moondog_and_his_friends.jpg, juin 2024

On n’en découvre pas tous les jours, des fossiles précieux de ce genre. Moondog, aka Louis Thomas Hardin, était un musicien, compositeur et poète américain connu pour apparaître sur la sixième avenue de New York dans un accoutrement inimitable, un look de viking improbable avec sa cape et son casque à cornes, vendant des disques et faisant de la poésie. Petite particularité : il devint aveugle de manière permanente à 16 ans, en 1932, lorsqu'un bâton de dynamite lui explosa au visage.

Sa carrière (que j'ai picorée du début des années 1950 à la fin des années 1990) à l'air passionnante, et explore des univers musicaux qu'on peut sans trop de doutes qualifier d'exceptionnels, à la fois extrêmement originaux et, en cette année 1953 en tous cas, particulièrement avant-gardiste. Il est totalement impossible d'imaginer que cette musique à l'origine du mouvement baptisé Third Stream, fusion d'élans classiques, de percussions amérindiennes et de musiques Folk, puisse avoir été créée en 1953. À une époque où dominaient les big band de Jazz et où le Rock'n'Roll sortait tout juste de son berceau Blues, Moondog sort son premier album (au format LP : ses premiers singles enregistrés datent de 1950) et encore 70 plus tard, il conserve toute son originalité avec cette association insolite d'instruments classiques et de percussions comme issues de rituels indigènes. Un style unique qui parcourra toute sa discographie, avec des morceaux expérimentaux franchement indescriptibles, des chansons joyeuses, d'autres mélangeant piano, violon et percussions issues de la musique amérindienne, ou encore des symphonies en plusieurs mouvements baroques.

Extrait de l'album : Theme and Variations.

..

À écouter également : Oasis.

moondog.jpg, juin 2024