Le Pic du Balaïtous, du haut de ses 3144 mètres d'altitude, est le plus haut sommet sur la portion de la chaîne des Pyrénées qui le sépare de l'Océan Atlantique. Près de lui, également situé à la frontière franco-espagnole à 15 kilomètres au Sud-Est, le Vignemale (3298 m) est quant à lui le point culminant des Pyrénées françaises. Ce dernier étant particulièrement fréquenté en période estivale, avec son glacier et son refuge du club alpin français non loin de là, c'est la région des Hautes-Pyrénées autour du Balaïtous qui nous aura le plus tentés pour notre petite escapade de trois jours en bivouac.

Le Balaïtous tient probablement son nom de l'occitan : "vath leitosa", la vallée laiteuse, en raison des glaciers qu'il abrite et qui donnent naissance à des lacs de couleur laiteuse. Il se situe au fond du val d'Azun, près de Bigorre et Gavarnie. Avec les pics Palas (2974 m) et d'Arriel (2824 m), il forme une chaîne montagneuse qui a servi de tracé pour la frontière avec l'Espagne. C'est un massif granitique, très escarpé, dont les reliefs rocailleux marquent durablement les esprits (et les chevilles). L'ascension du pic à proprement parler, à partir des lacs espagnols d'Arriel Alto, est une épreuve plutôt difficile, à réserver aux randonneurs expérimentés. Les dernières centaines de mètres sont particulièrement éprouvantes, avec des passages en (petite) escalade, de grandes marches à grimper (puis à redescendre), et des passages bien collés à la paroi. L'ascension vaut assurément le détour et la vue impressionnante au sommet récompense largement tous ces efforts.

Ces trois jours de randonnée, à raison d'une quinzaine de kilomètres en distance et de 1000 mètres de dénivelé positif et négatif cumulé en moyenne par jour, sillonnent toutes les vallées autour du Balaïtous et notamment le magnifique Circo de Piedrafita. Les lacs (naturels mais aussi artificiels) sont légion : Suyen, Remoulis, Campo Plano, Respomuso, Arriel Bajo et Alto, Arrémoulit, Artouste, Carnau, Migouélou, etc. La biodiversité de la région est très différente de celle des Pyrénées ariégeoises (que l'on connaît mieux). En quelques heures de marche, on peut rencontrer des paysages très variés : des vallées de pins et des prairies vertes et humides, des sommets très secs, rocailleux et parfois volcaniques, des falaises rougeoyantes du côté de l'Aragon, des étangs aux multiples bleus, et quelques jolies touches violettes avec la bruyère en fleurs au mois d'août. Cette randonnée partagée entre Pyrénées françaises et espagnoles, en jonglant de part et d'autre de la frontière, offre une belle boucle de 3 jours. Les variantes sont très nombreuses, les difficultés pouvant ainsi être modulées, et les zones de bivouac se trouvent essentiellement près des refuges (Parc National des Pyrénées oblige), voire même au sommet du Balaïtous pour les plus courageux.

Émilie et Renaud.


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Le profil de la randonnée : en moyenne quotidienne, 15 kilomètres et 1000 mètres de dénivelé positif et négatif cumulé.

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Le tracé en 3D de la randonnée : jour 1 en rouge, jour 2 en bleu, jour 3 en vert. En jaune, la frontière France-Espagne.

JOUR 1

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Premières foulées, entre le Plaa d'Aste et le col de la Peyre St Martin. Les lacs de Suyen et de Remoulis, les pics des Cristayets, Soulano et Gavizo-Cristail.

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Premières visions du versant espagnol, avec le Circo de Piedrafita. Les picos des Infierno sont en arrière-plan et le réservoir Campo Plano en contrebas.

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Les environs du refugio de Respomuso : des marmottes bien grassouillettes (elles doublent de poids en été pour atteindre une petite dizaine de kilos), el embalse (réservoir) de Respomuso et ses abords tantôt rocailleux, tantôt propices à un bivouac fort sympathique. Notez comment la tente MSR se fond admirablement bien dans le paysage sur la dernière photo...

JOUR 2

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Le calme des étangs (Respomuso, Arriel Bajo et Alto) au petit matin, avant l'ascension du Balaïtous. La cadre idéal pour des petits-déjeuners apaisants, ou les vertus méditatives de la randonnée...

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L'ascension du Balaïtous : el ibón (lac) Chelau aussi connu sous la dénomination française Gourg Glacé, aux couleurs laiteuses, la vue en haut de la grande diagonale, les sentiers très rocailleux en mode escalade, et le panorama au sommet. La dernière photo donne une vue plongeante sur les lacs d'Arriel, avec en arrière-plan le pic du Midi d'Ossau, volcanique et en forme de dent.

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La descente du sommet, en passant par le lac d'Arriel Alto et le col Palas, et une petite rencontre avec un isard peu farouche : il était un peu tard, on a bien senti qu'on le dérangeait en plein milieu de son repas.

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L'arrivée au refuge d'Arrémoulit, au bord du lac éponyme, dans une vallée remplie de volutes brumeuses formant une mer de nuages, et la tombée du jour avec ses teintes violacées au loin et des reflets rougeoyants sur les roches proches.

JOUR 3

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Le départ du refuge d'Arrémoulit, le grand lac d'Artouste (avec son grand barrage) et la vallée dans laquelle on peut apercevoir, sur le versant gauche (dernière photo), le tracé des chemins de fer qui amènent des petits trains jaune et rouge, très nombreux et remplis de touristes.

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La montée vers le col d'Artouste : les lacs de Carnau vus d'en bas et d'en haut, et le grand lac de Migouélou avec ses falaises abruptes du côté Sud-Ouest.

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Descente vers le point de départ de la randonnée, le Plaa d'Aste : des sentiers brumeux, et sur la dernière photo un aperçu des premières mètres de la randonnée, à la faveur d'une éclaircie.