
La comédie mélancolique de Maurice Dugowson est un film plein de défauts, mais des défauts attachants, essentiellement des maladresses de rythme rejoignant les maladresses des trois personnages. Le trio est improbable sur le papier, et pourtant à l'écran il est profondément attendrissant : Rufus est Claude, un ouvrier dont la femme (la Lily éponyme, interprétée par Zouzou tout aussi captivante) est récemment partie, Jean-Michel Folon est François, un journaliste missionné pour rédiger un article sur un ouvrier, et Patrick Dewaere est Gaston, un boxeur se faisant appeler Johnny Cask. François part retrouver Claude pour réaliser son reportage mais ce dernier n'a pas vraiment la tête à parler de son travail, et ils s'embarqueront avec Gaston dans une sorte de proto-buddy movie dans le but de faire revenir Lily.
Lily aime-moi est rempli d'approximations, mais elles se font étonnamment constructives pour tisser plus ou moins involontairement une ambiance typique de ce cinéma-là, les deux pieds dans la France des années 70 sous un jour désinvolte, libre et léger. Le prolétaire romantique, le reporter un brin lunaire, un sportif chien fou, trois facettes qui ne cherchent pas la caricature mais plutôt l'enchaînement de saynètes décousues et pourtant cohérentes. Certaines embardées sont assez furieuses et mémorables, comme par exemple les échanges avec le personnage de Juliette Gréco mais surtout le gros tir que se prend Dewaere au moment où il essaie de draguer gentiment Miou-Miou dans un café. Le film semble errer au gré des humeurs du moment et de la quête sentimentale de Rufus, mais il bénéficie d'un capital sympathie inébranlable que ce soit du côté des portraits de potes ou des frasques sentimentales lourdingues du protagoniste.
Dit comme ça, ça ne fait peut-être pas très envie, je le reconnais, pourtant c'est vachement sympa.
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