Célébrons (!) dignement le tout nouveau tiroir "Photo" par un petit billet sur celui sans qui rien n'aurait été possible : Nicéphore Niépce !

Originaire de Chalons-sur-Saône où il naquit en 1765, il échappe de peu à une carrière écclésiastique pour finalement s'engager dans l'armée (entre la peste et le choléra... blablabla). Dix ans plus tard, il rentre en Bourgogne et commence sa longue série de recherches qui mènera à une étonnante liste d'inventions visionnaires.
S'il ne travailla que sur les principes de fixation de la lumière sur support, il n'en est pas moins communément désigné comme l'un des inventeurs de la photographie (les principes optiques du sténopé étant connus depuis Ibn al-Haytham au Xème siècle, voire même depuis Aristote qui en fit la description). Il ne faut pas oublier de considérer également Daguerre, inventeur du daguerréotype et contemporain de Niépce avec qui il collabora, comme un autre pionnier français de la photographie. Si Niépce est rendu si célèbre qu'il en occulte presque les autres, c'est qu'il fournit la première photographie fixée de l'Histoire ! En 1826, son procédé semble au point et il l'essaie. Que fait-il alors ? Il prend la vue depuis la fenêtre de son laboratoire ! Cela donne le Point de vue du Gras, photographie étonnamment bonne et probablement prise avec un sténopé.
La photographie était née. Mais Niépce ne s'arrêta pas là : en 1832, il imagine le photoromanographe : l'ancêtre du cinéma ! Il s'agit d'un simple bras tournant à intervalles réguliers les pages d'un livre, permettant à un conteur ou un musicien d'accompagner le défilement des images. Mort subitement en 1833, il ne put construire de prototype de cette machine, ressuscitée en 2005 par un duo d'artistes toulousains, Lucie B. et Dominique Arriumérès du "collectif" Sans Paradis Fixe.
une réaction
1 De Renaud M. - 07/11/2012, 09:55
Belle et digne célébration ! :-)
Petite précision : Niépce a réalisé l'impression de son « Point de vue du Gras » par héliographie, un procédé révolutionnaire à l'époque qui permettait de fixer la lumière sur une plaque d'étain recouverte de bitume de Judée, un composé chimique à base d'asphalte aussi appelé « excrément du diable », en raison de l'odeur fétide que dégageait la substance.
Un problème de taille persistait cependant : le temps de pose. Il fallait plusieurs jours d'exposition pour sensibiliser le support, les lumières venaient donc de tous les côtés, comme projetées par plusieurs soleils, rendant l'image plutôt irréelle. La solution sera apportée par Hippolyte Bayard (un prochain billet ? (-:) dans les années 1830 avec un tirage positif direct sur papier, mais moins précis que le daguerréotype. En mal de reconnaissance, il mettra en scène son propre suicide (factice)...