
Comédie potache du trio ZAZ parfaitement fidèle à ce que les premiers signaux renvoient et à ce que l'on peut attendre de leur part : absurde, régressif, foutraque, frénétique dans son enchaînement de gags (autant au premier plan que dans l'arrière-plan), et particulièrement infatigable sur les thèmes croisés Allemagne de l'Est / star américaine de rock 'n' roll / résurgence des nazis. Le cadre de la guerre froide fournit du combustible en quantité illimitée pour alimenter la farce parodique avec des monceaux de clichés détournés jusqu'à l'indigestion consentie.
On pourrait passer des heures à énumérer les centaines de gags qui font mouche (parmi les milliers que compte probablement le film et qu'un seul visionnage ne permet pas d'embrasser de manière exhaustive), mais ce serait quelque chose de parfaitement futile — accordons-nous simplement sur le fait que ça commence par Omar Sharif qui se bastonne avec des nazis indestructibles sur un train pour terminer encastré-compressé dans une voiture passée à la décharge. Et que vers la fin deux hommes s'adonnent à une séquence d'infiltration à l'aide d'un costume de vache (et d'une vache costumée) et qu'ils devront interagir avec un veau et un taureau. Et des danseurs classiques aux costumes un peu trop moulants. Et qu'une scène chez un libraire jouée par Peter Cushing (atteint d'une vraie maladie à l'œil gauche) montée à l'envers rappelle étrangement un obscur sketch des Nuls. Et les parachutistes nazis qui atterrissent sur une statue géante de pigeon pour y pisser dessus. Et... stop.
Humour archi clivant, qui me fait moi-même passer par des états extrêmes en l'espace de quelques secondes seulement, mais dans l'ensemble je pense être très bon client de ce genre de délire débile. La chose la plus improbable se trouve sans doute dans la décision d'avoir confié le rôle principal au jeune débutant Val Kilmer et que ce dernier s'en sort avec les honneurs, particulièrement à l'aise dans son costume d'ersatz d'Elvis Presley sous contrat donnant lieu à de nombreuses reprises stupides de Little Richard et des Beach Boys (autre non-sens lunaire) interprétées par lui-même. L'humour potache est rigoureusement du même niveau que Airplane! (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?) mais la nature de l'intrigue lui permet d'exprimer son sens anarchiste de l'absurde de manière beaucoup plus drôle et digeste.
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