Le Vieil Homme et la Guerre, de John Scalzi (2005)

La science-fiction qui m’a fait aimer la science-fiction est associée à des grandes aventures interstellaires (je pense à Fondation de Asimov, et à Hypérion de Dan Simmons pour n’en citer que deux). Le Vieil Homme et la Guerre appartient justement à un des plus démesurés sous-genres de la SF : le space opera. Une prouesse pour une histoire qui débute dans un cimetière, quelques pieds sous Terre.

John Perry, le héros, est un vieux crouton à la retraite. Il s’engage à 75 ans dans les Forces de Défense Coloniale qui conduisent une improbable expansion de l’humanité dans la Galaxie. Cette folle entreprise humaine au milieu des étoiles est menée par des recrues du troisième âge améliorées à grands renforts de biotechnologies.

La première partie nous convie parmi ces nouveaux navigateurs embarqués dans un vaisseau de "réjuvénation" (et dans des parties de jambes en l'air) vers la planète où se déroulera leur service militaire. La deuxième partie est une variation burlesque du camp d’entraînement militaire, une sorte de Full Metal Jacket dans les étoiles. La troisième partie nous entraîne au cœur de l'action, sur tous les fronts, nous débarrassant de toutes nos idées sur la façon de conduire une guerre. Car loin de la Terre, la nature des ennemis est autrement plus bizarre...

Cette histoire ne se cantonne pas seulement à une vision belliciste et transhumaine de la conquête de l'espace, elle avance sur un territoire beaucoup plus sympathique et humaniste. Les dialogues entre ces vieux croulants ragaillardis sont de grande qualité, et John Scalzi compose son space opera du troisième âge avec un sens de l'humour jubilatoire même lorsqu'il est question de mortalité, d'identité humaine, ou d'éthique de la prolongation de la vie.