La Baleine Scandaleuse, par John Trinian

L’histoire débute en pleine mer, et en l’unique compagnie d’une baleine. Séparée de son groupe, elle va peu à peu dériver vers la côte avant d’être surprise par une lame de fond. Malgré sa lutte pour regagner le large, elle échoue impuissante sur une plage…

Sur cette plage normalement déserte en Californie, des personnages vont tour à tour faire leur apparition : un tueur en cavale, un flic à cheval, un acteur suicidaire et drogué par les bons soins de sa tendre épouse, un conducteur d’un tracteur-dépanneur, une jeune femme accompagnée d’un « ami » dont elle voudrait bien se débarrasser, un photographe miteux au gilet de couleurs voyantes et aux deux modèles à moitié à poil…

La baleine et les badauds rassemblés autour d'elle semblaient avoir été disposés sur la plage en vue d'une photo destinée à mettre en relief les sentiments qui agitaient chaque personnage. On avait l'impression d'être en présence d'un tableau surréaliste.

Ces personnages dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface de l’eau, forment une étrange assemblée devant la baleine endormie et vulnérable. Et lorsque le flic pédant et oppressif veut prendre la situation en main, c’est le début des emmerdes. John Trinian a concocté un cocktail explosif de personnages, et on trépigne d’impatience de lire le sort réservé au cétacé dont on aimerait voir retrouver son milieu naturel. La baleine scandaleuse se révèle une excellente étude de caractère avec juste ce qu’il faut d’humour vachard sur le genre humain comme l’écrit justement Yossarian qui m’a donné envie de lire ce bouquin drôle et sinistre.