Je m'attarde - Mot-clé - Robert Redford le temps d'un souffle<br />2024-03-29T14:13:33+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLes Quatre Malfrats, de Peter Yates (1972)urn:md5:85f6fa631e5ad7f6f680becb642806f62020-12-07T00:30:00+01:002020-12-07T00:32:12+01:00RenaudCinémaCasseDiamantNew YorkPeter YatesQuincy JonesRobert Redford <div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quatre_malfrats/.quatre_malfrats_m.jpg" alt="quatre_malfrats.jpg, déc. 2020" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quatre_malfrats/.quatre_malfrats_B_m.jpg" alt="quatre_malfrats_B.jpg, déc. 2020" />
</div>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Nom de code : Afghanistan Banana Stand<br /></strong></ins></span></div>
<p>Un film de casse avec <strong>Bob Redford </strong>le beau gosse au casque d'or en figure de proue, fort de cette désinvolture si délicieuse et de ce sourire ravageur, maniant humour et action dans la plus pure ambiance 70s, agrémenté d'une musique composé par <strong>Quincy Jones </strong>pour l'occasion : <ins>The Hot Rock</ins> a beau être dénué de fond, surfer sur un scénario superficiel et opportuniste, il aligne à titre personnel tellement de bons points qu'il est bien difficile de ne pas en sortir avec la banane lorsque la bande de bras cassés réussit in extremis son coup.</p>
<p>C'est pourtant du grand n'importe quoi, et ce dès l'exposition du casse en question auprès d'un ambassadeur africain qui souhaite récupérer un diamant d'une très grande valeur (dérobé à son peuple pendant une période coloniale) exposé dans un musée bien entendu ultra sécurisé. Une fine équipe ingénieusement composée apparaît vite : le spécialiste en explosif (qui s'est fait la main à la Sorbonne en 68 puis à Berkeley), le spécialiste des serrures aux doigts de fée (et accessoirement le beauf de Bob), l'as du volant et le cerveau de l'équipe — <strong>Redford</strong>, bien sûr, fraîchement sorti de prison. Ils échafaudent rapidement un plan millimétré, avec accident de voiture, explosion devant le musée pour détourner l'attention et déguisement en policiers, mais bien sûr rien ne se déroulera comme prévu. Petit fou rire quand on voit <strong>George Segal </strong>se retrouver enfermé dans la vitrine qui contenait le diamant car cette dernière se révèlera beaucoup plus lourde que prévue...</p>
<p>Le premier échec, qui se soldera par la capture de l'un d'entre eux, sera le point de départ d'une série ininterrompue de plans B tous plus loufoques et improbables les uns que les autres, et on peut reconnaître à <strong>Peter Yates</strong>, pour peu qu'on se prête au jeu, un certain tact dans la façon très décontractée de suivre les bouffonneries (très sérieuses au demeurant) des quatre larrons, armé d'un sens du rythme très bien ficelé. Mais bon, entre <strong>Redford </strong>en gentleman cambrioleur et toute sa bande de seconds rôles qui font les pitres, tous les éléments sont là pour m'amadouer. Sans doute que le registre instable, oscillant entre polar comique et comédie de gangsters, en incommodera plus d'un. Reste que cette dimension de farce se maintient à flot avec un sens du n'importe quoi très agréable et une légèreté confondante.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quatre_malfrats/.redford_m.jpg" alt="redford.jpg, déc. 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Quatre-Malfrats-de-Peter-Yates-1972#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/875Jeremiah Johnson, de Sydney Pollack (1972)urn:md5:c9eaeb1e2aab635633c4bcece2c930772019-02-06T12:24:00+01:002019-02-06T12:24:00+01:00RenaudCinémaAmérindiensNatureRobert RedfordSolitudeSurvieSydney PollackTrappeurWestern <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.jeremiah_johnson_m.jpg" alt="jeremiah_johnson.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="jeremiah_johnson.jpg, fév. 2019" /><div id="centrage">
<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"He </strong></ins></span><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>said good-bye to whatever life was down there below."<br /></strong></ins></span>
</div>
<p>L'histoire vraie de <strong>John Johnson</strong> (aussi connu sous les jolis noms de Johnson le mangeur-de-foie ou le tueur de Corbeaux), un trappeur américain qui choisit de vivre une grande partie de sa vie dans des montagnes enneigées peu chaleureuses, partagées avec plusieurs tribus d'Indiens, est une légende en soi. La page Wikipédia qui lui est consacrée (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Johnson_le_mangeur-de-foie" title="https://fr.wikipedia.org/wiki/Johnson_le_mangeur-de-foie">lien</a>) donne une idée assez intéressante du personnage, et montre que la version qu'en tire <strong>Sydney Pollack </strong>dans <ins>Jeremiah Johnson</ins>, à quelques détails près (à commencer par son prénom), est sans doute très peu éloignée de la réalité.</p>
<p>Je me rends compte, en revoyant cette épopée, que j'avais oublié à quel point Jeremiah Johnson est beau. Non pas forcément le personnage, interprété par un <strong>Robert Redford </strong>au sommet de son charme, cheveux blonds aux reflets dorés parfaits, regard magnifique, classe incroyable quelle que soit la longueur de sa barbe, quelle que soit la quantité de peaux qu'il arbore sur le dos ou sur la tête. Non pas uniquement les paysages, grandioses, capturés dans tout le lyrisme onirique des chaînes montagneuses de l'Utah, avec leurs forêts, leurs rivières, leurs immensités immaculées, leurs versants enneigés sur lesquels le soleil vient se lever et se coucher. Mais aussi, et peut-être surtout, les motivations du personnage, ou plutôt l'absence de motivations explicites qui seraient affichées continuellement tout au long du film.</p>
<p>On comprend bien les raisons qui ont initié ce voyage à la rencontre de la nature et de la solitude : la fuite loin de la guerre avec le Mexique, la fuite du monde civilisé, sans doute pour des raisons peu tangibles à l'origine, et avec une forme d'idéalisme un peu naïf qui sera rudement éprouvé lors de ses premiers contacts avec la vie dans les bois et dans le froid. La confrontation avec cet environnement hostile qu'il ne connaît pas bien, malgré les conseils et les enseignements des personnages bienveillants qui croiseront sa route (Bear Claw le vieux sage, Del Gue le trappeur) et le guideront dans sa quête initiatique, se fera dans un premier temps dans la douleur et dans l'échec. Del Gue, un personnage haut en couleur qui délivrera quelques beaux monologues : "<em>I ain't never seen 'em, but my common sense tells me the Andes
is foothills, and the Alps is for children to climb! Keep good care of
your hair! These here is God's finest scupturings! And there ain't no
laws for the brave ones! And there ain't no asylums for the crazy ones!
And there ain't no churches, except for this right here! And there ain't
no priests excepting the birds. By God, I are a mountain man, and I'll
live 'til an arrow or a bullet finds me. And then I'll leave my bones on
this great map of the magnificent.</em>"</p>
<p>L'occasion dans un premier temps de décrire les premières difficultés (se nourrir, se réchauffer) de manière relativement réaliste, en se cantonnant aux gestes basiques et élémentaires de la survie. Faire du feu avec du silex, chasser les animaux pour leur fourrure et leur viande, dépecer un bison, pêcher à mains nues dans les rivières glacées, dormir sur les cendres encore chaudes du feu, construire un abri à l'aide de troncs d'arbres et de torchis. De rencontres en découvertes, de blessures en échecs, Jeremiah Johnson passera très lentement de l'apprenti trappeur idéaliste à la légende unanimement respectée. Le mythe de la personne, autant que celui de l'Amérique, se construit sous nos yeux. La dimension initiatique de ce western (qui n'en est presque pas un), la lutte sans fin avec les éléments, lui confère sans doute sa dimension atemporelle et donc éternelle.</p>
<p>Une composante essentielle du film, et de la lutte contre la nature, est concentrée dans la figure multiple de l'Indien. Aucune condescendance, aucun manichéisme : les clichés sont gardés à bonne distance, et s'il est difficile de parler de réalisme (sur la base de quoi ?), <strong>Sydney Pollack </strong>parvient à trouver une excellente distance aux codes traditionnels. Les Indiens font partie intégrante des lieux, de la nature, ils peuvent être amicaux ou hostiles ("<em>you have done well to keep so much hair, when so many's after it</em>" dira Bear Claw à <strong>Redford</strong>), ils peuvent être aussi brutaux que des loups et aussi chaleureux qu'un compagnon de voyage. Une menace omniprésente, renforçant la dimension romantique du trappeur solitaire face à de nombreux défis, mais qui est elle aussi tirée de la vie de Johnson le mangeur-de-foie.</p>
<p>Il se dégage de tous ces éléments un désir absolu de liberté, dénué du folklore habituel qui sacraliserait son héros. Il n'y a pas vraiment de morale dans <ins>Jeremiah Johnson</ins>, très peu d'émotions communiquées de manière directe (et très peu de musique d'ailleurs). Il n'y a pas de véritable condamnation de la vie à la ville. Il n'y a qu'une sorte de poème bucolique mais grave, une ode à la solitude légèrement contrainte, à la frontière de la passion suicidaire. Et un magnifique signe de respect, à distance, comme ultime geste du film.</p>
<div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.redford_m.jpg" alt="redford.jpg" title="redford.jpg, fév. 2019" /><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.enfant_m.jpg" alt="enfant.jpg" title="enfant.jpg, fév. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.fusil_m.jpg" alt="fusil.jpg" title="fusil.jpg, fév. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.pasteur_m.jpg" alt="pasteur.jpg" title="pasteur.jpg, fév. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.neige_m.jpg" alt="neige.jpg" title="neige.jpg, fév. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/jeremiah_johnson/.feu_m.jpg" alt="feu.jpg" title="feu.jpg, fév. 2019" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Jeremiah-Johnson-de-Sydney-Pollack-1972#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/614Des gens comme les autres, de Robert Redford (1980)urn:md5:abc387cfb5d4e314f0282d95cc1038d82018-11-06T12:19:00+01:002018-11-06T12:50:13+01:00RenaudCinémaDeuilDonald SutherlandFamilleJudd HirschPsychothérapieRobert Redford <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/gens_comme_les_autres/.gens_comme_les_autres_m.jpg" alt="gens_comme_les_autres.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="gens_comme_les_autres.jpg, nov. 2018" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Trois solitudes sous le vernis des convenances<br /></strong></ins></span>
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<p><ins>Des gens comme les autres</ins> concourt dans la catégorie du drame familial le plus pur, sans à-côtés, et dans ce registre il me semble qu'il atteint une hauteur assez élevée. Quelque chose me retient d'adhérer plus pleinement, sans doute lié au genre qui contient dans les termes de sa définition des limites nettes trouvant peu d'échos dans ma sensibilité (mais les contre-exemples existent, à commencer par le magnifique <ins>À bout de course</ins> de <strong>Sidney Lumet</strong>), et peut-être aussi à la mise en scène empreinte de l'esthétique 80s, déjà, en 1980. Et au genre devenu parfaitement classique, aussi, celui du drame intimiste révélant l'hypocrisie des familles aisées sous le vernis des convenances.</p>
<p>Mais ces remarques préliminaires mises de côté, ce premier film de <strong>Robert Redford</strong> reste remarquablement maîtrisé. Pas de coup d'esbroufe pour tenter de briller vainement, pas de faute de goût manifeste, et une dimension psychologique d'une certaine tenue évitant les principaux écueils (et ils sont nombreux) du genre. L'acteur néo-réalisateur (absent du casting) fait preuve d'une maturité et d'une acuité remarquables pour décrire sans décharger un torrent de pathos les blessures plus ou moins secrètes d'une famille bourgeoise "comme les autres", c'est-à-dire sans problème apparent vue de l'extérieur mais pétrie de tensions intérieures.</p>
<p>Tout en détours, <strong>Redford </strong>dresse le portrait de ces gens qui maîtrisent leur image, contrôlent leurs émotions, tempèrent leurs jugements, en faisant passer l'apparence avant toute autre chose. Mais derrière les façades impeccables, les fondations tremblent. La culpabilité, la sécheresse émotionnelle, la distance insupportable aux proches : autant d'éléments qui accablent l'adolescent et qui sont rendus avec une finesse de trait très appréciable. Seule la figure du psy est un peu caricaturale, à rendre <strong>Judd Hirsch </strong>presque antipathique : un exploit en soi. Il y a un petit côté "plaidoyer pour la psychothérapie familiale" comme solution absolue, sans doute représentatif de l'état d'esprit de l'époque.</p>
<p>Le personnage de la mère finit par délivrer une froideur tétanisante, à travers son ressentiment incertain, un peu flou, pas totalement explicite, à l'image de cet ultime contact physique entre elle et son fils. Il s'approche d'elle pour la serrer dans ses bras, et elle restera comme pétrifiée par ce geste affectif. La pudeur de <strong>Redford </strong>pour décrire ces trois solitudes (le père, la mère, le fils devenu unique) désemparées, incapables de communiquer, est sans hésitation le meilleur argument du film.</p>
<div id="centrage">
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/gens_comme_les_autres/.mere_m.jpg" alt="mere.jpg" title="mere.jpg, nov. 2018" /><br />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/gens_comme_les_autres/.famille_m.jpg" alt="famille.jpg" title="famille.jpg, nov. 2018" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Des-gens-comme-les-autres-de-Robert-Redford-1980#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/567Votez McKay, de Michael Ritchie (1972)urn:md5:36458f568b6662afea1c9499c4f3cdb72016-08-26T12:09:00+02:002016-09-01T18:47:05+02:00RenaudCinémaCampagne électoraleIntégritéPolitiqueRobert Redford <p><img title="votez mckay.jpg, août 2016" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="votez mckay.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/votez_mckay/.votez mckay_m.jpg" /></p><div id="centrage"><p><span style="font-size: 18pt;"> <ins><strong>What do we do now?<br /></strong></ins></span></p>
</div>
<p><ins>Votez McKay</ins> n'est pas un film exceptionnel en termes cinématographiques, mais il vaut pourtant le détour en proposant une vision intéressante de la chose politique aux États-Unis, entre calculs tactiques et show télévisé. Un regard qui a le mérite d'être clair et perspicace, à défaut d'être transcendant. En 1972, on s'intéressait déjà au parcours d'un jeune homme politique vaguement idéaliste, par opposition à son rival carriériste, et à l'incidence d'une campagne électorale sur toute forme de sens et d'intégrité.</p>
<p>Le film prend pour cadre les élections sénatoriales en Californie, et montre l'entrée dans l'arène politique de Bill McKay, un jeune avocat au charisme non-négligeable (<strong>Robert Redford </strong>lui prête ses traits). Il est recruté par un spécialiste pour faire face au très populaire candidat républicain annoncé largement gagnant. Même s'il refuse dans un premier temps, ne voyant dans cette chose qu'une mascarade politicienne, il finit par accepter quand on lui annonce qu'il n'aura aucune contrainte en matière d'expression, sous prétexte que la partie adverse sera quoi qu'il en soit victorieuse. Le voilà pris au jeu et pris au piège dans le même mouvement. <ins>Votez McKay</ins> s'efforce alors de montrer comment toutes les revendications sociales du candidat démocrate (emploi, aides sociales, racisme, droit à l'avortement, etc.) vont se dissoudre peu à peu dans le bain électoral, en dépit de la très grande bonne volonté de McKay. Son intégrité et son intransigeance s'amenuisent peu à peu, ses paroles se font de moins en moins précises : lui qui défendait ardemment moult combats, le voilà qui se retrouve à utiliser tout le jargon politique traditionnel et toutes les approximations langagières qui y ont trait. Son intégrité se retrouve tout entière engloutie par la machine du parti.</p>
<p><img title="campagne.jpg, août 2016" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="campagne.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/votez_mckay/.campagne_m.jpg" /></p>
<p>Il y a un passage-clé sur le thème des paroles qui se vident de leur sens, lorsque McKay doit enregistrer une intervention pour la télévision. Il avait déjà constaté à quel point cet objet altérait la réalité, comment l'image phagocytait le sens pour ses propres spots de campagne. Mais à devoir répéter des discours creux et formatés devant une caméra, en maniant à son tour la plus pure langue de bois, la bêtise de la chose le saisit violemment et l'emprisonne dans une crise de nerf. Il prend conscience de sa condition de politicien enfermé dans son monde et de la fin de son innocence politique, du temps où il se tenait loin des caméras. Derrière les rires se cachent une immense désillusion.</p>
<p>On est au final assez loin du cynisme comique d'un film comme <ins>Des hommes d'influence</ins> (qui sortira 25 ans plus tard), mais la teneur prophétique n'en est au final pas tant éloignée, dans un registre différent, plus documentaire, focalisé sur la perte progressive de sens. De par les thématiques faussement revendiquées dans les différents camps à des fins politiques, de par les magouilles électorales mises en lumière lors de la capture d'images avec des malades ou des clochards, de par la manipulation et l'exploitation des faits divers, le film reste d'une brûlante actualité. Au final, peu importe ce que l'on dit, l'important est de le dire en donnant l'impression d'y croire. Et une fois la victoire acquise, une question reste en suspens, l'air penaud : "<em>What do we do now?</em>"</p>
<p><img title="redford.jpg, août 2016" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="redford.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/votez_mckay/.redford_m.jpg" /></p>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Votez-McKay-de-Michael-Ritchie-1972#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/342Quiz Show, de Robert Redford (1994)urn:md5:5b39f23c927bf58b4d5e978ae17dfb0f2016-08-07T16:39:00+02:002016-08-07T15:54:03+02:00RenaudCinémaAmerican dreamEthiqueJeu téléviséLutte des classesRobert RedfordTrucage <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quiz_show/.quiz_show_m.jpg" alt="quiz_show.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="quiz_show.jpg, août 2016" />
<div id="centrage"><p><span style="font-size: 18pt;"> <ins><strong>Éthique et joute des classes<br /></strong></ins></span></p>
</div>
<p>Le titre, <ins>Quiz Show</ins>. <strong>Robert Redford</strong>. Une histoire (vraie) de jeu télévisé truqué. On pourrait croire, de prime abord, qu'il s'agit uniquement d'un film dévoilant les dessous d'un empire médiatique fondateur de l'Histoire des États-Unis. Tourné en 1994 et se référant à un épisode des années 50, il serait tentant de ne voir dans ce <ins>Quiz Show</ins> qu'une sorte de <ins>Network</ins> (1976) en retard sur son époque. Mais, et c'est une vraie surprise, loin de se cantonner aux dérives télévisuelles d'une émission manipulée par ses producteurs esclaves de l'audimat, <strong>Robert Redford </strong>s'intéresse aux thématiques croisées de l'ambition sociale et de l'illusion du rêve américain.</p>
<p>La démarche a cela d'appréciable qu'elle n'est ni ouvertement démonstrative, ni obtuse. Elle dégage une certaine sobriété, mais fait tout de même preuve d'une conviction certaine. <ins>Quiz Show</ins> adopte les points de vue de trois personnages successifs, trois personnes au cœur d'un scandale lié au trucage d'un jeu télévisé très populaire aux États-Unis, "Twenty One". Un champion du jeu (<strong>John Turturro</strong>) de la classe moyenne, à la popularité en baisse, dont l'éviction sera précipitée par les producteurs au profit d'un professeur et fils de poète et autres grands lettrés (<strong>Ralph Fiennes</strong>), et la personne en charge de l'enquête (<strong>Rob Morrow</strong>, dans la peau de <strong>Dick Goodwin </strong>à l'origine du livre que <strong>Redford </strong>adapte ici). </p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quiz_show/.jeu_m.jpg" alt="jeu.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="jeu.jpg, août 2016" />
<p>Trois figures ambivalentes au cœur d'un processus d'identification dynamique, autant de points de vue qui se multiplient pour brosser un portrait multiple, dénué de tout manichéisme. Même la figure de l'enquêteur, diplômé de Harvard, ne bénéficie pas d'une intégrité irréprochable : à de nombreuses reprises, on le sent fasciné par le personnage du professeur, tout à fait disposé à l'excuser. Comme lui, par identification, on serait tenté de trouver des circonstances atténuantes à cette belle personne, qui certes a menti au public et aux autorités, qui certes a bénéficié du même régime de faveur (ie, de la triche) pour conserver son statut de champion de l'émission, mais qui a tout de même moins menti que les autres, lui, l'homme de lettres beau et intelligent qui connaissait pratiquement toutes les réponses sans tricher. Quelque part, lui donner les questions ou les réponses à l'avance n'était qu'une simple précaution presque inutile, non ? Mêmes les juges sont tombés sous son charme lors de son témoignage, au cours du procès qui n'incriminera aucune personne haut placée. "<em>I've stood on the shoulders of life and I've never gotten down into the dirt to build, to erect a foundation of my own. I've flown too high on borrowed wings. Everything came too easy.</em>" De bien belles paroles, mais surtout une arme de persuasion massive.</p>
<p>Ce sont là des sentiments complexes, un cocktail subtil qui nous laisse une latitude confortable pour l'apprécier. Derrière l'ambition sociale manifeste des candidats, un certain désir de puissance les pousse innocemment à fermer les yeux sur leur propre éthique individuelle. Les désillusions suivent de près les illusions, et c'est au tour d'une certaine partie du rêve américain d'être égratigné, tout en délicatesse. Un système qui s'approprie la perception de ses administrés en imposant la figure rassurante d'une personne cultivée, tout en lui laissant croire qu'il s'agit là d'un processus naturel. Une illusion de supériorité culturelle tellement écrasante qu'elle parviendra même à flouer la justice, brisant ainsi une autre illusion, celle de l'impartialité de la loi à travers les classes sociales.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quiz_show/.ralph_fiennes_m.jpg" alt="ralph_fiennes.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="ralph_fiennes.jpg, août 2016" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Quiz-Show-de-Robert-Redford-1994#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/337La Poursuite Impitoyable, d'Arthur Penn (1966)urn:md5:38a1804e5cda8d9641cf7553b1d7e36d2014-12-15T16:43:00+01:002014-12-15T17:48:03+01:00RenaudCinémaArthur PennEtats-UnisFouleJane FondaMarlon BrandoRobert RedfordViolence <p><img title="poursuite_impitoyable.jpg, déc. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="poursuite_impitoyable.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.poursuite_impitoyable_m.jpg" /></p>
<p>An de grâce 1966 : l'âge d'or du western traditionnel est révolu tandis que le <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Des-westerns-plut%C3%B4t-atypiques">western crépusculaire</a> en est à ses balbutiements. <strong>Sergio Leone </strong>n'en finit pas de dépoussiérer le genre à la sauce locale (cru 1966 : <ins>Le Bon, la Brute et le Truand</ins>), <strong>Sam Peckinpah </strong>s'apprête à lancer sa <ins>Horde Sauvage</ins> (1969) dont la violence exaltée n'aura rien à envier aux spaghettis, <strong>Clint Eastwood </strong>parfait sa figure de cavalier solitaire à l'épreuve de la morale, devant et/ou derrière la caméra (un rôle très brut dans <ins>Pendez-les haut et court</ins> en 1968, qu'il affinera jusqu'en 1976 avec son <ins>Josey Wales hors-la-loi</ins>), tandis que <strong>Sergio Corbucci</strong> déplace le centre de gravité de l'ensemble vers les affres du cinéma bis (cru 1966 : <ins>Django</ins>). Si <ins>La Poursuite Impitoyable</ins> ("<em>The Chase</em>" en V.O.) n'appartient à aucun des sous-genres du western, il n'en est pas moins en lien direct <a name="ford_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Poursuite-Impitoyable-d-Arthur-Penn-1966#ford">(1)</a>, reprenant certains codes du cinéma américain classique tout en consacrant les prémices du Nouvel Hollywood.</p>
<p>Un an avant <ins>Bonnie and Clyde</ins>, <strong>Arthur Penn</strong> proposait déjà une réflexion sur la violence, ses origines, son alimentation et sa représentation à l'écran. On suit ici l'évolution d'une petite bourgade du Texas, en pleine effervescence suite à l'évasion d'un prisonnier natif de la région (<strong>Robert Redford</strong>, dont les apparitions ne ponctuent le récit que de manière épisodique). Cet événement ravive des souvenirs enterrés tant bien que mal par la communauté et réveille des rancœurs passées. Cette étude de société, filmée à travers le prisme d'une communauté ayant en son centre un shérif désabusé mais droit, rappelle inévitablement l'excellent <a href="http://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Train-Sifflera-Trois-Fois%2C-de-Fred-Zinnemann-%281952%29"><ins>Le Train sifflera trois fois</ins></a> de <strong>Fred Zinnemann</strong> (1952), ou plutôt sa relecture par <strong>Howard Hawks </strong>en 1959 : <ins>Rio Bravo</ins>. Le désespoir et la peur grandissante du shérif Kane (<strong>Gary Cooper</strong>) avait déjà laissé place au sens de l'honneur exacerbé du shérif John T. Chance (<strong>John Wayne</strong>). Ici, c'est <strong>Marlon Brando </strong>qui s'y colle et autant dire qu'il va passer un sale quart d'heure. <strong>Arthur Penn </strong>malmène le personnage de Calder, l'abandonnant à sa déréliction, et la violence incroyable des coups que subit l'acteur trouve un parfait écho dans celle employée par le réalisateur pour dresser le portrait d'une Amérique terrifiante.</p>
<p>Car il faut le dire, le tableau de la société américaine dont il est question rappelle moins l'élégance d'un Turner que le vomi d'un Jackson Pollock. Racisme de tous les instants, intolérance caractéristique d'un conservatisme d'époque qui enferme les minorités dans la peur de l'homme blanc (« <em>We gotta do nothing, except let white men take care of white men's troubles</em> » dira une mère noire à son fils), ploutocratie latente, ce sont les pires vices de l'humanité qui régissent le microcosme local. Passé un générique exemplaire, la première partie de <ins>La Poursuite Impitoyable</ins> pourra en rebuter quelques uns de par sa lenteur et son absence d'enjeu clairement identifié. Mais c'est un terreau sur lequel <strong>Arthur Penn</strong> construit patiemment son modèle, tisse des relations entre les personnages et génère une ambiance moite et pesante, propice à l'explosion de violence du final éblouissant. Les thèmes abordés ne sont certes pas nouveau (la chasse à l'homme, le désir de vengeance opposé à la justice, et toutes ces problématiques impliquant la morale au cœur des westerns susdits) mais j'ai rarement vu une reprise aussi en phase avec son époque (la fin des années 60, donc) et aussi annonciatrice d'un cinéma à venir.</p>
<p>L'action se déroule sur une seule journée (et surtout une très longue soirée) mais la montée en puissance de cette violence immanente reste progressive et contenue. Peu à peu, chaque catégorie sociale dévoile sa part d'ombre et rend inéluctable le déchaînement de violence final, climax magnifié lors d'une séquence mettant en scène un pneu enflammé lancé sur le reste d'humanité. <strong>Jane Fonda </strong>errant au milieu des flammes et des carcasses de voiture est une image que l'on oublie pas. <strong>Arthur Penn</strong> peint une image apocalyptique de la bourgeoisie et du pouvoir de l'argent mais n'épargne absolument pas les générations les plus jeunes, l'alcool aidant, complices d'un lynchage collectif. Alcool qui abrutit, l'argent qui emprisonne : le <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Reveil-dans-la-terreur-de-Ted-Kotcheff-1971"><ins>Wake In Fright</ins></a> de <strong>Ted Kotcheff</strong> n'est pas bien loin... La description des différents corps sociaux peut parfois paraître manichéenne mais la caricature est souvent désamorcée grâce à des personnages-clés bien équilibrés.</p>
<p><ins>La Poursuite Impitoyable</ins> laisse un goût terriblement amer car au-delà du discours corrosif sur les travers de la nation américaine, il dénonce la passivité qui gangrène les masses. La scène de lynchage de <strong>Marlon Brando</strong>, symbole de l'intégrité, de la justice, et de la tolérance à lui tout seul, est incroyable. Une intensité résolument moderne (et encore efficace aujourd'hui) dans la façon très frontale de filmer la violence, poussée à son paroxysme grâce à un petit subterfuge technique, la scène ayant été jouée au ralenti puis accélérée. Chaque coup est d'une rare brutalité. Face à cela, l'atonie de la foule, l'indifférence coupable, le voyeurisme et la mauvaise conscience généralisés mis au même niveau que la sauvagerie primaire de quelques individus. Même si de rares personnes luttent encore pour le bien commun (qui reste à définir), l'hystérie, l'impuissance et la fatalité sont partagés par tous. Il n'y a pas d'espoir chez <strong>Arthur Penn </strong>et le final nous le rappelle avec force.</p>
<p><span style="font-size: 9pt;">
<a name="ford">(1)</a> Et ce, au-delà de la référence au film de John Ford (<ins>La Poursuite Infernale</ins>, "<em>My Darling Clementine</em>" en V.O.) que suggère le titre en V.F. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Poursuite-Impitoyable-d-Arthur-Penn-1966#ford_back">(retour)</a></span></p>
<div id="centrage"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.generique_m.jpg" alt="generique.jpg" title="generique.jpg, déc. 2014" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.pneu_feu_m.jpg" alt="pneu_feu.jpg" title="pneu_feu.jpg, déc. 2014" /><br />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.marlon_brando_m.jpg" alt="marlon_brando.jpg" title="marlon_brando.jpg, déc. 2014" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.jane_fonda_m.jpg" alt="jane_fonda.jpg" title="jane_fonda.jpg, déc. 2014" /><br />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.robert_redford_m.jpg" alt="robert_redford.jpg" title="robert_redford.jpg, déc. 2014" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/poursuite_impitoyable/.robert_redfort_end_m.jpg" alt="robert_redfort_end.jpg" title="robert_redfort_end.jpg, déc. 2014" /></div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Poursuite-Impitoyable-d-Arthur-Penn-1966#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/264La Classe Américaine, de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette (1993)urn:md5:49129baf59118ef084af2d60da284ad82012-12-11T16:56:00+01:002013-01-13T21:03:20+01:00RenaudCinémaDoublageDustin HoffmanHumourJohn WaynePot-pourriRobert Redford <div id="centrage"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/classe_americaine/.la_classe_americaine_m.jpg" alt="la_classe_americaine.jpg" title="la_classe_americaine.jpg, nov. 2012" /><span style="font-size:8pt"><br />
Ceci n'est pas l'affiche du flim (il n'a jamais été commercialisé)</span></div>
<blockquote><p>« Attention ! ce flim n'est pas un flim sur le cyclimse.<br />Merci de votre compréhension »<br /><br />Séquence d'ouverture de <ins>La Classe Américaine</ins></p>
</blockquote>
<p><ins>La Classe américaine</ins>, parfois sous-titré <ins>Le Grand Détournement</ins>, est un (télé)film français réalisé par <strong>Michel Hazanavicius</strong> (auteur de <ins>The Artist</ins> et des deux <ins>OSS 117</ins>) et <strong>Dominique Mézerette</strong>. Jamais officiellement commercialisé, à l'époque échangé sous le manteau, ce film expérimental ne fut diffusé que deux fois en 25 ans (sur Canal+ en 1993 et sur Festival en 2004). Il s'agit d'un long-métrage réalisé sur le principe du détournement : composé d'extraits de plus de 80 films anglophones édités par Warner Bros entre les années 1950 et 1980, montés astucieusement et doublés en français afin de faire émerger un « flim » à l'intrigue totalement inédite. Le tour de force des auteurs fut de réussir à réaliser un long-métrage complet, à la limite de la légalité, en s'adjoignant les services des doubleurs authentiques des personnages détournés de l'époque, comme <strong>Raymond Loyer</strong> (John Wayne, Charlton Heston, Robert Mitchum, Henry Fonda, Burt Lancaster) ou <strong>Roger Rudel</strong> (Kirk Douglas).</p>
<p>Selon <strong>Michel Hazanavicius</strong>, tout est parti d'une délire assez potache : « <em>On a fait ce petit programme de 15 minutes où on a pris des héros de séries télé comme Maigret, et on les a fait péter et dire des conneries</em> », en évoquant la réalisation du premier projet <ins>Derrick contre Superman</ins>. Un court-métrage plus tard (<ins>Ça détourne</ins>), Canal+ obtient l'autorisation par la Warner d'utiliser les extraits de son catalogue, contenant plus de 3 000 titres, afin de réaliser un film promotionnel <a name="film_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#film">(1)</a>. Quelques recommandations furent cependant formulées : ne toucher ni à <strong>Clint Eastwood</strong> ni à <strong>Stanley Kubrick</strong>, entre autres...<br />Ainsi naquit <ins>La Classe américaine</ins>, avec un casting interminable comprenant les plus grands acteurs du cinéma américain, parmi lesquels on peut citer <strong>John Wayne</strong>, <strong>Dustin Hoffman</strong>, <strong>Robert Redford</strong>, <strong>Paul Newman</strong>, <strong>Henry Fonda</strong>, <strong>Clark Gable</strong>, <strong>Orson Welles</strong>, <strong>Charles Bronson</strong>, etc. <a name="acteurs_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#acteurs">(2)</a>.</p>
<p>Les deux réalisateurs garderont la recette qui a fait le succès des deux premiers détournements : faire dire des âneries et des blagues pipi-caca à des légendes du cinéma. Pendant 4 mois, ils visionnent à longueur de journée les classiques Warner, sans le son, et conservent les passages en fonction de ce qu'ils lisent sur les lèvres des personnages. Au final, le film se regarde comme une parodie potache du <ins>Citizen Kane</ins> d'<strong>Orson Welles</strong> <a name="citizen_back" href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#citizen">(3)</a> dans laquelle deux journalistes enquêtent sur la mort d'un certain <em>Georges Abitbol</em> (joué par un <strong>John Wayne</strong> malgré lui), «<em> l'homme le plus classe du monde</em> » dont les dernières paroles avant de mourir furent « <em>monde de merde !</em> ». Les deux enquêteurs ne sont autres que le duo <strong>Dustin Hoffman</strong> / <strong>Robert Redford</strong> du film <ins>Les Hommes du président</ins> (<em>All the President's Men</em> en V.O.), qui retraçait l'histoire du scandale du <em>Watergate</em>.</p><div id="centrage"><iframe frameborder="0" width="560" height="280" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xic2m"></iframe></div>
<p>Le résultat est à mourir de rire, que l'on soit un intégriste de la V.O. ou un fanatique de la V.F. Le travail de montage derrière ces 70 minutes de pot-pourri cinématographique semble colossal — impression confirmée par un ami adepte du montage amateur — et a vraisemblablement inspiré de nombreuses personnes, à l'image du désormais célèbre Mozinor (<a title="http://www.mozinor.com/" href="http://www.mozinor.com/">www.mozinor.com</a>). Hommage de cinéphiles ou parodie de sagouins, quoi qu'il en soit et quoi qu'on en pense, on serait bien tenté de conclure que le piratage ne tue pas forcément la création...</p>
<hr>
<p><em>Merci à <strong>Olivier </strong>grâce à et avec qui j'ai découvert ce flim.<br /></em></p>
<p><em><ins>N.B.</ins> : </em>Le film est disponible (pour le moment, et en mauvaise qualité) intégralement sur Youtube : <a title="http://www.youtube.com/watch?v=ZDMUu_JTa3s" href="http://www.youtube.com/watch?v=ZDMUu_JTa3s">http://www.youtube.com/watch?v=ZDMUu_JTa3s</a>. Profitez-en !<em><br /></em></p>
<p><span style="font-size: 9pt;">
<a name="film">(1)</a> Petite précision (cf. <a href="http://moteurcatourne.blogspot.fr/2009/04/la-classe-americaine-histoire-dun-film.html" title="http://moteurcatourne.blogspot.fr/2009/04/la-classe-americaine-histoire-dun-film.html">moteurcatourne.blogspot.fr</a>, à lire pour plus de détails) :<br />Comment sont-ils passés entre les dents des requins défendant l'un des plus grands studios américains ? Par un heureux concours de circonstances. <strong>Michel Hazanavicius</strong> se souvient : « <em>Le patron de Warner monde nous avait autorisé à utiliser le catalogue de son studio pour faire un pseudo hommage au cinéma. Quand les dirigeants ont vu notre truc, qui n'était pas du tout un hommage au cinéma, mais un truc de sagouin, ils se sont dits: "on s'est engagé, c'est bien, on l'a fait. Maintenant, on le diffuse une fois, et après on met les bandes sous clé."</em> » <strong>Robert Nador</strong> avait promis au duo que ce détournement serait diffusé au cinéma pour les convaincre de s'engager dans cette longue aventure. Raté. Le film n'aurait le droit qu'à une unique diffusion. « <em>Sauf qu'on a chopé un exemplaire, que des mecs de Canal aussi et que des téléspectateurs l'avaient enregistré. Le film s'est alors échangé sous le manteau</em> », explique <strong>Michel Hazanavicius</strong>. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#film_back">(retour)</a><br />
<a name="acteurs">(2)</a> L'ensemble des acteurs et des films détournés est disponible ici : <a href="http://i2307.in/tags/megaupload+gorge+profonde/" title="http://i2307.in/tags/megaupload+gorge+profonde/">http://i2307.in/tags/megaupload+gorge+profonde</a>. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#acteurs_back">(retour)</a><br />
<a name="citizen">(3)</a> Rappelons que dans le film <ins>Citizen Kane</ins>, le personnage <em>Charles Foster Kane</em> meurt en prononçant dans un dernier souffle « Rosebud », mot dont la recherche de la signification constitue l'intrigue de l'œuvre. Le film d'<strong>Orson Welles</strong> fonctionne aussi par flashbacks. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#citizen_back">(retour)</a></span></p>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Classe-Americaine-de-Michel-Hazanavicius-et-Dominique-Mezerette-1993#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/176