vendredi 26 avril 2024

En route vers le sud (Goin' South), de Jack Nicholson (1978)

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"I'll never forget you, Hermine. You's the first woman I didn't have to pay for. Adiós."

Jack Nicholson n'a pas été le réalisateur de beaucoup de films (IMDb en compte quatre, dont un non-crédité) et à la différence de The Two Jakes qui sera formellement beaucoup plus maîtrisé 12 ans plus tard, Goin' South est assez amusant dans son côté bordélique et loufoque qui semble totalement assumé par son cinéaste-acteur. Enfin, "amusant", c'est un bien grand mot, au sens où le niveau de cabotinage est assez élevé, Nicholson n'hésitant pas à se mettre très fréquemment au centre du plan avec des grosses grimaces derrière sa face hirsute. Mais là où cette sensation de grotesque ou d'approximatif pourrait faire fuir beaucoup de gens, bizarrement, elle a suscité chez moi beaucoup de sympathie.

Une bonne part de cette réception heureuse tient à mes yeux au duo improbable formé par Jack Nicholson d'une part, un voleur de chevaux excentrique promis à la pendaison au lendemain de la guerre de Sécession, et Mary Steenburgen d'autre part, en contraste total dans sa retenue et dans son calme, et accessoirement propriétaire terrienne qui le sauvera de la potence en l'épousant in extremis — eh oui, à l'époque, les campagnes étant dépeuplées de mâles pour cause d'hécatombe récente, une loi autorisait ce genre d'accord, sous réserve que l'homme se conforme aux attentes de la femme : en l'occurrence, il faudra charbonner au fond d'une mine pour tenter d'en extraire un bien hypothétique or, mais aussi à la maison pour aider madame à sortir de sa frigidité acquise depuis longtemps, l'humour latent provenant de cette comédie romantique sortant un peu de nulle-part dans ce décor de western.

C'est tout à fait improbable mais le jeu excessif de Nicholson fonctionne, le condamné à mort tout juste sauvé semble avoir pété une durite, empêtré dans des soucis domestiques, mené à la baguette. Aux côtés de Mary Steenburgen, la coïncidence (qui n'en est peut-être pas vraiment une) la fait rencontrer dans ce film Christopher Lloyd 12 années avant leur idylle dans le troisième volet de Retour vers le futur, et dans la toile de fond agréable des personnages secondaires remontent régulièrement John Belushi, Veronica Cartwright et Danny DeVito. La ligne d'équilibre trouvée entre la parodie de western et la comédie romantique est agréable dans le burlesque qu'elle travaille (avec de nombreuses petites vignettes stupides), et la maladresse de l'ensemble ne fait que renforcer sa dimension attachante.

img1.jpg, avr. 2024 img2.jpg, avr. 2024 img3.jpg, avr. 2024 img4.jpg, avr. 2024

jeudi 25 avril 2024

Ill Communication, de Beastie Boys (1994)

ill_communication.jpg, avr. 2024

Il aura fallu attendre le quatrième album des Beastie Boys pour que je trouve enfin le bon équilibre Rock / Rap, et sans doute pour que l'acclimatation à leur style quand même assez inimitable me permette d'appréhender un album sereinement. Comment définir ce style d'ailleurs... Des dégaines de  […]

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mercredi 24 avril 2024

La Daronne, de Hannelore Cayre (2017)

Tandis qu’elle visite chaque jour sa mère décrépite à l’EHPAD, Patience Portefeux qui a 53 ans, nous confie sa vie avec un sens de l’autodérision à toute épreuve. Le bagout de la narratrice au début du livre donne le ton avec sa verve qui étonne, un mélange de familiarité populaire, de sincérité  […]

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mardi 23 avril 2024

Les Colons (Los colonos), de Felipe Gálvez (2023)

colons.jpg, avr. 2024

"La lana manchada con sangre pierde su valor." Los colonos forme avec Godland (Hlynur Pálmason, Islande, 2022) et La Légende du Roi Crabe (Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis, Italie, 2021) une facette étonnante du panorama cinématographique contemporain, encline à détailler le  […]

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lundi 22 avril 2024

Le Franc / La Petite Vendeuse de soleil, de Djibril Diop Mambéty (1994 et 1999)

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Trilogie sénégalaise inachevée 1 - Le Franc Drôle de virage pris par Djibril Diop Mambety, seulement deux ans après Hyènes, pour se tourner vers une production de taille beaucoup plus modeste à l'occasion d'un diptyque (qui devait initialement être une trilogie consacrée à l'emprise de l'argent  […]

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samedi 20 avril 2024

Winter Soldier, de Winterfilm Collective (1972)

winter_soldier.jpg, avr. 2024

"The more ears, the more beers." Grande pépite du documentaire documentant, composée exclusivement de témoignages de soldats américains à leur retour à Détroit, en 1971, au lendemain de leur mobilisation pendant la guerre du Vietnam : je crois que le qualificatif de "film  […]

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jeudi 18 avril 2024

Le soleil rouge de l'Assam, de Abir Mukherjee (2023)

Ce quatrième tome ne dépare pas des trois premiers dans cette série policière de Abir Mukherjee qui se déroule dans l’Inde des années 1920 au côté de deux enquêteurs, le capitaine écossais Sam Wyndham, et le sergent indien Satyendra Banerjee. Le soleil rouge d’Assam commence sur le spectacle d’une  […]

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vendredi 12 avril 2024

Notre corps, de Claire Simon (2023)

notre_corps.jpg, avr. 2024

Écrins du corps féminin, nuée de cas particuliers L'horizon des régions hospitalières explorées par Claire Simon dans Notre corps est très vaste, et les 2h50 du documentaire sont presque insuffisantes — au sens où l'on serait prêt à en contempler facilement le double. Les domaines médicaux sont  […]

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