from_her_to_eternity.jpg, août 2023

Premier contact avec Nick Cave (et oui, et oui...), dans sa formation avec les "Bad Seeds" qui fait suite à The Birthday Party quelques années auparavant. Dans la structure de l'album en version la plus récente, je trouve très étrange l'insertion des deux morceaux In The Ghetto et The Moon Is In The Gutter entre les anciennes faces A et B : ils appartiennent comme à un autre univers, rien à voir avec l'ambiance lugubre et inquiétante des 6 autres pistes. J'ai beaucoup aimé le rythme lent, tranquille, qui distille une angoisse diffuse avec son piano sobre, ses bruits périphériques et ses percussions claires. Il y a une agressivité latente qui va très bien avec le côté gothique et punk, et qui confère à l'album une vraie singularité, à défaut de rendre l'écoute facile. Très joli titre d'album au passage, de here à her.

Suivront d'autres très bons albums où il affirmera un style différent et plus personnel, comme Tender Prey et Let Love In.

Extrait de l'album : Cabin Fever!.

À écouter également : From Her to Eternity et Avalanche.

cave.jpg, août 2023

Aparté au sujet de Tender Prey : C'est sans doute le premier album que j'écoute (je ne connaissais pas bien Nick Cave il y a encore 2 mois, on ne peut pas dire que j'ai atteint la maturité à son égard) et qui me plaît autant sur le fond et sur la forme. Pas aussi intéressant dans la déconstruction sonore et dans l'agressivité que From Her to Eternity mais avec une symbiose délicieuse entre les différents éléments : le gothique, le Dark Cabaret, les textes de Nick Cave, l'enveloppe Post-Punk que vient complémenter un piano presque dérangeant... Le texte de The Mercy Seat est excellent, le baroque de Up Jumped The Devil est excellent, l'ambiance sur Mercy est hyper prenante. Dommage qu'il y ait parfois des bizarreries qui font sortir de cette atmosphère, comme Deanna à laquelle je n'accroche pas du tout. Mais même les morceaux un peu cabaret que je n'aime pas en temps normal passent étonnamment bien ici — Slowly Goes The Night ou Watching Alice par exemple.

Aparté au sujet de Let Love In : Il y a des morceaux qui cassent complètement le rythme entraînant du Post-Punk / Gothic Rock si appréciable... L'enchaînement initial du très beau Do You Love Me? avec la ballade soporifique Nobody's Baby Now en est la plus vive illustration. Il se rattrape quand même sur le reste, mais cette dimension de Dark Cabaret, constitutive du style de Nick Cave, me plaît toujours aussi peu. Pour le reste je suis plus client des envolées brutales à la Loverman que des expérimentations baroques bizarres à la Jangling Jack (ce chant...). Il m'aura fallu des dizaines d'écoutes pour parvenir à l'apprécier, ce disque. Première fois que je vois une lointaine parenté avec Tom Waits, en termes d'ambiance, de voix, de thèmes, de style.