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Un album de reprises de la part de Ty Segall, ce n'est pas vraiment la chose à laquelle on s'attend le plus de la part de quelqu'un qui s'est autant attaché à explorer les horizons du Garage expérimental ces dernières années — quitte à s'y perdre un peu, trop à mon goût. Et pourtant, surprise, non seulement ce Fudge Sandwich me paraît supérieur au "vrai" 'album sorti en tout début d'année (Freedom's Goblin, aux côtés de 4 autres albums sortis en collaboration avec d'autres artiste cette année, un vrai stakhanoviste), mais ces reprises font en outre la lumière sur certaines inspirations de Segall et permettent de mieux comprendre son parcours. Bien plus intéressant que ce qu'on pourrait penser de prime abord.

Ty Segall reprend entre autres The Spencer Davis Group, John Lennon, Funkadelic, Neil Young, et Grateful Dead. Sur chacun des 11 morceaux, il y injecte son style propre et le résultat est souvent très probant, à quelques exceptions près (surtout dans la fin de l'album, avec la berceuse acoustique un peu chiante Pretty Miss Titty et un final pas super inspiré dans Slowboat). Pour le reste de l'album, il y a à la fois le cœur du morceau original allié à une touche de Garage personnalisée, combinés au sein du même objet. J'aime beaucoup comment il parvient à transformer certaines rythmiques et certaines mélodies avec une assez grande variété de styles. Seul le fuzz est un peu trop omniprésent, peut-être, mais ce serait le seul vrai reproche. Que ce soit le côté menaçant de Low Rider, la guitare poussant la distorsion qui remplace l'orgue sur I'm a Man, le respect qui transpire de Isolation (j'avais sous-estimé l'influence des Beatles sur sa musique en général), le délire légèrement Psych sur Hit It And Quit It, ou les plus classiques The Loner et Rotten To The Core à l'échelle de sa propre musique : c'est un vrai régal.

Un extrait, avec Rotten to the Core :

Et aussi I'm a Man ou The Loner.