
Drôle de configuration : on penserait presque s'aventurer dans un wu xia pian, avec ses décors de studio et son héros taciturne engagé dans un bras de fer avec l'institution, mais il s'agit en réalité d'un drame le plus pur qui soit, doublé d'une réflexion au long cours sur l'emprisonnement et la mort. Quand le protagoniste est condamné à mort au tout début de Exécution en automne, le film pourrait suivre une trajectoire connue, celle de l'évadé cherchant à prouver son innocence tout en préservant sa famille des autorités. Mais il n'en sera rien, radicalement : c'est un fou furieux qui a assassiné trois personnes (dont une femme qui ne le menaçait pas, à la différence des deux autres hommes), qui ne regrette rien de ses actes, et qui passera l'essentiel du film à gueuler contre ce qui lui reste de famille — notamment sa grand-mère — dont il est l'unique héritier, en espérant que cela contribue à trouver une solution pour l'acquitter.
Les exécutions n'ayant lieu qu'à l'automne, tradition oblige, le personnage principal aura une année complète à attendre et sera contraint de regarder passer les saisons, enfermé dans sa cellule que le film capte presque en huis clos. Ainsi, après un hiver marqué par son immobilisme et sa dure langueur, le printemps verra fleurir les premières remises en question — avec un défilement saisonnier qui souligne le travail (et les limites) en studio. Et c'est à partir de ce moment que l'on peut percevoir l'objectif moraliste du film, qui s'attachera à décrire le parcours intérieur du condamné et, en un sens, les vertus de la prison. Le point de mire est assez clair : confession, rédemption, et acceptation de son sort (la mort, en l'occurrence).
Quelle est l'intention de Lee Hsing, derrière l'observation de cette lente déchéance ? Ce n'est pas absolument évident, car le message est parasité par tout un arc narratif exposant une autre contrainte, celle de la nécessité pour la famille d'avoir un autre héritier, c'est-à-dire le devoir de fécondation qui s'impose à un homme emprisonné et à une femme qui lui rend visite... Indépendamment de cela, le personnage du condamné à mort est montré comme un homme qui apprendra de son expérience d'enfermement, faisant de Exécution en automne une sorte de pamphlet en faveur de la prison (ou en tous cas de la punition), en partie au moins. Un aspect du courant cinématographique du réalisme sain, sorte de propagande étatique structurée autour de la construction des valeurs morales traditionnelles.
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