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The Chaser est un polar coréen très noir qui se déroule dans les bas fonds de Séoul. Cette chasse à l’homme réunit un antihéros (Joong-ho) - pas fondamentalement méchant - ex flic devenu proxénète qui voit ses prostituées disparaître les unes après les autres, et un serial killer (Young-min) d’une cruauté inouïe envers ses victimes. Je n'oublie pas de planter le décor : la nuit, la pluie et les petites ruelles.

Les ruptures de ton sont déstabilisantes, car s'il faut avoir les nerfs bien accrochés devant les quelques scènes profondément atroces du film, on se réjouit ailleurs de la drôlerie de la satire policière. Le film se moque de la patente inefficacité du service de police, et des enquêteurs coréens qui sont incapables de trouver les preuves judiciaires de la culpabilité de Young-min. L'attitude flegmatique et amusée de ce dernier lors des interrogatoires de police est à tomber des nues. Impuissants et désabusés, les enquêteurs écoutent ce monstre décrire sans ambages le protocole d'exécution de ses crimes abominables. Parallèlement, Joong-ho accompagné de son sbire au sympathique surnom de « tête de nœud » mène ses propres recherches sur le terrain dans l'espoir de retrouver la dernière fille enlevée par Young-min.

C’est la rage au ventre, et le teint un peu livide que j’ai quitté ce film haletant qui a l'art de distiller du suspens. J’ai bien retrouvé dans ce film les références cinématographiques citées sur le blog de kim-bong-park :

La montée de haine progressive de Brad Pitt dans Seven (David Fincher) pour Joong-ho, la provocation ultime du foutage de gueule de Kevin Spacey dans The Usual Suspects (Bryan Singer) pour Young-min et pour notice le précepte hitchcockien : « pour faire un bon film, il faut trois choses : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire ».