À l'origine, une conférence à la librairie de la Renaissance à Toulouse. François Ruffin, journaliste à Fakir, au Monde diplomatique et à l'émission de France Inter Là-bas si j'y suis, auteur en 2011 de Leur grande trouille, sous-titré « journal intime de mes "pulsions protectionnistes" », discutait du « Made in France », de la notion de protectionnisme et de ses conditions d'applicabilité. Au détour d'une question, il avait évoqué un document accablant concernant l'avenir de la politique économique en France, rédigé en anglais par un certain Nicolas Doisy, « chief economist » de Chevreux, la première société de courtage européenne du groupe Crédit Agricole.

Le document, sa traduction et quelques explications sont disponibles ici : www.masutti.lautre.net. Il s'agit d'une note brève (une dizaine de pages), en anglais, qui n'était pas destinée au grand public mais plutôt aux opérateurs de marchés.

Puis, l'apothéose. Lors d'une émission de Là-bas si j'y suis diffusée le 11 avril 2012 (disponible ici), François Ruffin interviewe ce cher Nicolas Doisy. Ce dernier va donner, empreint d'une sincérité qu'on ne saurait lui reprocher, les détails de ce qu'il faut d'ores et déjà appeler le plan de bataille de la finance au soir de l'élection présidentielle. Il y explique, d'une manière assez cynique, que le prochain président de la République – quel qu'il soit, même si l'on sent bien que l'un devra effectuer un retournement de veste d'une plus grande ampleur que l'autre – sera amené à tromper le peuple français et, un exemple parmi tant d'autes, devra casser le fameux Contrat à Durée Indéterminée (CDI), dernier rempart et principal obstacle aux politiques libérales de flexibilisation du marché du travail français.

Renseignez-vous par vous-même, faites-vous votre propre avis, mais je trouve que la vidéo de dix minutes ci-dessous résume assez bien l'enjeu et constitue un bon point de départ.

N.B. : Pour les affamés qui osent s'engager sur les sentiers tortueux de l'Économie, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de cet article sur la création d'un nouvel outil de spéculation, entré en vigueur le 16 avril dernier et qui n'a pas fait grand bruit dans la presse. Le lien : http://reflets.info/la-france-en-faillite-yes-we-can.

Ajout du 29/04/2012 : Suite à la remarque de Louis – que je remercie au passage – du 25/04/2012, je rajoute ici les liens vers deux bons articles qui creusent le sujet, parus sur le « Blog de Nico » : le premier et le second. Et si vous voulez vous marrer, regardez ça : http://blogdenico.fr/?p=1114.