Je m'attarde - Mot-clé - Télévision le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLa Machine, de Paul Vecchiali (1977)urn:md5:893ce62a8505400a03372693591e2d382021-03-25T10:11:00+01:002021-03-25T10:13:13+01:00RenaudCinémaEnfanceFranceJournalismeMeurtreMédiasPeine de mortTélévision <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/machine/.machine_m.jpg" alt="machine.jpg, fév. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Capsule temporelle<br /></strong></ins></span></div>
<p>Un film sale, sombre et glaçant, retraçant le parcours judiciaire d'un homme jugé pour le meurtre d'une enfant. La toile de fond est la France giscardienne des années 70, et le sujet qui émerge d'un bout à l'autre de <ins>La Machine</ins> est la peine de mort, à une époque où son abolition paraissait bien loin : c'est une des qualités importantes du film, qui immerge dans ce référentiel-là à l'aide de (faux) reportages télévisuels, d'articles de journaux, de vielles images de vieux téléviseurs, d'interviews d'inconnus et de personnages publics — bien qu'inspirés d'affaires contemporaines au film. Une bonne moitié du film est ainsi constituée de ces matériaux faisant l'effet d'une capsule temporelle, et l'autre moitié est consacrée au portrait du meurtrier Pierre Lentier, un ouvrier trentenaire que personne ne connaissait vraiment, et visiblement pas même son entourage. Dans un style très proche d'un <strong>Bresson</strong>, <strong>Paul Vacchiali</strong> s'engouffre dans une narration et dans une tonalité qui font largement exception dans le paysage du cinéma français, entre autres celui des 70s.</p>
<p>La laideur de la pellicule est à double tranchant, car elle isole le contenu dans une ambiance de téléfilm tout en ajoutant de l'intensité aux événements glauques qui sont rapportés. Très peu d'effets de suspense : on découvre très vite le cadavre d'une fille de huit ans, le principal suspect est clairement identifié malgré une introduction brouillant les pistes (l'enregistrement d'informations sur l'état civil d'un homme alors inconnu), et il avoue son crime. Mais il n'en donnera pas les raisons, ou du moins pas de manière claire. <ins>La Machine</ins> dresse le tableau d'une machine médiatique et judiciaire, met en scène la manipulation de l'opinion publique selon toutes les directions envisageables, mais se trouve quelque peu empêtré dans un style désuet et des intentions un peu maladroitement exécutées (notamment sur la mise en cause de la société). Il y a les juges, les psychologues, la famille, les représentants d'associations, les passants anonymes, et tous ont un avis. Un malaise se distille tout le long du film et file tout droit vers le plan-séquence final, étrange écho à celui de <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Monsieur-Verdoux-de-Charlie-Chaplin-1947"><ins>Monsieur Verdoux</ins></a>, d'une sécheresse glaçante.</p>
<p>Maladroit, vieillot, approximatif, mais une curiosité intéressante d'un point de vue historico-cinématographique.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/machine/.reconstitution_m.jpg" alt="reconstitution.jpg, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/machine/.tele_m.jpg" alt="tele.jpg, fév. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Machine-de-Paul-Vecchiali-1977#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/922Il était une fois la télé, de Marie-Claude Treilhou (1985)urn:md5:9346f07857b150455862c8266d397aca2021-02-04T10:48:00+01:002021-02-04T10:50:09+01:00RenaudCinémaAudeCorbièresDocumentaireFranceMarie-Claude TreilhouRuralitéTélévision <div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Dans le Sud des années 80<br /></strong></ins></span></div>
<p>50 minutes en immersion dans un petit bled des Corbières, dans l'Aude, au début des années 80 : voilà ce que propose tout simplement la toulousaine <strong>Marie-Claude Treilhou</strong>, avec comme fil rouge parfois ténu ce que la télévision représentait alors pour les habitants des environs. Elle y retournera 30 ans plus tard en reproduisant le même dispositif documentaire.</p>
<p>Un court témoignage qui n'intéressera pas grand monde, mais se plonger dans la région du Val-de-Dagne "avé l'assent" pour discuter journal télévisé, météo et véracité de l'information, ça n'a pas de prix à mes yeux. La place de la télévision et le rapport que les habitants de Labastide-en-Val y entretiennent est étonnamment hétérogène, on compte beaucoup de remarques pertinentes sur le rôle qu'elle jouait, déjà, en 1985. Au détour d'une conversation sur les programmes télés, la clairvoyance brute émerge spontanément, teintée de pudeur et d'hésitation : 30 ans avant l'arrivée de Netflix en France, un viticulteur dit, tout penaud, "ce serait mieux d'avoir une liste de films, vous pressez un bouton et le film que vous demandez arrive. Voilà. Mais ça, c'est impossible, je pense. C'est un rêve, ce que je dis, ça peut pas se réaliser, certainement." Sidérant, entre autres considérations.</p>
<p>En découle un regard sur l'empreinte laissée par la télévision sur ce petit coin de ruralité, en observant discrètement l'impact sur les mentalités. On y cause des actualités régionales (il n'y en a pas assez) et de ce qui se passe à l'étranger (c'est trop sordide, ça mine le moral), du lien social, du conditionnement, du vrai, du faux, du vrai dans le faux et du faux dans le vrai, déjà. Le curé philosophe sur le rôle de l'image dans notre représentation du monde. La réalisatrice s'amuse avec la mise en scène de son documentaire pour rappeler qu'on n'est pas dans la réalité mais dans sa captation, avec cette petite scène finale de répétition théâtrale sur un muret.</p>
<p>Le docu : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=_1oC-0RTbIE">https://www.youtube.com/watch?v=_1oC-0RTbIE</a></p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/il_etait_une_fois_la_tele/.rue_m.jpg" alt="rue.jpg, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/il_etait_une_fois_la_tele/.marches_m.jpg" alt="marches.jpg, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/il_etait_une_fois_la_tele/.télé_m.jpg" alt="télé.jpg, fév. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/il_etait_une_fois_la_tele/.internet_m.jpg" alt="internet.jpg, fév. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Il-etait-une-fois-la-tele-de-Marie-Claude-Treilhou-1985#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/910Ga, Ga – Gloire aux héros, de Piotr Szulkin (1986)urn:md5:635d50e3e28dbebd67a53198f38579fe2019-01-16T12:04:00+01:002019-01-16T12:04:00+01:00RenaudCinémaDystopieGrotesqueMédiasPolognePrisonScience-fictionTélévision <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ga_ga/.ga_ga_m.jpg" alt="ga_ga.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="ga_ga.jpg, janv. 2019" /><div id="centrage">
<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>La dystopie polonaise, de "O-bi, O-ba" à "Ga, Ga"<br /></strong></ins></span>
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<p><ins>Ga, Ga – Gloire aux héros</ins> présente un lien direct avec <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/O-bi-O-ba-La-Fin-de-la-civilisation-de-Piotr-Szulkin-1985"><ins>O-bi, O-ba – La Fin de la civilisation</ins></a>, sorti l'année précédente, au sein d'une série de films de science-fiction dystopiques assez peu joviaux réalisés par le polonais <strong>Piotr Szulkin</strong>. Avec un budget sans doute équivalent mais dans un sous-genre très différent, privé de cette dimension profondément immersive qui en faisait tout le sel, le caractère fauché du projet ressort avec beaucoup plus de violence ici. Mais dotée d'une telle teneur absurde et surréaliste, dans l'écrin d'une composition photographique très soignée, avec pour sujet un 21ème siècle où des prisonniers sont missionnés pour explorer l'espace faute de candidats volontaires, l'expérience vaut tout de même le détour, à titre de curiosité pour les objets bizarroïdes.</p>
<p>Exit donc toute l'atmosphère post-apocalyptique sinistre et oppressante de l'Arche dans <ins>O-bi, O-ba</ins>, et place à une satire beaucoup plus encline à embrasser la comédie noire et décalée. Le contenu pas forcément porté sur la subtilité ou la retenue pourra constituer un frein solide à l'adhésion, mais une forme bouillonnante et chaotique de créativité, dans les décors, dans les personnages et dans les situations, aide à faire passer la pilule un peu indigeste par endroits.</p>
<p>Le protagoniste, en arrivant sur une planète censée être inhabitée, découvre un monde qui n'est rien d'autre qu'une caricature du nôtre, voire peut-être de la Pologne des années 80. La violence y est glorifiée sans limite, la société du spectacle est obnubilée par la surenchère jusqu'à procéder à des exécutions en place publique à l'aide de pieux géants qui traverseront les condamnés, et bureaucratie et religion fonctionnent main dans la main avec la gloire pour obsession commune. Comme un pot-pourri de <ins>New York 1997</ins>, <ins>Dark Star</ins> et <ins>Mad Max 2</ins> saupoudré d'absurde de type <strong>Monty Python</strong>. Le résultat, à l'image de cette association, est aussi hétérogène que surprenant. Un sens du grotesque qui ne parlera pas à toutes les sensibilités, assurément, à l'instar des hot dogs avec des doigts humains (mais aux ongles mal coupés, voilà l'horreur) à la place de saucisses servis dans le bar local et les bras qui s'arrachent comme du papier quand on tire un peu fort dessus.</p>
<p>Reste la dimension subversive du film, enfouie sous les couches bigarrées de bizarreries, où le prisonnier occupe la place de l'unique homme sain au milieu du marasme et du foutoir environnant. Comme un îlot d'humanité perdu dans un décorum autoritaire et absurde.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ga_ga/.bar_m.jpg" alt="bar.jpg" title="bar.jpg, janv. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ga_ga/.bureau_m.jpg" alt="bureau.jpg" title="bureau.jpg, janv. 2019" /><br />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ga_ga/.jeu_m.jpg" alt="jeu.jpg" title="jeu.jpg, janv. 2019" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ga_ga/.voiture_m.jpg" alt="voiture.jpg" title="voiture.jpg, janv. 2019" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Ga-Ga-Gloire-aux-heros-de-Piotr-Szulkin-1986#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/600Real Life, d'Albert Brooks (1979)urn:md5:0ae632a0d90097d3a6a7f1bb00a5753a2019-01-10T20:27:00+01:002019-01-10T22:44:58+01:00RenaudCinémaAlbert BrooksComédieSatireTélévisionVoyeurisme <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/real_life/.real_life_m.jpg" alt="real_life.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="real_life.jpg, janv. 2019" /><div id="centrage">
<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>La (critique de la) téléréalité avant l'heure<br /></strong></ins></span>
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<p><ins>Real Life</ins> n'est sans doute pas le premier film satirique à critiquer les dérives de la télé, mais dans le registre de la comédie déboulonnant la téléréalité avant l'heure, il pourrait bien faire office de jalon temporel. <strong>Albert Brooks</strong>, devant et derrière la caméra, se met en scène dans ce qui est présenté comme une immersion au plus près d'une famille américaine "typique", suivant l'essentiel de leur vie en pleine violation de leur intimité. En 1979, cet OFNI entendait aborder sous un angle comico-critique une expérience qui avait déjà été tentée, en 1973, dans la série américaine <ins>An American Family</ins> (et dans laquelle <strong>Baudrillard </strong>y avait vu "la dissolution de la télévision dans la vie et la dissolution de la vie dans la télévision").</p>
<p>Le principal ressort comique du film, usé jusqu'à la corde, c'est le paradoxe constant (et poussif) entre d'un côté les prétentions du projet, vendu aux participants comme un documentaire immersif parfaitement réaliste et naturel, respectant les volontés de la famille (choisie au terme d'une batterie de tests intensifs), et de l'autre sa réalisation, avec son torrent de pragmatisme télévisuel, qui voit <strong>Albert Brooks </strong>constamment interférer avec le cours naturel des choses. Il fait le portrait d'un réalisateur éminemment narcissique, toujours prêt à se mettre en scène, très (passif) agressif et intrusif dans sa façon d'inviter les différents intervenants à se comporter de telle ou telle manière, à les contrôler dans leurs mouvements.</p>
<p>Le film ne joue pas uniquement sur ces aspects-là, en jouant régulièrement sur le fait que la famille ne renvoie pas toujours l'image qu'elle souhaiterait renvoyer : le père de famille qui est gêné que femme et enfants ne se comportent pas convenablement à table (pas comme d'habitude, bien sûr !), la fille qui veut faire la star devant la caméra, la femme qui flirte avec le réalisateur, etc. Tout le dispositif de mise en scène est révélé au début du film, en racontant avec une exagération très appuyée la technologie "très scientifique" (avec des psychologues pour le suivi de la famille) mise en œuvre pour capter les moindres faits et gestes de la famille, avec capteurs de température déclenchant automatiquement certaines caméras, et d'autres caméras "à la pointe de la technologie" ressemblant à un R2D2 que les caméramen portent sur leurs têtes.</p>
<p>La satire est souvent poussive dans le burlesque et le parodique, mais on peut difficilement lui nier ce côté prophétique en matière de voyeurisme télévisuel. D'une pierre deux coups, <ins>Real Life</ins> donne un aperçu de la téléréalité et de sa critique dans un même mouvement annonciateur.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/real_life/.camera_m.png" alt="camera.png" style="margin: 0 auto; display: block;" title="camera.png, janv. 2019" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Real-Life-d-Albert-Brooks-1979#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/595Dont stop me now, par David Armandurn:md5:7eaca6a6bc49aed8a313328f5e9e511c2012-06-03T09:29:00+01:002023-05-11T13:46:53+01:00GillesIdéesHumourJeuPerformanceTélévision <p>En 2011, dans l'émission <strong>Fast and Loose</strong> diffusée sur BBC Two, une troupe de comédiens participait à plusieurs jeux avec ce qu'il faut de difficultés pour des habitués de la planche et de l'impro. Le jeu intitulé <ins>Interpretive dance</ins> qui met en scène <strong>David Armand</strong> reste le plus réjouissant à voir de l'émission. <strong>David Armand</strong> doit mimer une chanson populaire, tandis que les deux autres participants qui portent des casques anti-bruit essaient de deviner la chanson interprétée. Même si on ne comprend pas toutes les paroles (in english of course), les expressions et les trouvailles de l'acteur sont délicieusement drôles.</p>
<p>Have a good time.</p>
<iframe width="720" height="360" src="https://www.youtube.com/embed/f3I6koQl2v0" title="David Armand - Queen - Don't Stop Me Now (Interpretative Dance)" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
<p>D'autres performances de David Armand sont disponibles sur <a href="http://www.bbc.co.uk/programmes/b00xk5nt/clips">le site de l'émission</a> ou sur YouTube. On y retrouve les autres jeux de l'émission comme :</p>
<ul>
<li><ins>Forward/Rewind</ins> : les acteurs ont un scénario à jouer, et le présentateur peut demander comme il lui plaît une avance rapide ou un retour en arrière, et en conséquence les comédiens doivent s'accorder au tempo.</li>
<li><ins>Double Speak Game</ins> : les joueurs sont en duo. Chaque paire doit répondre en improvisant et à l'unisson aux questions du présentateur sur un sujet cocasse.</li>
<li><ins>Sideways Scene</ins> : les joueurs doivent jouer une scène en étant couché sur le sol. La caméra est positionnée au plafond, ce qui donne aux téléspectateurs l'impression que les joueurs sont debout.</li>
</ul>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Jeu-de-mime-sur-des-chansons%2C-par-David-Armand#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/129