Si l'on connaît déjà le duo Cattet / Forzani, on sait très bien dans quel sentier on s'engage. C'est un constat important, l'air de rien, car dès les premières minutes de Reflet dans un diamant mort il faut être prêt à abandonner toute notion d'intelligibilité, à oublier jusqu'à l'existence de la sobriété. Leur cinéma a toujours été ultra référentiel, mais leur dernier film pousse sans doute l'exercice de style au maximum de ce qui est envisageable. Comme s'ils avaient expurgé le long métrage de tout contenu tangible (en exagérant un peu le trait) pour en faire un pur objet de forme. Il y a bien sûr un fil rouge, et de la même façon qu'ils avaient par le passé investi des registres comme le giallo et le film noir, l'univers élaboré ici utilise comme ingrédient de base le thriller d'espionnage à la James Bond tout en y incorporant de nombreux autres parfums — feuilletons du début du XXe siècle à la Feuillade type Les Vampires (même si la référence véritable se situe probablement davantage du côté du Diabolik de Mario Bava) ou encore polars italiens des années 1960.
Le résultat est ainsi très surprenant, potentiellement exaspérant, potentiellement fascinant, mais en tous cas cumulant deux aspects opposés : superficiel et surchargé. Deux composantes qui peuvent ne pas être nécessairement désagréables, puisque on comprend assez vite que regarder Reflet dans un diamant mort peut s'apparenter à un jeu et qu'il est inutile de s'attacher à l'importance d'une scène à l'instant T puisque celle à l'instant T+1 viendra tout remettre en question. Un festival de mise en abyme, des chausse-trappes à tire-larigot, et une succession interminable de jeux de masques / jeux de dupes (aux sens propre et figuré) qui finissent par donner l'impression de ronronner un peu trop tranquillement malgré tout. Sur une note plus mineure, on peut avoir le sentiment que ce qui tient au glissement entre réalité et fiction, entre passé et présent, entre souvenirs incertains et fantasmes du protagoniste, se révèle assez faible au final. Mais à titre personnel j'ai apprécié me perdre dans ce labyrinthe tape-à-l'œil densément rempli de références outrancières. La fin ne produit pas le vertige attendu, elle ne se révèle pas particulièrement constructive au regard de tous les niveaux de lecture égrainés, mais elle entérine ce maniérisme démesuré avec une assurance plutôt amusante.









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