mardi 10 septembre 2024

Gods of Mexico, de Helmut Dosantos (2022)

Beau travail photographique mais mauvais documentaire

On se demande ce qu'on vient de voir, une fois Gods of Mexico terminé. À mon sens le travail de Helmut Dosantos s'apparente davantage à un effort photographique que cinématographique, et on verrait bien un recueil de clichés noir et blanc organisé selon les mêmes thématiques géographiques, à la manière d'un Ansel Adams ou d'un Sebastião Salgado. Ou alors il faut découvrir ce film au cinéma, pour que l'hypnose et le choc esthétique fasse son effet — à l'image de l'expérience Homo sapiens du génie formaliste Nikolaus Geyrhalter. En l'état, au vu de l'extrême hétérogénéité du contenu de la partie centrale principale qui zappe frénétiquement d'une configuration baroque à l'autre, il est difficile de ne pas ressentir l'effet de la "photo filmée".

Gods of Mexico est censé être un film qui "suit la résistance à la modernisation dans le Mexique rural et qui nous rappelle qu'il est encore possible de vivre en accord avec notre essence en tant qu'êtres humains". La dernière partie de cette description a de quoi effrayer le plus ouvert des matérialistes, mais disons que la beauté et l'incongruité des scènes-photos égrainées pendant 1h30 (essentiellement en noir et blanc, à l'exception de deux longues séquences en couleur) permettent de laisser cette dimension-là en sommeil. Sans pour autant désirer en toutes circonstances le réalisme documentaire le plus exemplaire qui soit, ce film reste malgré tout prisonnier d'un voile légèrement désagréable lié à la recherche permanente d'une sensation d'exotisme qui peut susciter une gêne, légère mais persistante.

La qualité de la photographie reste évidente, pour qui apprécie les contrastes N&B forts et les géométries de cadres ultra-léchées : ainsi le collage de paysages, au sein desquels des personnes, des travailleurs évoluent, pourra faire son petit effet. La séquence (en couleur) au sein des marais salants aménagés est à ce titre proche de l'hypnose, avec ses multitudes de petits carrés délimités, ses variations de couleur autour du blanc, ses plans aériens, ses mouvements d'outils synchronisés... Mais pour tout le reste, beaucoup de scènes resteront incongrues et inexpliquées, dépourvues de contexte, une vieille femme dans la jungle, un couple nu dans une cave, soulignant le caractère un peu abstrait de la démarche. Un travail colossal de près de 10 ans, qui à mon sens aurait gagné à être moins dans la recherche du plan parfait sur des thématiques trop variées et davantage dans le souci du pragmatisme et de la concision.

lundi 09 septembre 2024

My Old School, de Jono McLeod (2022)

Arnaque professionnelle et accents glaswégiens La beauté de My Old School tient à la façon dont le secret du jeune Brandon Lee, étudiant de 16 ans de la très bourgeoise Bearsden Academy (près de Glasgow, en Écosse) dans les années 1990, est révélé. Le mieux est d'en savoir le moins, c'est  […]

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jeudi 05 septembre 2024

My Beautiful Broken Brain, de Sophie Robinson et Lotje Sodderland (2014)

Oublier et réapprendre En forçant un peu le trait, My Beautiful Broken Brain ressemble davantage à une compilation de vlogs qu'à un documentaire à proprement parler, et c'est un format qui peut exhiber certaines limitations dans la transmission du message. Mais le récit de Lotje Sodderland est  […]

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mercredi 04 septembre 2024

Secret Honor, de Robert Altman (1984)

"What the fuck are you looking at, Kissinger? Shit-ass! Deep Throat is gonna rise again, and you're gonna get yours!" Immense exercice de style assuré par Robert Altman derrière la caméra et (surtout) par Philip Baker Hall dans la peau d'un Richard Nixon entre réalité et fiction, unique  […]

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mardi 03 septembre 2024

Bus 174 (Ônibus 174), de José Padilha et Felipe Lacerda (2003)

Prise d'otage, pire ratage On n'attend pas nécessairement José Padilha, le réalisateur des Tropa de Elite et du remake de RoboCop, sur le terrain du documentaire. Pourtant, les thèmes de Bus 174 (Ônibus 174, sa première réalisation sur laquelle il fut secondé par Felipe Lacerda) rendent assez  […]

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lundi 02 septembre 2024

La Vie future (Things to Come / Les Mondes futurs), de William Cameron Menzies (1936)

"If we don't end war, war will end us." Le charme suranné inhérent à presque n'importe quel film de science-fiction des années 1930 se trouve décuplé dans La Vie future, d'une part, par les ambitions immenses de cette adaptation du roman de H.G. Wells, The Shape of Things to Come (1933,  […]

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samedi 31 août 2024

We Met in Virtual Reality, de Joe Hunting (2022)

Rencontres virtuelles et au-delà Moins emballé par We Met in Virtual Reality que par l'autre documentaire en immersion dans un monde virtuel vu avant mais sorti plus tard, Knit's Island - L'île sans fin (2023). Joe Hunting a choisi la plateforme de monde virtuel en ligne VRChat pour capturer les  […]

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jeudi 29 août 2024

La Bataille de la Neretva (Bitka na Neretvi), de Veljko Bulajic (1969)

Un registre cinématographique yougoslave, le film de partisans La Bataille de la Neretva, l'événement historique tout comme (dans une moindre mesure) le film, offre une perspective relativement rare sur la Seconde Guerre mondiale, en tous cas un angle d'attaque peu courant et peu investi dans le  […]

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