ill_communication.jpg, avr. 2024

Il aura fallu attendre le quatrième album des Beastie Boys pour que je trouve enfin le bon équilibre Rock / Rap, et sans doute pour que l'acclimatation à leur style quand même assez inimitable me permette d'appréhender un album sereinement. Comment définir ce style d'ailleurs... Des dégaines de guignols, une façon de chanter nasillarde d'adolescents prépubères : le décalage qui se produit avec le registre du Hip Hop est quand même très singulier. C'est assez drôle, on dirait du Rap de lycée, c'est graveleux, débile (sans doute encore plus sur leur premier album Licensed to Ill), mais ça passe étonnamment bien sur quelques morceaux. Sur leur second album le plus renommé Paul's Boutique, ils s'adonnaient à du sampling à gogo (en exploitant Led Zeppelin, Pink Floyd, les Beatles, James Brown, les Red Hot), une constante dans leur discographie, avec des références culturelles dans tous les sens dont on ne capte probablement qu'une petite partie.

C'est donc à l'occasion de Ill Communication que l'ovni est devenu appréciable et agréable. Toujours le même chant décérébré, mais cette fois-ci ça passe, prioritairement grâce à un début d'album très accrocheur, avec le facile Sure Shot et surtout avec l'énorme Sabotage qui est ma plus grosse friandise à tendance Punk chez eux et de très loin. Dommage que la fin de l'album se traîne de la sorte en longueur, à mon goût on aurait pu tailler dans le gras et produire un album diminué de moitié qui aurait eu un effet décuplé. Mais peu importe, la vertu de ma ténacité (ou de l'entêtement, plus probablement...) a payé.

Extrait de l'album : Sabotage.

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À écouter également : Sure Shot.

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