux sources de deux autres de ses documentaires, <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Urgences-de-Raymond-Depardon-1988"><ins>Urgences</ins></a> (1988) et <ins>10e chambre, instants d'audience</ins> (2004). Comme si les gardiens de la paix parisiens que l'on suit ici étaient ceux qui présentaient les différentes personnes, victimes ou coupables, aux institutions étudiées dans les deux autres films. Mais non, on est à l'été 1982 et on sillonne la capitale aux côtés d'un petit groupe de gendarmes et on navigue dans les quartiers avec eux dans leur fourgonnette old shool.</p>
<p><strong>Depardon </strong>ne nous ménage pas vraiment : la première scène nous met nez-à-nez avec une sale histoire, une femme accuse un homme de viol (sans qu'on sache quoi que ce soit au sujet des faits), et on voit le comportement assez ahurissant du flic en charge d'enregistrer sa plainte qui cherche à la dissuader de porter plainte en la faisant culpabiliser voire en la menaçant. C'est sordide, c'est glauque, c'est miteux, bienvenue dans un bureau de police dans les années 80 à Paris. Il y a une mort filmée à moitié en hors-champ suite à un excès de tranquillisants et c'est terrible. Il y a une vieille femme à moitié folle que des gendarmes emmènent de force aux urgences, et ça vous prend aux tripes. Une bavure en direct "la femme s'est éclatée la tronche par terre, appelle du renfort !", la police peut pas tout faire "il faut que les gens apprennent à se défendre par eux-mêmes hein", une victime apitoyée par son agresseur ne souhaite pas porter plainte</p>
<p>Les affaires diverses s'enchaînent, de gravités variées, entre un vol de portefeuille et une overdose, le tragique et l'ordinaire se mêlent, mais toujours avec cet accent incroyable chez les gendarmes, de grosses sonorités sudistes qui détonnent avec l'image des forces de l'ordre parisiennes de notre époque — et ce n'est pas la seule chose qui détonne. Ce qu'on a gagné en termes de formation des agents, qui clairement à l'époque manquaient de bases du côté de la psychologie, semble irrémédiablement perdu sur le terrain de la proximité et de l'équilibre des rapports. Une belle collection d'instants : malgré toutes les maladresses et tout le racisme ordinaire qui jaillit à une intervention sur deux, on serait presque mélancolique en pensant à cette époque où l'idée du service public paraissait plus évidente.</p>
<div id="centrage">
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img1.jpg" title="img1.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img2.jpg" title="img2.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img3.jpg" title="img3.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img3_m.jpg" alt="img3.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img4.jpg" title="img4.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img4_m.jpg" alt="img4.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img5.jpg" title="img5.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img5_m.jpg" alt="img5.jpg, janv. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/img6.jpg" title="img6.jpg, janv. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/faits_divers/.img6_m.jpg" alt="img6.jpg, janv. 2024" /></a>
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Faits-divers-de-Raymond-Depardon-1983#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1328Urgences, de Raymond Depardon (1988)urn:md5:4d51a2cdd6c9c2d525d3890e2a8cbb0b2021-01-06T21:30:00+01:002021-01-06T21:30:00+01:00RenaudCinémaHôpitalPsychiatrieRaymond DepardonUrgences <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/urgences/.urgences_m.jpg" alt="urgences.jpeg, déc. 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Des troubles psychiatriques<br /></strong></ins></span></div>
<p><ins>Urgences</ins>, c'est un peu la version rugueuse et crado de <ins><a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/12-jours-de-Raymond-Depardon-2017">12 jours</a></ins>, le documentaire que <strong>Depardon </strong>réalisera 30 ans plus tard sur une thématique relativement connexe. Je n'ai pas d'autre point de comparaison, n'ayant pas encore vu <ins>San Clemente</ins>. Une plongée dans un service des urgences psychiatriques à l'Hôtel Dieu (le seul hôpital a recevoir quiconque à toute heure sans exception d'âge, de sexe, de pays, semble-t-il), avec la démarche que l'on connaît chez ce cher <strong>Raymond </strong>: pas de commentaire, en s'effaçant autant que possible derrière sa caméra discrète sans toutefois prétendre à une quelconque objectivité et autre absence d'influence de la lentille sur le sujet. À travers une dizaine de portraits tous autant fragiles les uns que les autres mais dénotant des troubles d'une grande diversité, il résulte de cette captation très calme et de ce regard très spontané un constat aussi lucide que brutal, froid, pourvu d'aspérités notables.</p>
<p>Je me suis toujours interrogé sur la dénomination de la folie : qu'est-ce que ça signifie, "être fou" ? Le terme m'a toujours paru flou et réducteur, approximatif au mieux, très dommageable souvent. En tous cas <strong>Depardon </strong>s'intéresse à d'autres visages de la folie, ou des troubles psychiatriques, à l'aide de témoignages de personnes peu avares de paroles — on nous signale à ce sujet qu'un consentement a été obtenu auprès de toutes les personnes qui apparaissent dans le docu, mais le niveau de conscience des uns et des autres amène tout de même à questionner la valeur de ces consentements... Ainsi défilent devant la caméra (globalement immobile) des schizophrènes, beaucoup d'alcooliques, des dépressifs, des paranoïaques, des suicidaires, des mythomanes, des excités, certains racontant assez sobrement leurs maux et d'autres se montrant manifestement intarissables de paroles ou d'insultes.</p>
<p>Les thématiques qui reviennent sont souvent les mêmes : solitude, beaucoup, mais aussi angoisse existentielle, surmenage, etc. Des existences bien moroses, froides, ternes, que <strong>Depardon </strong>retranscrit avec la pudeur et le respect qu'on lui connaît. Des malades prisonniers de leur mal-être et de leur souffrance, surtout, qui s'expriment comme ils peuvent face à des médecins, parfois dans des formes très absconses et cryptiques de discours, avec de temps en temps un immense désarroi qui sourd violemment de ces entretiens.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/urgences/.patient_m.jpg" alt="patient.jpg, déc. 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Urgences-de-Raymond-Depardon-1988#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/88212 jours, de Raymond Depardon (2017)urn:md5:1a58ec1f230b327c627a2e51e610dd742018-01-31T10:01:00+01:002018-01-31T11:01:00+01:00RenaudCinémaDocumentaireHôpitalPsychiatrieRaymond Depardon <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/12_jours/.12_jours_m.jpg" alt="12_jours.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="12_jours.jpg, janv. 2018" /><div id="centrage">
<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Justice robotique et incompréhensions réciproques<br /></strong></ins></span>
</div><p>Si l'on n'attendait pas le <strong>Raymond Depardon </strong>des années 2010 du côté du <strong>Frederick Wiseman</strong> des années 1960 (on pense à <ins>Titicut Follies</ins>, en 1967 : <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Titicut-Follies-de-Frederick-Wiseman-1967">lire le billet</a>), il y a tout de même matière à être un peu déçu par ces <ins>12 jours</ins> en immersion dans une instance bien particulière des hôpitaux psychiatriques. Les 12 jours du titre, c'est le délai maximal dont dispose l'administration pour présenter toute personne internée sans son consentement, sous la contrainte, à un juge des libertés et de la détention. Le juge ("<em>qui ne sert à rien</em>", dira l'une d'entre eux sur le ton de la blague) dispose des rapports d'un collège de psychiatres pour prendre sa décision lors d'une entrevue avec le patient et son avocat ("son conseil").</p>
<p>Force est de constater, d'emblée, la pertinence de la position de la caméra de <strong>Raymond Depardon </strong>et du micro de <strong>Claudine Nougaret </strong>: il se joue dans ces entretiens des face-à-face d'une rare asymétrie et d'une rare inégalité en termes d'accès au langage (un trait qui avait déjà été étudié par <strong>Depardon</strong>, avec une perspicacité supérieure, dans <ins>10e chambre, instants d'audience</ins>). D'un côté le juge, avec son discours constamment ponctué de vocabulaire technique ("comportement hétéro-agressif ", "effet d'une poly-addiction", "prévention de récidive de passage à l’acte" en parlant d'une tentative de suicide, etc.) et de tournures étranges ("<em>conformément à l’avis médical</em>" pour "<em>autoriser les médecins à poursuivre le traitement</em>", une terminologie très positive qui signifie en réalité que le patient se voit refuser sa demande de sortie). De l'autre, des personnes aux troubles extrêmement variés, d'une fragilité évidente, sous l'influence de divers médicaments et parfois manifestement limités par leur élocution balbutiante et leur pensée confuse, au mieux, et au pire totalement incohérente. Comprendre l'histoire du patient derrière son masque, évaluer sa souffrance et sonder son mal-être intérieur constituent des tâches d'une difficulté abyssale. Entre les deux, une barrière insurmontable qui n'aura pour effet, malgré la bienveillance évidente de certains juges, que de préparer le terrain au rouleau compresseur de la décision s'appuyant sur les avis médicaux.</p>
<p>Dommage que <ins>12 jours</ins> se laisse aller à des élans musicaux aussi envahissants que les compositions d'<strong>Alexandre Desplats</strong>, colorant certaines séquences d'une guimauve bien indigeste là où le simple silence aurait largement suffit. Dommage aussi que le film arbore une série de travellings bien artificiels dans les couloirs de l'hôpital, d'une lenteur trop savamment calculée, sans dégâts irréversibles sur l'ensemble mais vraiment superflus. Dommage enfin, et surtout, que <strong>Depardon </strong>n'ait pas su motiver de véritables enjeux comme il avait pu le faire dans ses précédents documentaires (comme par exemple la trilogie de <ins>Profils Paysans</ins> <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008">à lire ici</a> ou, encore une fois, <ins>10e chambre, instants d'audience</ins> sur un sujet connexe). La démarche minimaliste est très intéressante et porte ses fruits en traçant les contours de portraits poignants (une employée d'Orange victime de harcèlement au travail et de violences à l'hôpital, une suicidaire qui ne comprend pas pourquoi on ne la laisse pas faire, un homme extrêmement fébrile souffrant de délires paranoïaques alors qu'il déclare avoir "<em>la folie d’un être humain</em>", un homme qui confond assassinat et béatification...) sur la base de quelques paroles recueillies discrètement. La finesse de son travail est toujours là, tout comme le respect profond pour les différents intervenants, même s'il ne s'interdit pas de pointer du doigt une forme d'injustice fondamentale, presque structurelle tant elle semble décorrélée des bonnes intentions des uns et des autres.</p>
<p>Avec une telle citation préliminaire ("<em>De l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou</em>", signée <strong>Foucault</strong>), on était en droit d'attendre un portrait plus approfondi de la folie, ou du moins une galerie de témoignages mieux dirigée. Et au-delà de ça, il aurait été intéressant de revêtir un véritable propos : l'homogénéité presque robotique des juges dans leurs prises de parole et de décision, tout comme l'incompréhension réciproque qui semble gouverner tous ces échanges, constituaient des thématiques en or.</p>
<div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/12_jours/.couloirsA_m.jpg" alt="couloirsA.jpg" title="couloirsA.jpg, janv. 2018" /> <img src="http://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/12_jours/.fille_m.jpg" alt="fille.jpg" title="fille.jpg, janv. 2018" /> <br />
<img src="http://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/12_jours/.couloirsB_m.jpg" alt="couloirsB.jpg" title="couloirsB.jpg, janv. 2018" /> <img src="http://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/12_jours/.lit_m.jpg" alt="lit.jpg" title="lit.jpg, janv. 2018" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/12-jours-de-Raymond-Depardon-2017#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/483La France de Raymond Depardon, par Raymond Depardon (2010)urn:md5:414cf66a58835ba8a0bbc86da8e09c882012-10-20T21:40:00+02:002012-10-20T21:40:00+02:00RenaudPhotoFranceRaymond DepardonRuralité <p><img title="la_france_de_raymond_depardon.jpg, juil. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="la_france_de_raymond_depardon.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/LECTURE/france_de_raymond_depardon/.la_france_de_raymond_depardon_m.jpg" /></p>
<p>Le talent de <strong>Raymond Depardon </strong>est multiforme. Si ses reportages photos en milieux sensibles (Moyen-Orient et Afrique notamment) l'on rendu célèbre dans les années 1970 (lire le billet sur le film <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984">Les Années Déclic</a> ou sur <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Raymond-Depardon%2C-photographi%C3%A9-par-Gilles-Caron">la photo prise au Biafra par Gilles Caron</a>), il donne aussi libre cours à son talent dans des livres où il tisse un lien étroit et touchant entre texte et image, et dans ses films qui dépeignent les nombreuses facettes d’une société en pleine évolution (lire le billet sur <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008">Profils Paysans</a>).</p>
<p>Bien qu'ayant déjà consacré divers reportages au territoire français, <strong>Raymond Depardon </strong>a voulu par cet ouvrage concrétiser une idée qui trouve son origine des années auparavant (voir le film <ins>Journal de France</ins> sorti en 2012) : parcourir la France et photographier ses régions seul, à la chambre 20x25 — avec toutes les contraintes que cela présuppose. Nomade dans l’âme, vagabond du cœur, il se donne la mission qui, de 2004 à 2010, le mènera sur les routes au gré des saisons et de la lumière afin de montrer à égalité les régions que chacun rêve de visiter ou celles qui se dérobent à tout romantisme. Comme on peut le lire sur le site de la BnF, « <em>il montre les conséquences de l’explosion des villes françaises durant la seconde moitié du XXe siècle qui a créé des usines à vendre en périphérie des villes entourées d’un océan de parkings, des zones périurbaines qui engloutissent les petites villes et les villages, la surexploitation immobilière du littoral et de la haute montagne…</em> »</p>
<div id="centrage"><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo1.jpg" title="photo1.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo1_s.jpg" alt="photo1.jpg" title="photo1.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo2.jpg" title="photo2.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo2_s.jpg" alt="photo2.jpg" title="photo2.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo3.jpg" title="photo3.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo3_s.jpg" alt="photo3.jpg" title="photo3.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo4.jpg" title="photo4.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo4_s.jpg" alt="photo4.jpg" title="photo4.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo5.jpg" title="photo5.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo5_s.jpg" alt="photo5.jpg" title="photo5.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo6.jpg" title="photo6.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo6_s.jpg" alt="photo6.jpg" title="photo6.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo7.jpg" title="photo7.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo7_s.jpg" alt="photo7.jpg" title="photo7.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo8.jpg" title="photo8.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo8_s.jpg" alt="photo8.jpg" title="photo8.jpg, oct. 2012" /></a><a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/photo9.jpg" title="photo9.jpg"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.photo9_s.jpg" alt="photo9.jpg" title="photo9.jpg, oct. 2012" /></a><br /> <span style="font-size:8pt">Cliquez sur l'une des images pour l'agrandir.</span></div>
<blockquote><p>« J’ai visité des lieux très différents, où parfois l’histoire n’a rien de commun d’un “pays” à un autre. Cette distance que je me suis imposée, techniquement et formellement, m’a permis de passer au-dessus des spécificités régionalistes et d’essayer de dégager une unité : celle de notre histoire quotidienne commune. »<br /><br /><strong>Raymond Depardon</strong></p>
</blockquote>
<p>Au noir et blanc contrasté et à la teinte humaniste de ses œuvres antérieures, <strong>Raymond Depardon </strong>préfère ici le côté frontal de la prise de vue à la chambre, la couleur, la lumière unique, neutre, délicate et sensible. Les humains s’éclipsent parfois mais il photographie en premier lieu le paysage, il poursuit sa recherche : « <em>observer les traces de la présence de l’homme qui par son intervention au fur et à mesure de l’histoire a modifié le territoire.</em> » Vibrant hommage à la photographie de <strong>Walker Evans</strong> et de <strong>Paul Strand</strong>, <ins>La France de Raymond Depardon</ins>, de par son support soigné, onéreux, mais conférant à cet art tout son sens, illumine la géographie de <strong>Depardon</strong>. Unique, arbitraire, personnelle, et délibérément née de « <em>la douleur du cadre</em> » et du « <em>bonheur de la lumière</em> », pour reprendre sa belle formule.</p>
<p><img title="couv_in.jpg, oct. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="couv_in.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/france_de_raymond_depardon/.couv_in_m.jpg" /></p>
<ins><em>À farfouiller</em></ins> : le site de Magnum Photos, <a href="http://www.magnumphotos.com/" title="http://www.magnumphotos.com/">www.magnumphotos.com</a>, et sa pléthore de photos de <strong>Raymond Depardon</strong>, entre autres.<br />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-France-de-Raymond-Depardon-par-Raymond-Depardon-2010#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/142Profils Paysans, par Raymond Depardon (2000, 2004 et 2008)urn:md5:b44de6f02277a97f62addfa6a5d22bda2012-02-14T23:55:00+01:002012-02-15T09:38:07+01:00RenaudCinémaAgricultureDocumentaireRaymond DepardonRuralitéTerreVieillesse <p><img title="Profils Paysans, fév. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="profils_paysans.gif" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/profils_paysans/.profils_paysans_m.jpg" /></p>
<p><ins>Profils Paysans</ins> est un film documentaire au très long cours, filmé en trois épisodes qui s'étalent sur presque dix ans, dépeignant le quotidien du monde paysan. À la lumière de leurs préoccupations matérielles, humaines, existentielles et même amoureuses, <strong>Raymond Depardon</strong> (accompagné de sa femme, <strong>Claudine Nougaret</strong>, à la prise de son) dresse le portrait de ces ruraux de Lozère, de Haute-Saône, d’Ardèche et de Haute-Loire qui semblent figés dans un décor séculaire.</p>
<p><ins>L'Approche</ins>, premier volet et introduction touchante à un monde souvent mal connu, magnifie sobrement l'art du temps et de la patience. Fort d'une confiance établie au cours des quatre années précédentes, <ins>Le Quotidien</ins> aborde des
aspects plus problématiques comme la pénibilité à laquelle doivent faire face les agriculteurs, mais aussi les problèmes liés à la pérennisation de leur travail et de leur patrimoine, alors que les exploitations familiales se métamorphosent peu à peu en résidences secondaires. <ins>La Vie Moderne</ins>,
enfin, pose le cadre d'un univers en proie à un avenir incertain, en exaltant nos racines communes et en envisageant sereinement (mais non sans un soupçon de fatalisme) le devenir des gens de la terre. Difficile de ne pas voir chez <strong>Depardon </strong>cette volonté de filmer le monde de ses parents, empreint d'un certain sentiment de culpabilité, comme il l'avouait lui-même en 1984 dans <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984">Les Années Déclic</a>.</p>
<p>Ces hommes et ces femmes, qui « <em>ressemblent à des gens d'un autre âge</em> », sont les derniers témoins d'une civilisation en sursis. Mais attention, pas question de verser dans le misérabilisme : <strong>Depardon </strong>laisse le temps faire son œuvre, dégageant des vérités immuables du cours banal des conversations, à mesure que l'on se familiarise avec des personnages plus vrais que nature <a name="vrai_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008#vrai">(1)</a>. De ces existences qui tournent au ralenti surgissent des éclats de vie éblouissants ; grâce à leurs récits terriblement humains, « <em>on se sent plus près des choses essentielles de la vie. </em>» Tout simplement.</p>
<span style="font-size: 9pt;"><a name="vrai">(1)</a> « Et je sais de quoi je parle ! » <em>dixit</em> un ancien habitant de la Montagne Noire... <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008#vrai_back">(retour)</a><br /></span>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/94Les Années Déclic, par Raymond Depardon (1984)urn:md5:29533775acffeae010262549587464552012-01-26T10:18:00+01:002012-02-14T23:56:48+01:00RenaudCinémaBiographieDocumentaireGilles CaronPhotographieRaymond Depardon <p><ins><img title="Raymond Depardon, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="depardon.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/depardon.jpg" />Les Années Déclic</ins> est un film-documentaire, un portrait autobiographique au format original portant sur une courte période (1957-1977) de la vie de <strong>Raymond Depardon</strong>. D'une voix hésitante et retenue, il commente des photographies et quelques extraits de ses premiers films réalisés un peu partout dans le monde, depuis son enfance passée à Villefranche-sur-Saône dans la ferme de ses parents « cultivateurs », jusqu'à la création de l'agence Gamma avec son grand ami et photographe <strong>Gilles Caron</strong>. C'est aussi l'histoire d'une vocation, qui débuta dans un petit labo de développement aménagé dans le grenier de sa ferme natale, qui l'entraîna ensuite à Paris en tant que pigiste, enchaînant reportages sans impor-tance et coups de chances très à-propos, pour finalement se concrétiser dans l'agence qui amènera les deux photographes à disposer – enfin ! – de leurs travaux.</p>
<p>Les photos défilent sous les yeux de <strong>Depardon</strong> comme sous les nôtres, entrecoupées de plans serrés autour de son visage, dans un dispositif intimiste au rendu étonnant <a name="intime_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#intime">(1)</a>. C'est lui qui décide du temps qui nous est imparti pour scruter les photos, mettant en lumière une nouvelle façon d'envisager le temps du regard ; si certaines passent relativement vite, d'autres s'attardent longuement à l'écran. Et c'est précisément là que la magie opère : quelques instants de trop sur une photo de son père au moment de sa mort et c'est un raz-de-marée émotionnel qui nous envahit sans crier gare, à l'image de l'auteur, désarmé devant la mort de ses parents, avouant avoir fait le tour de la planète pour éviter d'avoir à parler de lui-même – c'est ce qu'il fera vingt ans plus tard avec <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008"><ins>Profils Paysans</ins></a>.<br />
L'œil fixé sur ses souvenirs, il nous raconte ces vingt années de sa vie, sa vision de la photographie et ses débuts de reporter en Afrique et en Afghanistan. Il évoque aussi, la gorge serrée, son amitié pour <strong>Gilles Caron :</strong> <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Raymond-Depardon%2C-photographi%C3%A9-par-Gilles-Caron">la célèbre photo</a> d'un enfant mourant de faim prise au Biafra, les prémices de Gamma et les zones d'ombre qui entourent sa mort, alors qu'il avait été fait prisonnier en avril 1970 par les Khmers rouges, au Cambodge, sur la route qui relie Phnom Penh à Saigon.<img title="La célèbre photo du combattant de Beyrouth, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="rue.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/.rue_m.jpg" />
</p>
<div id="centrage">
<blockquote><p>Je voudrais être solitaire.<br />
Solitaire, célibataire et nomade.<br />
Quand je voyage je suis comme un enfant.<br />
Ne pas essayer de séduire.<br />
À Paris ils n'ont pas compris.<br /><br /><strong>Raymond Depardon</strong>, <ins>La Solitude heureuse du voyageur</ins>, Points, 2006</p>
</blockquote>
<img title="Le dispositif extrait du film, janv. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="dispositif.png" src="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/public/RENAUD/CINEMA/les_annees_declic/.dispositif_m.jpg" />
</div>
<p><strong>Raymond Depardon</strong>, à travers cette œuvre poignante, personnelle et singulière, esquisse une période décisive de sa vie, la naissance d'une carrière de photographe par conviction. Il est vraiment émouvant de regarder, d'écouter cet homme qui longtemps creusa seul son sillon, loin des sentiers battus estudiantins mais proche de l'action, du terrain et de la réalité. Avec humour, humilité et émotion, il relate les événements marquants qui l'ont conduit à devenir ce qu'il est aujourd'hui : un photographe et un cinéaste d'exception.</p>
<span style="font-size: 9pt;"><br />
<a name="intime">(1)</a> Raymond Depardon avoue ne pas être habitué à l'exercice du micro, face à la caméra, et ajoute que le film se fait « en direct », sans répétition et en une seule prise. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#intime_back">(retour)</a></span>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/92Raymond Depardon, photographié par Gilles Caronurn:md5:41ec6bb19cb1f0f7256daf99f68e97622011-10-29T12:20:00+02:002012-10-11T08:12:59+02:00RenaudPhotoGilles CaronPolémiqueRaymond Depardon <p><em>Après le <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Une-saison-de-machettes">génocide rwandais</a>, la guerre civile au Biafra (ancien Nigeria)...</em></p>
<p>La première fois que j'ai entendu parler de <strong>Raymond Depardon</strong>, c'était en tant que réalisateur, avec le documentaire de 2008 <ins>La Vie Moderne</ins>, le troisième volet de la série <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Profils-Paysans-par-Raymond-Depardon-2000-2004-et-2008"><ins>Profils Paysans</ins></a>. Il y dressait le portrait apaisé du monde paysan, dernier vestige de nos racines ancestrales en proie à un avenir incertain. J'ai par la suite découvert une autobiographie émouvante au format original dans <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Annees-Declic-par-Raymond-Depardon-1984">Les Années Déclic (1984)</a>, où il racontait pendant à peine plus d'une heure la naissance d'une vocation, entre 1957 et 1977.<br />
Mais je ne connaissais pas le photographe-reporter de terrain dont un ami <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Raymond-Depardon%2C-photographi%C3%A9-par-Gilles-Caron#contribution">(1)</a> m'a parlé récemment. La photographie de <strong>Gilles Caron</strong> ci-dessous (que l'on peut retrouver sur <a hreflang="fr" href="http://www.editions-verdier.fr/banquet/n43/image.htm">http://www.editions-verdier.fr/banquet/n43/image.htm</a> avec le texte de <strong>Jean-Michel Mariou</strong> reproduit ci-dessous), relativement glauque au premier coup d’œil il faut l'avouer, illustre parfaitement les enjeux du métier et l'éthique afférente. Et, au passage, nous rappelle l'importance du contexte dans le processus d'interprétation de n'importe quelle œuvre.</p>
<p><img title="Photo : Gilles Caron, Photo Poche, Nathan98, oct. 2011" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="depardon.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/PHOTO/raymond_depardon/depardon.jpg" /></p>
<blockquote><p>Au mois de mai dernier paraissait dans la collection « Photo poche » un magnifique ouvrage sur Gilles Caron, photographe fulgurant de la fin des années soixante, disparu au Cambodge le 5 avril 1970 au cours d’un reportage, et qui ramena en trois ans, de tous les terrains de fraction de la terre – qui à cette époque n’en manquait pas – des photos définitives : Biafra, Viêtnam, Irlande du Nord, Paris du mois de mai de 68, Mexique, Tchad ou Moyen-Orient.<br />
À la page 95 du livre, on peut voir cette photo et sa légende : « le cinéaste et photographe Raymond Depardon, pendant la guerre civile au Biafra, août 1968. »<br />
C’est peu de dire qu’une telle image vous secoue, vous bouleverse. Ce cinéaste, dans une situation terrible, penché sur le plus extrême malheur – un enfant qui meurt de faim – pour « faire une image », ce n’est pas n’impor-te qui. Raymond Depardon est même un homme d’image des plus respectables, des plus soucieux d’éthique. Et l’on se dit que décidément, il y a quelque chose de fondamentalement blasphématoire dans toutes les postures du regard.<br />
Une fois le premier choc passé, on se renseigne, et l’on apprend que Raymond Depardon a insisté pour que cette photo soit absolument montrée. Pour qu’elle figure, sans autre commentaire, dans le livre de Gilles Caron. Comme pour affirmer que cette position dégueulasse (au premier regard, on se dit : comment peut-il filmer, au lieu de… Puis l’on se dit : au lieu de quoi ?…), c’est aussi celle qu’il faut subir pour que puisse surgir une vérité. Pour dire que ces images qui nous touchent, elles sont produites par un regard, par un homme qui se penche, comme ça, sur ce malheur. C’est ce que sa conscience, à ce moment-là, lui impose de faire : non pas courir le plus loin possible de cette horreur ; non pas tenter de sauver une, deux, ou trois personnes dans ce chaos avant de tomber soi-même exténué, mais autre chose, de tout simple, et de très digne. Ce que sa conscience, à ce moment-là, lui impose, c’est de se pencher, pour dire ce drame qui se joue. L’extrême dignité de Raymond Depardon, aujourd’hui, c’est d’insister pour que soit dite, aussi, cette vérité-là.<br /><br style="font-weight: bold;" /><strong>
Jean-Michel Mariou</strong></p>
</blockquote>
<span style="font-size: 8pt;">
<br /> <a name="contribution">(1)</a> Merci à Clément pour ses contributions, présentes et à venir...</span>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Raymond-Depardon%2C-photographi%C3%A9-par-Gilles-Caron#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/54