love_rudiments.jpg, 2024/10/28

Ty Segall a toujours eu cette réputation de touche-à-tout, et après une pause de deux ans suite au très acoustique (et très moyen) Hello, Hi de 2022, voilà qu'il nous pond un deuxième album en 2024, Love Rudiments. Un album qui ne ressemble à rien d'autre, expérimental, instrumental, et composé presque intégralement de percussions. Sans doute un message à tous ceux qui le réduisaient à la figure de guitariste de garage — qui m'allait très bien, à titre personnel.

Et c'est tout à fait surprenant. Les premières écoutes sont assez peu gratifiantes, mais elles suscitent une vraie curiosité, assez forte pour donner envie d'y retourner régulièrement. Ty s'amuse avec xylophone, vibraphone, timbales, wood blocks, batterie électronique, et compose des thèmes qui avoisinent le minimalisme classique, comme une réactualisation rock 'n' roll des expérimentations de Moondog (voir un aperçu dans ce billet) dans les années 1950, voire de la synthpop 1970s à la Kraftwerk, en version faussement électro. Production ultra-léchée pour un album 100% percussions mais riche en mélodies et textures minimalistes variées. Grosse surprise qui résonne comme un défi, un exercice de style, certes, mais au potentiel hypnotisant incroyable.

Un album chaudement recommandé pour une écoute paisible au chaud chez soi, confortablement installé dans un canapé, mais aussi pour mettre dans un état second et réaliser tout type de tâches répétitives à l'extérieur (couper du bois, broyer des branches, tailler des arbres...) en mode machine, sans voir le temps passer.

Extrait de l'album : Honeymoon / Life / Confrontation / Argument / Separation / Realization. Mais l'album s'écoute d'une traite en entier.

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